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DRAGUE1, subst. fém.
Engin servant à racler le fond (de la mer, d'un lac, d'un fleuve, etc.) pour recueillir ou ramasser quelque chose ou pour nettoyer.
A.− [L'idée dominante est celle de récupération, de saisie]
1. PÊCHE. Nasse employée pour la pêche à la traîne, dont l'embouchure possède à la partie inférieure une forte racloire destinée à arracher les coquillages se trouvant sur les fonds marins ou les rochers. Pêcher à la drague; drague à huîtres, à moules. La drague rapporte de ces profondeurs, parfois en surprenante abondance, des dents de requins et des caisses tympaniques de baleines (Lapparent, Abr. géol.,1886, p. 42):
1. Nous donnâmes plusieurs coups de drague en partant; et nous prîmes des huîtres, auxquelles étaient attachées des poulettes, petites coquilles bivalves que très-communément on rencontre pétrifiées en Europe... Voyage de La Pérouse,t. 3, 1797, p. 25.
Rem. 1. ,,On comprend sous le nom générique de drague les pêches qui se font à la traîne avec des filets à manche`` (Baudr. Pêches 1827); sens vieilli. 2. Plusieurs dict. gén. (Littré, Guérin 1892, Lar. Lang. fr.) attestent le dimin. draguette, subst. fém. Petite drague.
2. MARINE
a) Câble lesté ou grappin de fer qu'on promène au fond de l'eau pour en tirer les objets immergés. Il y avait alors plus de trois jours et trois nuits que nous n'avions rien bu ni mangé (...). Nous fîmes une espèce de drague en plantant quelques clous (...) dans deux pièces de bois (...) nous les jetâmes dans la cabine et les promenâmes ça et là, avec le faible espoir d'accrocher quelque article qui pût servir à notre nourriture (Baudel., Avent. Pym,1858, p. 119).
b) Emplois spéc.
Drague pour mines sous-marines (Rob.).Filin remorqué par un navire, immergé à profondeur constante et muni de cisailles qui coupent les orins des mines rencontrées pour les faire remonter à la surface.
Drague hydrographique ou flottante (Lar. Lang. fr.). Filin remorqué par deux embarcations, maintenu horizontalement à la profondeur désirée par des flotteurs et qui sert à repérer les roches sous-marines.
B.− [L'idée dominante est celle de nettoyage] MAR. et TRAV. PUBL. Engin conçu et utilisé pour enlever à des fins de nettoyage et de curage ce qui se trouve au fond généralement de l'eau :
2. ... mais cet immense chantier de travail sans lendemain et d'entreprise sans échéance est la plupart du temps à l'abandon, les dragues, les maries-salopes, les chalands envasés dans les eaux noires de rouille où mijote et se détériore une machinerie en panne... Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 305.
Spécialement
Drague à main, à bras. Pelle très creuse, à long manche, permettant de curer les eaux peu profondes ou les puits (d'apr. Plais.-Caill. 1958).
Drague mécanique. Machine montée sur une construction flottante (chaland, bateau, ponton) dont le travail consiste à curer les canaux, rivières, ports, etc. afin qu'ils restent navigables. Synon. dragueuse, revoyeur, curemôle.
Drague à claie. ,,Instrument aratoire employé pour approfondir les labours sans ramener à la surface la terre du fond; c'est une sorte de sous-soleuse`` (Fen. 1970).
Drague à chapelets, à godets, à échelles; drague aspirante ou suceuse. Les types de dragues sont très nombreux. En France, on n'emploie que la drague à échelles ou à godets et la drague aspirante ou suceuse (Bourde, Trav. publ.,1929, p. 135):
3. La vallée maintenant s'éveillait, emplie de lumière et de mouvement. Une drague au loin se mit à haleter, tandis qu'on entendait le bruit sourd des graviers roulant dans les godets, dont la chaîne remontait des profondeurs du fleuve. Chaque fois qu'un godet arrivait au sommet de la drague, le soleil y accrochait une lueur, rapide comme un éclair. Moselly, Terres lorraines,1907, p. 216.
P. métaph. Les badauds, enracinés par la curiosité et l'horreur, se pressaient plus nombreux encore à l'entrée de la rue Jean-Goujon (...). On faisait la chaîne, une drague dont chaque godet humain passait au suivant, avec des gestes saccadés, des seaux pliants qui partaient pleins et arrivaient vides (Morand, Fin de siècle,1957, p. 157).
Drague rotative. Les dragues rotatives (...) effectuent simultanément le creusement et le curage (Haton de La Goupillière, Exploitation mines,1905, p. 985).
P. anal., MÉD. ,,Sorte de curette en mousse, généralement à longue tige, agissant d'avant en arrière, utilisée surtout pour l'évacuation des corps étrangers dans un conduit naturel`` (Méd. Biol. t. 1 1970). Drague biliaire du Dr Desjardins (Catal. instruments chir. [Collin], 1935, p. 236).
Prononc. et Orth. : [dʀag]. Ds Ac. 1762-1932. Homon. drag. Étymol. et Hist. 1. [1300-1301 dragge dans texte de lat. médiév. « filet pour pêcher à la traîne » (Roluti Parlamentorum, 1, 254ads Med)]; 1381-82 agn. dragge (ibid., 3, 128a, ibid.); 2. 1411 id. « barge » (ibid., 3, 665b, ibid.); 3. 1556 « appareil servant à retirer du limon, du sable du lit d'un cours d'eau » (P. Saliat, trad. d'Hérodote, II, 136 ds Hug.); 4. 1701 (Fur. : Chercher une ancre avec le gros cordage appelé drague). Empr. au m. angl.dragge, angl. drag, (xives., terme de pêche; début xves., sens 2; fin xves., sens 4 ds Med) se rattachant au verbe a. nord. draga « tirer », subst. verbal drag « madrier sous la quille d'un bateau; isthme où l'on doit tirer un bateau » cf. isl. drag « action de tirer, de traîner » (De Vries Anord.). Fréq. abs. littér. : 17. Bbg. Bonn. 1920, p. 48.