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ÉCHASSE, subst. fém.
A.− Long bâton muni d'un support (fourchon) sur lequel on pose le pied, et permettant de se déplacer en position surélevée par rapport au sol (soit pour se divertir, soit pour faciliter la marche dans certains terrains difficiles). Monter, marcher sur des échasses. C'était un berger monté sur ses échasses, marchant à pas de faucheux à travers les marécages et les sables (Gautier, Fracasse,1863, p. 78).Les dangereuses échasses attachées aux jambes (Gyp, Souv. pte fille,1927, p. 213):
1. [Je] me mêlai à ses jeux. Quand la mode fut aux échasses, Desrais, qui suivait toujours la mode, s'en procura une paire. Je l'imitai et me hissai sur des échasses aussi hautes que les siennes, malgré une horrible peur de tomber. France, La Vie en fleur,1922, p. 402.
P. métaph. La faiblesse se hisse sur les échasses de la violence (Chênedollé, Journal,1832, p. 142).C'étaient de ces gens à étiquette, dont l'esprit, les sentiments et les paroles semblent toujours sur des échasses (Maupass., Une Vie,1883, p. 150).L'homme ne deviendra point vraiment grand aussi longtemps qu'il se juchera sur des échasses (Gide, Journal,1935, p. 1227).
Expr. [En parlant de ce qui fait paraître plus important] Être monté sur des échasses. Se faire remarquer, faire l'important :
2. Comme il est insupportable ce monsieur monté sur les échasses de sa raison, régentant l'amour de l'air blême d'un pion qui exige le silence de ses élèves! Zola, Documents littér.,George Sand, 1881, p. 173.
B.− P. anal. Patte particulièrement longue (d'un oiseau). Deux hérons, perchés sur leurs longues échasses (Musset, Hist. merle bl.,1854, p. 64).Sur les pentes détalaient aussi, de toute la rapidité de leurs échasses, de belles et grasses outardes (Verne, Vingt mille lieues, t. 2, 1870, p. 119).
Fam. Longue jambe maigre. Un homme monté sur d'interminables échasses (Lar. 19e).
C.− P. méton., ORNITH. Oiseau de l'ordre des échassiers, aux pattes fines et longues, qui vit au bord des eaux et dont le nom scientifique est himantopus. Échasse blanche( = himantopus candidus). Une échasse arrive sur ses longues jambes d'or, elle ouvre ses ailes bleues, s'asseyant légèrement sur le ressort de ses genoux et s'élance (Giono, Eau vive,1943, p. 153).
Prononc. et Orth. : [eʃa:s] ou [eʃas]; [ɑ] post. ds Fér. 1768, Fér. Crit. t. 2 1787, Land. 1834, Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930; [a] ant. ds DG, Dub., Pt Lar. 1968 et Lar. Lang. fr. On admet les 2 prononc. ds Pt Rob. et Warn. 1968. Enq. : /eʃas/. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Il est enregistré au plur. ds Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 2 1787. Étymol. et Hist. 1. a) 1181-1190 eschace « béquille; jambe artificielle » (Chr. de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 7400) − xves. [ms.], Glossaire de Lille, 18b ds T.-L.; b) xiiies. eschesse « long bâton muni d'un étrier sur lequel on pose le pied, permettant de se déplacer dans les terrains difficiles » (Pastourelles, éd. J.-Cl. Rivière, t. 1, p. 78); 2. a) 1665 monté sur des échasses au fig. (Boileau, Satire IV, 98); 1718 « qui a de longues jambes » (Ac.); b) 1861 échasse « jambe longue et maigre » (Larchey, Excentr. lang. fr., s.v. échalas); 3. 1690 monté sur des échasses « qui parle avec emphase » (Fur.); 4. 1768 ornith. (Encyclop. t. 27, Règne animal, pl. 46). De l'a. b. frq. *skakkja, d'un verbe germ. *skakan, dont est issu également l'ags. scacan « fuir; secouer » (d'où l'angl. to shake), mais qui n'a pas laissé de représentants dans le domaine all.; cf. Z. rom. Philol., t. 70, p. 89, 91 et FEW t. 17, p. 76 b. Fréq. abs. littér. : 54.