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ÉCRU, E, adj. et subst.
A.− Vx. Qui est à l'état naturel. On roule, (...) le foin écru autour de ces perches (Chateaubr., Mém.,t. 4, 1848, p. 460).
B.− Spéc., TECHNOL., usuel. [En parlant de matières entrant dans la composition de certains produits]
1. Qui n'a pas subi de préparation ni de transformation.
Cuir écru. Qui n'a pas été préparé à l'eau. Souliers de cuir écru (About, Roi mont.,1857, p. 1).
Pâte (à papier) écrue. Qui est obtenue par cuisson de bois ou de végétaux mais qui n'a pas été blanchie (cf. Civilis. écr., 1939, p. 606 et Coston, A.B.C. journ., 1952, p. 182).
Soie écrue ou crue. Qui n'a pas été mise à l'eau bouillante et n'a pas subi de teinture. Anton. décreusé.Robe de chambre de grosse soie écrue doublée de martre (Gyp, Province,1890, p. 152).
Toile écrue. Qui n'a pas subi l'opération du blanchiment. Blouse de toile écrue (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 737).En veste de chasse et pantalon de la même grosse toile écrue que sa chemise (Pourrat, Gaspard,1925, p. 234).
2. P. ext. Fer écru. Qui a été mal corroyé et contient encore des impuretés.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle.
3. [P. anal. avec la couleur de la soie ou du fil écru] (Qui est de) teinte jaunâtre. Le plafond fut, à son tour, tapissé de blanc écru, pouvant simuler le plâtre, sans en avoir cependant les éclats criards (Huysmans, À rebours,1884, p. 88):
1. Nous aurons ainsi (mêlant des teintes connues à quelques autres tout à fait neuves) les vert paon, bleu grenat, lie de vin, suresne, régina, loutre, gris de fer, gris ardoise, gris mode, écru et d'autres désignant les mêmes tons sous de vaines appellations. Mallarmé, La Dernière mode,1874, p. 781.
C.− P. métaph. Cf. asexué ex. 3 :
2. Il est certain que la prière, que la communion, que les abstinences, que les vœux, épurent le corps et l'âme et l'odeur vocale qui s'en dégage. Leurs effluves donnent à la voix des religieuses, si écrue, si mal équarrie qu'elle puisse être, ses chastes inflexions, ses naïves caresses d'amour pur; ils la ramènent aux sons ingénus de l'enfance. Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 102.
Rem. Les dict. gén. du xixeet du xxes. enregistrent le subst. fém. le plus souvent au plur., écrues. Qui désigne des broussailles ou de jeunes arbres ayant récemment crû sur des terres labourables.
Prononc. et Orth. : [ekʀy]. Ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. [1245 [ms.] subst. II estrus « vêtement de toile écrue » (Hist. Joseph, éd. W. Steuer, Appendice, 1905)]; 1260 adj. « qui est à l'état naturel, qui n'a subi aucune préparation » fil escru, toile escrue (E. Boileau, Métiers, 89 et 342 ds T.-L.). Dér. de cru*; préf. é- (es-) intensif (< ex latin). Fréq. abs. littér. : 82.