Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
ÉMONDER, verbe trans.
A.− SYLVIC. [Le compl. désigne un arbre ou un arbuste] Débarrasser de rameaux morts ou inutiles, de branches qui déséquilibrent la croissance, des plantes parasites. Émonder un chêne, un peuplier. Synon. ébrancher élaguer, tailler.Sous la puissante action du printemps, des arbustes non émondés jetaient leurs baguettes au hasard (Gozlan, Notaire,1836, p. 215).Je trouvais ordinairement l'abbé Dumont occupé à émonder ses treilles, à sarcler ses laitues ou à écheniller ses arbres (Lamart., Confid.,1849, p. 348).Les branches non émondées des orangers et des hibiscus (Loti, Mariage,1882, p. 258).Il fallait émonder l'arbre, ne lui laisser que les maîtresses branches (Genevoix, Raboliot,1925, p. 138):
1. Point de parterres, rien que des arbustes ou des bouquets au feuillage plutôt sombre, mais tous bien émondés, déployés ça et là en charmilles. J. de Lacretelle, Les Hauts ponts,t. 4, 1935, p. 111.
Emploi pronom. Les épicéas s'émondent d'eux mêmes et très à propos, en se dépouillant de leurs branches inférieures (Baudrillart, Nouv. manuel forest.,1808, p. 423).
P. ext.
1. Soigner une plante. Une petite-maîtresse polit et émonde avec moins de soin les géraniums, les cactus et les rhododendrons (A. Dumas, père, Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 33).Savez-vous soigner les chrysanthèmes? On émonde cinq, six boutons qui ont une tare (Barrès, Cahiers, t. 9, 1911-12, p. 136).
2. Tailler (une pierre). Les blocs ainsi obtenus ont les dimensions de deux pavés, ils sont alors repris par le recoupeur qui (...) les sépare en deux puis les émonde (Bourde, Trav. publ.,t. 2, 1929, p. 72).
Spéc., terme de cuisine. Retirer l'enveloppe d'un aliment. Émonder une cervelle de mouton, des graines. On émonde les amandes en les jetant dans l'eau bouillante pour attendrir leur peau, que l'on enlève avec les doigts (Audot, Cuisin. campagne et ville,1896, p. 112).
B.− P. anal. [Le compl. désigne une pers. ou un produit de l'activité humaine]
1. [Le compl. désigne des caractères physiques (poils, cheveux)] Tondre, peler. Interrogez (...) le coiffeur qui vous émonde à fleur de peau l'occiput (Genevoix, Match à Vancouver,1942, p. 196).
2. [Le compl. désigne des caractères moraux, psychologiques] Enlever, supprimer. Vous avez émondé tout ce qui a pu être greffé sur vous, et vous vous êtes fait petit (Karr, Sous tilleuls,1832, p. 276).[Le compl. désigne une pers.] Voilà certes, une jolie personne pour émonder ce célibataire (Bloy, Journal,1904, p. 18).
Emploi pronom. On ne gagne rien à faire des concessions, à s'émonder, à se dulcifier, à vouloir plaire en un mot (Flaub., Corresp.,1865, p. 433).
3. Débarrasser du superflu, dépouiller. Émonder un texte, une doctrine, une science. Demander la révision de la constitution fédérale pour en émonder, pour en retrancher tout ce qui blesse l'omnipotence intérieure des cantons (Gobineau, Corresp.[avec Tocqueville], 1859, p. 111).Il faut [pour le dictateur] que les idées des autres soient émondées, élaborées, unifiées (Valéry, Regards sur monde,1931, p. 83):
2. ... il est rare que le procès-verbal d'un interrogatoire judiciaire reproduise littéralement les paroles prononcées; le greffier, presque spontanément, ordonne, clarifie, rétablit la syntaxe, émonde les mots jugés trop vulgaires. M. Bloch, Apologie pour l'hist.,1944, p. 84.
Prononc. et Orth. : [emɔ ̃de], (j')émonde [emɔ ̃:d]. Enq. : /emõd/ (il) émonde. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Fin xiies. « purifier, nettoyer » (Clémence Barking, Ste Catherine, éd. W. Macbain, 851) − début xviies. ds Gdf. Compl.; 2. ca 1230 « enlever les petites branches d'un arbre » (Eustache le Moine, 1343 ds T.-L.). Empr. au lat. impérialemundare « nettoyer, purifier ». Fréq. abs. littér. : 97. Bbg. Gebhardt (K.). Les Francoprovençalismes de la lang. fr. R. Ling. rom. 1974, t. 38, p. 189. − Gir. 1834, p. 36.