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ÉMERI, subst. masc.
MINÉR. Variété impure de corindon, très dur, qui, réduit en poudre, est utilisé comme abrasif. J'ai vu des marchands parcourir les rues et vendre aux ménagères toutes les poudres et tous les liquides en usage pour le polissage et le nettoiement : émeri pour les fers, rouge de Venise pour l'argenterie (Du Camp, Hollande,1859, p. 153).
Potée, fleur d'émeri. Préparation pâteuse servant au polissage industriel du verre et de certains métaux. On rode le contact des plots et de la lame en faisant frotter après ajustage la lame sur les plots après interposition de potée d'émeri (A. Leclerc, Télégr. et téléph.,1924, p. 118).
Papier, toile émeri; meule d'émeri. Matériau recouvert d'émeri pulvérisé, servant au polissage. Quand il est encore froid, frotter le talon sur une toile émeri fine (Lar. mén.1926, p. 1044):
L'emploi de la meule demande certaines précautions indispensables si l'on ne veut pas modifier le grain par un écrouissage et la texture par un échauffement exagéré. On emploie donc des meules d'émeri refroidies par l'eau et on procède progressivement. Barnerias, Manuel des aciéries,1934, p. 22.
Loc. Bouché à l'émeri (cf. boucher II A 1).[En parlant d'un flacon] Dont le goulot et le bouchon ont été polis à l'émeri pour assurer l'étanchéité. Les fioles de parfumerie taillées à côtes, bouchées à l'émeri et coiffées d'un casque de peau blanche (Huysmans, Marthe,1876, p. 39).
Au fig. Être bouché à l'émeri (cf. bouché II C).Avoir l'esprit obtus. Mais à l'opposé, si je me laissais prendre Verdun, pour n'avoir pas cru assez vite que c'était sérieux, les mêmes diraient que je suis décidément bouché à l'émeri (Romains, Hommes bonne vol.,1938, p. 50).
Prononc. et Orth. : [emʀi] sous l'influence de la graph. é accent aigu, ou [εmʀi] normalement après la disparition de [ə] muet dans la 2esyll. Les 2 prononc. ds Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930 et Warn. 1968 qui les considère comme relevant du lang. cour., la prononc. [emə ʀi] relevant du lang. soutenu. [ε] ouvert, uniquement ds Pt Rob. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Var. émeril, à côté de émeri, ds Fér. Crit. t. 2 1787, ds Besch. 1845 et Quillet 1965. La forme avec l est encore signalée ds Lar. 19eet ds Littré. Étymol. et Hist. Ca 1200 minér. esmerill (Assises de la Cour des Bourgeois ds Assises de Jérusalem, éd. A. Beugnot, t. II, p. 176); 1440 esmery (Rec. de doc. inédits concernant la Picardie, éd. V. de Beauvillé, 1, 107 ds IGLF); spéc. 1866 papier émeri (M. Lalanne, Grav. eau forte, p. 14); 1821 technol. (flacon) bouché à l'émeri (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t. 1, p. 134); d'où 1897 au fig. en parlant d'une pers. (Courteline, Client sér., p. 221 : plus bouché à soi tout seul que cent flacons d'éther bouchés à l'émeri, le concierge ne comprit pas). Prob. empr., de même que l'ital. smeriglio (cf. lat. médiév. ital. smeriglum en 1283 et 1284) et le cat. esmerill (début xves.), au gr. byzantin σ μ ε ρ ι ́ λ ι ο ν dimin. de σ μ ε ́ ρ ι « émeri » (gr. class. σ μ υ ́ ρ ι ς, -ι δ ο ς). V. Cor., DEI, Devoto, FEW t. 12, p. 10. Fréq. abs. littér. : 17. Bbg. Arveiller (R.). R. Ling. rom. 1972, t. 36, pp. 230-231. − Quem. Fichier. − Vidos 1939, p. 249.