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ÉCOULER (S'), verbe pronom.
A.− [Le suj. désigne un fluide] Couler lentement et régulièrement :
1. ... nos terres seront nettoyées, la plupart des souches, enlevées ou pourries, les chemins et les ponts seront faits, et les insectes auront disparu à mesure que se seront écoulées les eaux de nos marais. Crèvecœur, Voyage dans la Haute Pensylvanie,t. 1, 1801, p. 195.
Au fig. Passer, s'en aller, disparaître insensiblement :
2. Nous avons beau faire, votre souvenir [des morts] s'effiloche et glisse entre nos doigts; chaque jour il pâlit un peu plus et nous sommes un peu plus coupables. Vous nous quittez (...) vous vous écoulez de nous comme une hémorragie. Sartre, Les Mouches,1943, II, 1, p. 48.
Emploi trans. Déverser. Elle eut soif de la nuit forte où le cœur qui saigne Écoule sans témoin sa révolte sans cris (Rimbaud, Poés.,1871, p. 124):
3. MmeBurty, amenée et produite dans le monde depuis quelque temps par son mari pour y écouler sa bile et ses perfidies d'une manière occulte et irresponsable, a dit dernièrement chez MmeCharpentier mère, (...): « Les De Nittis sont fort contrariés. » Goncourt, Journal,1882, p. 166.
B.− P. anal. et au fig.
1. [Le suj. désigne une foule] S'en aller, se retirer d'un lieu lentement et de façon progressive. Le monde, cependant, finit par s'écouler (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 150):
4. ... de chaque côté de la barre, s'ouvrent les portes de sortie, par où s'écoulent rapidement les votants, à droite et à gauche, suivant qu'ils votent par « aye » ou par « no ». Morand, Londres,1933, p. 227.
2. [Le suj. désigne une marchandise] Se vendre. Est-il certain que toutes ces éditions, si soigneusement énumérées, se soient véritablement écoulées (Chateaubr., Polém.,1818-27, p. 387).
Emploi trans., COMM. Faire passer dans un circuit de distribution; vendre. Écouler des faux billets. On vendait tout ce qu'on voulait aux soldats allemands, qu'on exploitait sans scrupule. Édith écoula tout le chargement de sa voiture (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 82).
3. [Le suj. désigne le temps, la vie, etc.] Passer. L'existence s'écoule douce, correcte (Giraudoux, Électre,1937, I, 2, p. 27):
5. Sa vie, calme en apparence, s'écoulait dans son ménage, entre un mari très occupé et deux enfants, qu'elle élevait en femme irréprochable. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Une Aventure parisienne, 1881, p. 761.
Emploi trans. Laisser passer (un espace de temps) :
6. ... si elle écoulait tant d'heures de la vie dans des rêveries dorées de rapprochement, de contact, ou de fuite, c'est qu'elle acceptait son trouble, l'enfouissement de presque tout le fleuve de son désir sous le manteau de sa splendide frigidité... Jouve, La Scène capitale,1935, p. 192.
Prononc. et Orth. : [ekule], (il s') écoule [ekul]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 soi escoler « s'échapper en glissant » (Eneas, 5723 ds T.-L.); 2. ca 1245 intrans. « couler (en parlant du sang) » (St Auban, 1186, ibid.); 1299-1307 (en parlant de l'eau) (Liv. de Marco Polo, CLXXI, Pauthier ds Gdf. Compl.); 3. 1531-91 « disparaître progressivement (en parlant du temps) » (Lanoue, 581 ds Littré); 4. 1557 « partir d'un endroit (en parlant de personnes) » (Amyot, Demetrius, 58 ds Hug.); 5. 1810 « se vendre sur le marché (en parlant de marchandises) » (Chateaubr., Martyrs, t. 1, p. 114); 1838 « faire s'écouler » (Balzac, Mais. Nucingen, p. 638). Dér. de couler*; préf. é-*. Fréq. abs. littér. : 2 818. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 5 076, b) 4 205; xxes. : a) 4 028, b) 2 973.