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ÉGALITÉ, subst. fém.
Fait d'être égal.
A.− [Le compl. du n., explicité ou non, désigne des pers. ou des choses que l'on compare]
1. [Choses] Fait de ne pas présenter de différence quantitative. Égalité des fortunes, des salaires; égalité des trois angles d'un triangle à deux droits. Il n'y a (...) pas égalité entre l'énergie voltaïque et l'énergie chimique de la pile (Poincaré, Thermodyn.,1892, p. 343).En cas d'égalité le président a deux voix (Renard, Journal,1908, p. 1214):
1. Les traités de mécanique ont soin d'annoncer qu'ils ne définiront pas la durée elle-même, mais l'égalité de deux durées : « deux intervalles de temps sont égaux, disent-ils, lorsque deux corps identiques, placés dans des circonstances identiques au commencement de chacun de ces intervalles, et soumis aux mêmes actions et influences de toute espèce, auront parcouru le même espace à la fin de ces intervalles. » Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience,1889, p. 95.
Locutions
À égalité de + subst. L'addition, à un portland (...) d'une certaine proportion (...) de chaux (...) n'occasionne pas une diminution de qualité du ciment (...); le mortier obtenu à égalité de dosage de liant est plus gras, plus plastique (Cléret de Langavant, Ciments et bétons,1953, p. 153).
Avec égalité (vieilli). En accordant la même chose à plusieurs personnes. Distribuer avec égalité (Ac.) :
2. Nul doute (...) que mon espèce d'incrédulité ne fût, en ma qualité d'Empereur, un bienfait pour les peuples; et autrement (...) comment aurais-je pu favoriser avec égalité des sectes aussi contraires, si j'avais été dominé par une seule? Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 1, 1823, p. 748.
SP. [En parlant de deux concurrents] Être à égalité. Avoir un score égal. La bataille [de coqs] était rude. À quatre heures, les deux clans étaient à égalité. Cinq victoires à chacun (Van der Meersch, Empreinte dieu,1936, p. 114).
[Avec un compl. prép. qui indique en quoi se réalise le fait de ne pas présenter de différence] Une valeur en marchandise vaut autant que la même valeur en argent. Non, ajoute-t-on, à égalité de valeur, l'argent est préféré à la marchandise (Say, Écon. pol.,1832, p. 164):
3. ... sans que la supériorité soit encore de notre côté en tant que nombre de divisions, nous avons déjà atteint au moins l'égalité dans le nombre des bataillons, et d'une manière plus générale dans le nombre des combattants. Foch, Mémoires,t. 2, 1929, p. 163.
Spécialement
ALG. [Le subst. est déterminé par une relation algébrique juxtaposée, dont les éléments, ne contenant pas de variable, ne présentent pas de différence quantitative] 7 − 3 = − 12 + 16 est une égalité numérique (...) x + 3 = 5 − x2est une égalité littérale (Collection de Mathématiques, Classe de 3e, Bordas, 1962, p. 337).
Vieilli. Synon. de équation.Les règles de synthèse combinatoire (...) ressemblent beaucoup (...) aux règles du calcul des égalités ou équations (Cournot, Fond. connaiss.,1851, p. 377).
GÉOM. [Le compl. du n. désigne deux figures géom.] Fait d'être superposable. Cas d'égalité des triangles (v. cas1II 2).
2. [Pers. ou choses que l'on compare] Fait de ne pas présenter de différence de qualité, de valeur. Égalité des chances, des conditions, des droits :
4. MmeDorval, avec quelques mots, mit le succès de son côté. MlleMars (...) réfuta les soupçons d'Angelo avec une mélancolie et une noblesse qui refirent l'égalité entre les rivales. MmeV. Hugo, Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie,1863, p. 198.
5. ... des permissions de longue durée seraient accordées aux militaires des armes montées pendant leur service actif. (...) ce projet (...) portait atteinte au principe de l'égalité des charges militaires pour tous les citoyens... Joffre, Mémoires,t. 1, 1931, p. 91.
Locutions
À égalité de + subst. Même à égalité de mémoire, deux personnes ne se souviennent pas des mêmes choses (Proust, Temps retr.,1922, p. 971).
Être à égalité dans + subst. [En parlant de deux pers.] Ne pas présenter de différence dans un domaine. Le pathétique dans « Tristan » de cet alliage de l'homme et du dieu est un pathétique où (...) l'homme et le dieu sont à égalité dans la plénitude de leur être respectif (Du Bos, Journal,1927, p. 246).
Spéc. [Le compl. du n., explicité ou non, désigne des pers.] Fait de ne pas présenter de différence de droits. Égalité civile, fiscale, politique, sociale; égalité entre les citoyens; traiter qqn sur un pied d'égalité. Ces chimériques déclamations révolutionnaires sur la prétendue égalité des deux sexes (Comte, Philos. posit.,t. 4, 1839-42, p. 456).Plusieurs m'accordent une familiarité d'égalité, comme font les bourgeois aux domestiques de grande maison dont ils attendent un service (Frapié, Maternelle,1904, p. 47):
6. ... le retour à la souveraineté du peuple, le règne des principes sur lesquels nos pères avaient naguère bâti les droits de l'homme et du citoyen, la victoire de la glorieuse devise : liberté, égalité, fraternité; bref, le triomphe de la république. De Gaulle, Mémoires de guerre,1959, p. 601.
[Avec un compl. prép. indiquant en quoi ou p. rapp. à qui ou à quoi se réalise le fait de ne pas présenter de différences de droits] Égalité devant l'impôt. Le Christianisme a véritablement apporté (...) l'égalité devant Dieu, dont l'égalité devant la loi n'est qu'une image imparfaite (Staël, Consid. Révol.,t. 2, 1817, p. 457).Chacun doit être puni ou récompensé, selon ses œuvres (...) l'égalité dans la souffrance piaculaire, dans la douceur réparatrice, n'existe pas (Huysmans, En route,t. 2, 1895, p. 182):
7. Dans une salle, Shakespeare, Corneille, Racine, Molière, Musset créent une brève égalité dans les êtres, celle du rire et des larmes. Les larmes et le rire ne sont le privilège d'aucune classe. Mauriac, Journal 3,1940, p. 244.
P. méton. [Sous la Révolution française de 1789] Carte à jouer correspondant au valet. Les jeux de cartes étaient, eux aussi, en pleine révolution, les rois étaient remplacés par les génies, les dames par les libertés, les valets par les égalités, et les as par les lois (Hugo, Quatre-vingt-treize,1874, p. 118).
B.− P. ext. [Le compl. du n., explicité ou non, désigne une pers. ou une chose considérée isolément] Fait de ne pas présenter de différences dans son développement ou sa manifestation.
1. [Dans l'espace; le compl. du n. désigne une surface] Rare ou littér. Fait de ne pas présenter d'aspérités, de saillies. L'égalité d'un terrain, d'une surface (Ac.) :
8. La parfaite égalité de leurs dents me fit croire d'abord qu'elle pouvait être l'effet de l'art; mais les ayant examinées de près et avec attention, je n'aperçus aucune altération à l'émail, et je vis qu'ils tenaient cette régularité de la nature. Voyage de La Pérouse,t. 4, 1797, p. 41.
2. [Dans le temps] Quelle que soit la perfection d'un four sous le rapport (...) de l'égalité du tirage, il y a toujours des parties où la chaleur est plus considérable (Al. Brongniart, Arts céram.,1844, p. 205).Tout est calme encore; la gerbe d'eau jaillit toujours devant nous avec égalité (Claudel, Connaiss. Est,1907, p. 58):
9. ... les îles ont une température plus uniforme que l'intérieur des continents. Aussi, le climat de la Pampasie occidentale n'a-t-il pas cette égalité qu'il présente sur les côtes, grâce au voisinage de l'Atlantique. Verne, Les Enfants du capitaine Grant,t. 1, 1868, p. 151.
En partic. [Le compl. du n. désigne un attribut d'une pers.] Fait de posséder un tempérament ou un caractère à l'abri des réactions extrêmes en particulier de violence ou de nervosité; fait d'être pondéré. Nous voici (...) avec Mario, sa perpétuelle bonne humeur et sa rare égalité de caractère (Goncourt, Journal,1858, p. 500).Ton égalité d'humeur et ton manque de susceptibilité (Montherl., Malatesta,1946, IV, 7, p. 525).
Prononc. et Orth. : [egalite]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1remoitié xves. [éd. xvies.] « relation entre deux choses ne présentant aucune différence de grandeur, de qualité » en l'égalité de « au niveau de » (Monstrelet, vol. 1, fol. 268 b ds La Curne); 1503 esgallité ... inégalité (Le Guidon en francoys, 149c, éd. de 1534 ds Hug.); 1555 egalité (P. Billon, le Fort inexpugnable, 121a, ibid.); en partic. 1687 math. « équation, ensemble de deux expressions algébriques réunies par le signe = » (Furetière, Essai d'un dict. universel, s.v. équation, p. 88); [1549 Proportion d'Equalité (J. Peletier, L'Aritmetique, fo61 vods Quem. Fichier)]; b) 1647 « (de personnes) état de conditions égales » (Corneille, Théodore, II, 2, vers 386); en partic. 1744 (Nivelle de La Chaussée, École des mères, III, 3 ds Rob. : L'égalité, madame, est la loi de nature); 2. a) 1639 « stabilité, constance dans les dispositions du caractère » (Rotrou, Antig. IV, 3 ds Littré) [1580 equalité de meurs (Montaigne, Essais, éd. A. Thibaudet, livre 2, chap. 1, p. 369)]; b) 1690 « développement régulier » égalité de stile (Fur.); c) 1835 égalité d'un terrain (Ac.). Aux trois formes oelté (forme pop., 1remoitié xiies. ds T.-L.) equalité (calque sav. sur aequalitatem, ca 1200, ibid.) et igauté (ou egauté, ca 1280, ibid.) s'en est ajouté une quatrième, égalité, formée sur égal, qui a supplanté les précédentes car morphologiquement plus conforme au nouveau modèle des abstraits sav. dér. d'adj. en -al ou en -el (cf. féodal, féodalité; quel, qualité; réel, réalité; frugal, frugalité) Fréq. abs. littér. : 1 967. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 594, b) 2 865; xxes. : a) 1 639, b) 1 922. Bbg. Fabre-Luce (A.). Les Mots qui bougent. Paris, 1970, p. 79. − Maulnier (Th.). Le Sens des mots. Paris, 1976, pp. 84-86. − Quem. 2es. t. 4 1972.