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ÉCŒURER, verbe trans.
A.− [P. réf. à cœur I A 2 a, b]
1. [En parlant de boissons ou aliments fades ou trop sucrés, d'une odeur désagréable, de l'aspect révulsif de qqc., etc.] Lever le cœur; provoquer une nausée, un dégoût. Synon. répugner.Malgré les répugnances qui lui soulevaient le cœur, (...) il alla (...) examiner le visage de tous les noyés (...) une odeur fade, une odeur de chair lavée l'écœurait (Zola, Th. Raquin,1867, p. 82).
Emploi abs. Quand on a connu l'ivresse de l'opium, celle du vin écœure et paraît mesquine (Bourget, Essai psychol.,1883, p. 13).
2. Au fig. [En parlant d'un défaut du caractère ou du comportement, d'un sentiment excessif, etc.] Provoquer du dégoût, de l'aversion, du mépris. Synon. révolter; anton. enthousiasmer.L'affection attendrie de MmeRaquin l'écœura (Zola, Th. Raquin,1867, p. 11).Il visita des gens et leurs conversations poisseuses l'écœurèrent (Barrès, Barbares,1888, p. 172).Combien m'écœurait son roman si froidement polisson (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1907, p. 73):
... je risquais d'être une proie pour la sainteté. Mon grand-père m'en a dégoûté pour toujours : je la vis par ses yeux, cette folie cruelle m'écœura par la fadeur de ses extases, me terrifia par son mépris sadique du corps; ... Sartre, Les Mots,1964, p. 81.
B.− [P. réf. à cœur II C 1] Priver de toute énergie; ôter tout courage. Synon. abattre, décourager, lasser; anton. encourager, stimuler.La vue du papier timbré l'écœura. Il était las de ces choses (Flaub., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 55).La monotonie des soirs pareils (...) des mêmes plaisanteries sur les mêmes sujets, des mêmes médisances sur les mêmes femmes, l'écœurait au point de lui donner, par moments, de véritables désirs de suicide (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Duchoux, 1887, p. 699).
Emploi pronom. subjectif. Éprouver du dégoût, une lassitude générale. Il pleure sans raison, Dans ce cœur qui s'écœure (Verlaine, Romances sans paroles,1874, p. 14).
Spéc., SP. Ils [la grossièreté et le cœur solide] permettent de tenir sur le grand parcours, d'« écœurer » (comme on dit en sport) les concurrents (Montherl., Olymp.,1924, p. 322).
Prononc. et Orth. : [ekœ ʀe], (j')écœure [ekœ:ʀ]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1611 esqueuré adj. « accablé, découragé » (Cotgr.); 1640 [mot vulg.] « faire mal au cœur, dégoûter » (Oudin Curiositez); rare av. 1864 (Littré); 1870 écœurant (Lar. 19e). Dér. de cœur*; préf. é-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 135. Bbg. Bruneau (C.). Romania. 1927, t. 53, p. 244.