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EMBARRASSER, verbe trans.
A.− Emploi trans.
1. [Le compl. désigne ordinairement un inanimé] Encombrer. Embarrasser le passage. Apparemment, ces gens-là font travailler ma pauvre folle de fille par les missionnaires qui embarrassent Nancy de leurs processions et de leurs fanfares (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 428).
2. [Le compl. désigne ordinairement un animé, une partie de son corps ou une de ses manifestations physiques] Gêner (dans son mouvement). Un tronçon de ma lance embarrasse ses pas (Baour-Lormian, Ossian,1827, p. 106).Alors, pour vous obliger, je garderai ce petit paquet que vous avez sous le bras et qui pourrait vous embarrasser (Murger, Scènes vie boh.,1851, p. 21):
1. Et, luttant au-dessus contre ces tourbillons, (Ah! je les reconnus), deux pauvres tourterelles, Dont la poudre glacée embarrassait les ailes, Cherchant à s'échapper de ce tombeau mouvant, ... Lamartine, Jocelyn,1836, p. 774.
En partic. [Le compl. désigne un organe] Gêner (dans son fonctionnement).
Embarrasser l'estomac. Mon estomac est embarrassé (Maine de Biran, Journal,1817, p. 5).
Embarrasser le larynx. Le larynx est-il encore embarrassé par des concrétions? (Bretonneau, Inflamm. tissu muqueux,1826, p. 317).
Fam. Gêner quelqu'un par sa présence. J'ai eu peur de l'embarrasser, de lui faire perdre son temps et je me suis par discrétion abstenu d'aller le voir (Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 81).
3. Au fig. Mettre dans l'embarras, dans une position difficile; placer dans l'incertitude. Son regard surpris embarrassa et irrita Julien (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 373).Je n'ai pas eu de veine, poursuivait-il, sans se rendre compte qu'il m'embarrassait avec ses confidences (Céline, Voyage,1932, p. 201).
Vx. Être embarrassé de.Avoir des difficultés sous le rapport de. Mais je suis aussi embarrassé d'argent que j'ai été au large jusqu'ici (Lamart., Corresp.,1835, p. 104).
B.− Emploi pronom. réfl.
1. S'embarrasser dans.S'empêtrer dans. La robe de Jenny s'embarrassa dans un buisson d'acacia (Stendhal, Amour,1822, p. 95).
Au fig. Emma s'embarrassait un peu dans ses calculs (Flaub., MmeBovary,t. 2, 1857, p. 123).
Emploi abs. Être entravé dans son fonctionnement normal. La respiration s'embarrasse (Ch. Dopter dsNouv. Traité Méd.,fasc. 1, 1926, p. 415).Sa parole s'embarrassa bientôt (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 358).
2. S'embarrasser de.S'encombrer.
a) de quelque chose. S'embarrasser d'un parapluie :
2. Celui-ci, (...), employa toute la réserve, le ménagement, la gravité possibles, pour leur persuader, avant de s'embarrasser de boulets rouges, d'essayer à froid, pour bien s'assurer de la portée. Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 1, 1823, p. 92.
b) de quelqu'un. Un esprit négatif, un intellectuel, j'avais bien besoin de m'embarrasser de lui (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 244).Vous ne pensez pas que je suis assez bête pour m'embarrasser d'un pareil abruti (Aymé, Tête autres,1952, p. 236).
Au fig. Se préoccuper exagérément de. S'embarrasser de scrupules. Hartmann ne s'embarrasse pas de l'objection (Théol. cath.,t. 4, 1repart. 1920):
3. Mais alors les nations seront trop indifférentes en matières religieuses, et trop corrompues pour s'embarrasser de rêveries du nouvel envoyé, ... Chateaubriand, Essai sur les Révolutions,t. 2, 1797, p. 393.
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃baʀase]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Trans. 1570-71 « causer de la gêne (à quelqu'un), (le) mettre dans une situation difficile » (Montluc, Commentaires, in Petitot, Coll. Mém. Hist. Fr., XXII, 1 ds Barb. Misc. VII, no8 : Ce qui me fit resoudre de me retirer de la cour, afin de n'estre embarassé parmy les uns ou les autres); spéc. 1665 « gêner (quelqu'un) par sa présence » (Molière, Dom Juan, IV, 6); 1690 « entraver l'usage normal (de quelque chose) » (Fur.). B. Pronom. 1580 abs. (Montaigne, Essais, éd. A. Thibaudet, 1. II, chap. 12, p. 580 : [l'humaine raison] se perd, s'embarrasse et s'entrave, tournoyant et flotant dans cette mer vaste, trouble et ondoyante des opinions humaines); 1663 s'embarrasser de (qqc.) « s'en préoccuper exagérément » (Molière, École des femmes, IV, 1, éd. E. Despois, t. III, p. 231). C. Part. passé adj. 1580 embarrassé « dans l'embarras » en parlant d'une pers. (Montaigne, op. cit., 1. I, chap. 9, p. 58). D. Part. prés. adj. 1606 embarrassant « qui embarrasse » (H. Victor, Thresor des trois langues, p. 216, s.v. embaraçóso). Empr., de même que l'ital.imbarazzare, à l'esp. embarazar, « id. », attesté dep. ca 1460 (d'apr. Cor.), lui-même empr. au léonais ou port. embaraçar, dér. de baraço « courroie, corde », d'orig. incertaine (v. Cor.; DEI; cf. Baist ds Rom. Forsch. t. 32, p. 894). Le fait que le mot n'a qu'un seul -r- dans le domaine ibérique s'oppose à une dérivation à partir de *barra (barre*; FEW t. 1, p. 260a; Bl.-W1-5). Le mot fr. est sans doute d'abord apparu sur le territoire wallon, occupé par les Espagnols au xvies. (v. K. Baldinger ds Z. rom. Philol. t. 67, p. 9; cf. embarras). Fréq. abs. littér. : 974. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 878, b) 1 579; xxes. : a) 1 364, b) 872. Bbg. Quem. 2es. t. 1 1970. − Wind 1928, p. 77, 192.