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ÉCOURTER, verbe trans.
A.− Rendre plus court.
1. Rendre plus court en longueur. Écourter une barbe, des cheveux, une jupe.
Emploi adj. L'habit français, mesquin, écourté, conservait cependant quelque élégance (Jouy, Hermite, t. 4, 1813, p. 262).
Spéc. Écourter un animal (chien, cheval notamment). Lui couper la queue et/ou les oreilles. Si le petit chien a la queue courte, tu pourras l'appeler Bobtail, qui veut dire écourté (M. de Guérin, Corresp.,1833, p. 93).
P. méton. Oreilles écourtées (cf. Gautier, Fracasse, 1863, p. 13). Trompe écourtée (cf. Flaub., Salammbô, t. 2, 1863, p. 152).
2. Littér. En durée. Écourter un séjour, un voyage, une visite. Synon. abréger.Les touristes, faute de logement, écourtent leur séjour (Jocard, Tour. action État,1966, p. 188):
1. En réalité, sa permission était de quatre jours. Mais il pensait l'écourter : il n'avait guère envie de passer à Paris quatre longs jours, réduit à des soins improvisés, exposé à cent occasions de fatigue. Martin du Gard, Les Thibault,Épilogue, 1940, p. 790.
3. [En parlant de l'espace-temps]
a) [d'une distance parcourue ou à parcourir] Il n'est pas nécessaire de mettre autant de mois pour me suivre; on peut d'ailleurs écourter le chemin que je propose (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 12).
b) [d'une énonciation orale ou écrite] Écourter un discours, un texte. Je tiens à vous annoncer mon accouchement. De là cette lettre écourtée. Je vous écrirai bientôt plus longuement (Hugo, Corresp.,1873, p. 360).J'arrêterai ici cet exposé que j'ai volontairement écourté (Joffre, Mém.,t. 2, 1931, p. 48).
B.− Péj. [Employé surtout au part. passé-adj.] Rendre plus court que la norme attendue. Synon. tronquer.
1. [En parlant principalement des ouvrages de l'esprit] Ne pas donner d'ampleur, de développement suffisant. Écourter une scène, une citation. Version odieusement écourtée (Blanche, Modèles,1928, p. 86).Selon les protestants anglais, les catholiques récitent un « Pater » écourté d'une phrase (Green, Journal,1935-39, p. 234):
2. L'opinion s'est montrée parfois rigoureuse pour Jean de Mitty, qui fut le premier éditeur de Leuwen, vers 1894. Je veux bien que le texte qu'il nous offrit à cette époque paraisse désormais un texte regrettable, écourté, assez gravement altéré peut-être; ... Valéry, Variété II,1929, p. 75.
2. [En parlant de gestes, d'attitudes] Il s'inclina cérémonieusement devant MlleVerdure, qui lui fit une révérence écourtée (Gide, Isabelle,1911, p. 607):
3. Tu leur as déjà entendu réciter [aux prêtres de Thèbes] la formule? Tu as vu ces pauvres têtes d'employés fatigués écourtant les gestes, avalant les mots, bâclant ce mort pour en prendre un autre avant le repas de midi? Anouilh, Antigone,1946, p. 177.
3. Au fig. Notre esprit incline sans cesse (...) à rétrécir et à écourter les réalités qu'il touche (Teilhard de Ch., Phénom. hum.,1955, p. 144).
Prononc. et Orth. : [ekuʀte], (j')écourte [ekuʀt]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1174-76 escurter « rendre plus court » (G. de Pont-Ste-Maxence, Vie de St Thomas, éd. E. Walberg, 584), spéc. « couper (la queue d'un animal) » (Id., ibid., 4954); 2. 1690 « rendre trop court » (Fur.); 3. 1846 « abréger » (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, p. 663 : Un été absent ou écourté). Dér. de court*; préf. é-*, dés. -er. Fréq. abs. littér. : 121.
DÉR. 1.
Écourtement, subst. masc.,rare. Action d'écourter (en durée); son résultat. L'écourtement d'un entretien. « Nos parents ne sont pas la principale cause de l'écourtement de notre visite » (Proust, Sodome,1922, p. 821). [ekurtəmɑ ̃]. 1reattest. 1891 (Renan, Hist. peuple Isr., t. 3, p. 399); du rad. de écourter, suff. -ment1*. Fréq. abs. littér. : 1.
2.
Écourticher, verbe trans. fam.,région. (Canada), surtout au part. passé-adj. Raccourcir à l'excès. Écourticher une jupe. P. méton. Fille écourtichée. Habillée trop court. La belle Bernadette Salvail, écourtichée dans sa robe blanche (Guèvremont, Survenant,1945, p. 206). [ekuʀtiʃe], (j')écourtiche [ekuʀtiʃ]. 1reattest. 1909 (Dionne); 1945 (Guèvremont, loc. cit.); du rad. de écourter, suff. -icher (-iche* et -er).