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ÉLANCER, verbe trans.
A.− Emploi trans.
1.
a) Vx. Lancer au loin (une chose matérielle, une émanation, etc.). Le feuillage élance une odeur; élancer un parfum. Soudain du feu captif la puissance terrible De loin élancera des globes meurtriers (Delille, «Paradis perdu », 1804, p. 231).L'air était brûlant. Le banc de pierre semblait étinceler, et la prairie élançait vers le ciel ses lutines vapeurs (Balzac, Adieu,1830, p. 41).Un Écossais, au loin, chante en son campement. Il élance un chant vif de ses pipeaux d'ébène (Noailles, Forces étern.,1920, p. 20).
b) [Le suj. désigne un inanimé vertical; le compl. d'obj. désigne une partie du suj.] Dresser. Ici, devant un groupe de vieux chênes, un svelte peuplier élançait sa palme, toujours agitée (Balzac, Enfant maudit,1831-36, p. 407):
1. Elle [Célie] s'arrêtait à chaque pas pour regarder les grandes plantes spontanées, les angéliques monumentales qui élançaient leurs ombelles dans les taillis... Sand, Mademoiselle Merquem,1868, p. 19.
2. [Le mouvement affecte une partie du corps; le compl. est un pron. pers. renvoyant à la pers. dont le corps est affecté] Causer des élancements (v. ce mot B) (à). Le doigt m'élance (Ac.). Son abcès si douloureux qui l'élançait de plus en plus (Céline, Mort à crédit,1936, p. 370).
[Construit en régime indir.] La jambe droite lui élançait, des crampes lui serraient la jambe gauche (Queffélec, Recteur,1944, p. 133).
B.− Emploi pronom. réfl. subjectif.
1. Se lancer en avant. S'élancer dehors; l'oiseau s'élance de son nid. Un moment il [le feu] jaillit sur place, et puis poussé par le vent, il s'élança de partout devant lui (Pesquidoux, Livre raison,1932, p. 34).C'était l'habituel spectacle (...) de baigneurs s'élançant dans la France des vagues (Simenon, Vac. Maigret,1948, p. 100):
2. ... vingt chauves-souris sortirent des coins et s'élancèrent en allées et venues bruissantes comme autant de salves d'éventails... Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 165.
Loc. S'élancer à la conquête, à l'assaut (de qqc.). Saladin, exploitant aussitôt sa victoire, s'élança à la conquête des principales places (Grousset, Croisades,1939, p. 245).
[Sans compl.] Et les chiens comprenaient, s'élançaient, disparaissaient en quatre bonds (Van der Meersch, Empreinte dieu,1936, p. 64).Ou bien une goutte tremblait, hésitait, puis s'élançait, d'un seul jet, comme une couleuvre d'eau (Guèvremont, Survenant,1945, p. 151).
Au fig., domaine abstr.Tout aussitôt sa prière [de madame Prune] éclate, s'élance, en fausset nasillard (Loti, MmeChrys.,1887, p. 250).Elle marque le point d'où les passions absurdes s'élancent, et où le raisonnement s'arrête (Camus, Sisyphe,1942, p. 132).Il était le terrain d'entente, la base solide d'où ils pouvaient d'un commun effort s'élancer vers des recherches et des découvertes nouvelles (Sarraute, Ère soupçon,1956, p. 59).
2. [Le suj. désigne un inanimé qui a une certaine hauteur] Se dresser; se montrer (d'une forme haute et mince). Immédiatement au-dessus, la muraille du Matterhorn s'élance d'un jet jusqu'au ciel (Peyré, Matterhorn,1939, p. 201).Au delà de ces murs (...) régnaient de vastes jardins (...) d'où s'élançaient de très hauts arbres (Romains, Hommes bonne vol.,1939, p. 121).D'innombrables clochers s'élançaient vers le ciel (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 265).
Prononc. et Orth. : [(s)elɑ ̃se], (je m')élance [elɑ ̃:s]. Enq. /elãs/ (il s')élance. Ds Ac. 1694-1932. Conjug. Prend une cédille devant a et o : je m'élançai(s), nous nous élançons. Étymol. et Hist. 1. Début xiiies. [ms. S] soi eslancier (Chr. de Troyes, Cligès, 4929 ds T.-L.); ca 1230 (Gaidon, 290 ds T.-L.); 2. fin xiiies. [ms.] « causer des élancements, palpiter » (Vie des Pères, B.N. 23111, fo93c ds Gdf. Compl. : Dont li cuers me point et eslance). Dér. de lancer*; préf. é-*. Fréq. abs. littér. : 2 783. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 5 516, b) 4 921; xxes. : a) 3 801, b) 2 203.