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ÉBATTRE (S'), verbe pronom.
A.− [Le suj. désigne un animé; gén. suivi d'un compl. de lieu]
1. [Le suj. désigne une pers. et surtout un enfant] S'amuser, folâtrer en gesticulant et en exprimant sa joie de vivre. Les marmots s'ébattent innocemment sur la pelouse (Jouy, Hermite,t. 1, 1811, p. 298):
1. Les petites filles porteront, entre deux et cinq ans, beaucoup les robes princesse, dont la coupe se prête mieux que toute autre à les vêtir avec ampleur : car il faut qu'à cet âge, Jeanne, Marguerite ou Noémi s'ébattent et se roulent sur les tapis sans se relever chiffonnées ou tout en paquet. Mallarmé, La Dernière mode,1874, p. 814.
P. anal. [Appliqué à une chose qui se déplace en tous sens] Un immense lac où s'ébattent quantité de barques de pêcheurs (Gide, Carnets Égypte,1939, p. 1075).
Spéc., vocab. amoureux. S'ébattre (avec qqn).Prendre des ébats amoureux (avec quelqu'un). Nos amoureux ont été vus de loin (...) tandis qu'ils s'ébattaient sans soupçonner de témoins (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 5, 1851-62, p. 31).
2. [Le suj. désigne un animal et plus partic. un volatile] Aller de-ci de-là, s'ébrouer en agitant ses ailes. Des canards s'ébattent dans les petits étangs; des oies (...) lustrent leurs plumes à coup de bec (Du Camp, Hollande,1859, p. 152).
B.− Domaine abstr.
1. [Le suj. désigne une pers.] Se montrer très à l'aise dans une situation, un état d'esprit que l'on entretient avec complaisance. Je regardais Philippe fixement pendant qu'il s'ébattait dans cette malice amère (Vigny, Mém. inéd.,1863, p. 110).
2. [Le suj. désigne un inanimé abstr.] Se divertir, vagabonder dans le rêve et l'imagination. Ma pensée s'ébattait dans les étranges et chimériques régions de la lune (Baudel., Hist. extr.,1857, p. 181):
2. Aussi le travail y est-il un besoin, une nécessité indispensable. La pensée ne trouve guère à s'ébattre dans ces âpres campagnes, elle rentre forcément chez elle et se jette dans l'intellectuel, ne pouvant toucher au réel sans se piquer. M. de Guérin, Correspondance,1839, p. 60.
[Le suj. désigne l'expression écrite de la pensée] Donner libre cours à sa fantaisie, à son imagination, s'exprimer avec aisance et sans contrainte. J'avais laissé ma plume s'ébattre au hasard (...) Je m'étais assis (...) devant une feuille de papier blanc, résolu à écrire n'importe quoi (Gide, Ainsi soit-il,1951, p. 1173).
Prononc. et Orth. : [ebatʀ]. Ds Ac. dep. 1694. Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 2 1787 écrivent ébatre. Étymol. et Hist. 1160 intrans. « se distraire (de quelque chose) » (Eneas, 1447 ds T.-L. : Ira chacier en la forest por esbattre de sa dolor). Dér. de battre*; préf. é-*. Fréq. abs. littér. : 164.