Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
DOT, subst. fém.
A.− Bien qu'apporte une femme en se mariant. La dot d'une femme; une riche, une jolie, une grosse, une petite dot; apporter une dot, apporter (une somme) en dot. Tu auras une belle dot, et un bel héritage (Queneau, Pierrot,1942, p. 95):
1. Tout cela, tant pour ma dignité personnelle (...) que pour fermer la bouche à ceux qui auraient dit que c'était pour faire la noce et pour manger la dot de ma femme (...) que j'avais (...) fui la maison de mon exécrable parâtre. Verlaine, Correspondance,t. 1, 1872, p. 292.
2. Ma petite-fille n'apportait pas une très belle dot, mais elle avait, en revanche, de magnifiques « espérances ». Mauriac, Le Nœud de vipères,1932, p. 83.
SYNT. Donner, promettre, fournir, recevoir, réclamer une dot; avoir, donner, demander en dot; disposer d'une dot; accepter (qqc.) pour dot; verser, payer une dot (en espèces); arriver avec une dot; se disputer sur la dot; grossir, convoiter une dot; restituer, rendre une dot; dévorer, croquer, manger, bouffer (pop.) la dot (de qqn); fille sans dot; faire une dot (à qqn); renoncer à sa dot; prétendre à une dot; prélever (qqc.) sur sa dot; chasseur, coureur de dot; une dot considérable, convenable, suffisante, modeste, rondelette; l'argent, les intérêts, les rentes, les revenus d'une dot; inventaire d'une dot; dot et succession.
En partic. Bien mis de côté en vue d'un mariage. Constituer une dot. Ce joli monsieur (...) la ruinera [madame de Restaud], ruinera le mari, ruinera les enfants, mangera leurs dots (Balzac, Gobseck,1830, p. 396).À vingt-et-un ans, elle avait demandé à son père de lui donner sa dot et de l'autoriser à vivre à Paris (Maurois, Climats,1928, p. 67).
Rem. Le syntagme sans dot est une fréquente allus. littér. à la célèbre réplique de l'Avare (I, 5) de Molière. Si cette forte fille ne s'était pas plus tôt mariée, il fallait attribuer son célibat au sans dot d'Harpagon que pratiquait son père, sans avoir jamais lu Molière (Balzac, Curé vill., 1839, p. 5).
P. méton., p. plaisant. Épouser une dot. Épouser une fille pour sa dot. Il voulait [Daguenet] être pratique, il épouserait une grosse dot et finirait préfet (Zola, Nana,1880, p. 1266).
P. métaph. Vous semblez n'avoir pas compris que Léonie est la plus radieuse des fiancées, si elle répand ce parfum d'humilité qui est à mes yeux une dot inestimable (Aymé, Cléramb.,1950, p. 195):
3. Ces richesses immenses ne seront sans doute jamais épuisées et nous commençons à peine à les entrevoir. Cependant elles sont à nous tous, elles constituent la dot de l'humanité pour ses noces spirituelles. Green, Journal,1937, p. 77.
B.− Spécialement
1. DR. FR. [Sous le régime dotal] ,,Biens apportés par la femme, qui sont inaliénables et insaisissables et soumis à l'administration du mari`` (Jur. 1971). Constitution de dot; restitution de dot. La dot (...) est le bien que la femme apporte au mari pour supporter les charges du mariage (Code civil, Paris, Dalloz, 1957, art. 1540, p. 579).
2. ANTHROPOL. [En partic. dans les civilisations africaines] ,,Prestations, en biens ou en services, fournies par un prétendant, avec l'appui des siens, en reconnaissance du don constitué par la femme qui lui est accordée en mariage`` (Thinès-Lemp. 1975).
C.− P. ext. ou p. anal.
1. Bien apporté au moment du mariage. La dot d'un mari, d'un couple :
4. Avec l'extrême intelligence de Louise, (...) il serait évidemment avantageux de lui faire épouser un garçon sérieux, de quelque dot bien entendu, ... Verlaine, Œuvres compl.,t. 4, Louise Leclercq, 1886, p. 107.
Au fig. La dot des vrais couples est la même que celle des couples faux : le désaccord originel (Giraudoux, Guerre Troie,1935, II, 8, p. 140).
2. RELIGION
a) Dot des religieuses. Capital qu'une religieuse apporte à sa congrégation au moment de son entrée en religion, et destiné à assurer son entretien :
5. ... ce n'est point votre fortune et un hôtel qu'il me faut, c'est un couvent et mille écus de dot pour y entrer, (...) Madame de Maintenon (...) m'y payera ma dot. Dumas père, Les Demoiselles de St-Cyr,1843, II, 11, p. 141.
b) THÉOL. Dots ou dotes. ,,Prérogatives (corporelles et spirituelles) que reçoit le bienheureux pour s'unir à Dieu dans la gloire`` (Foi t. 1 1968). Ces « dots » dont seront investis les corps glorieux (Claudel, Poète regarde Croix,1938, p. 173).
Rem. La docum. atteste la loc. vieillie donner (qqc.) en dot (à une personne physique ou morale). Faire une dotation (cf. dotation A). Il [l'avoué] fit encore recouvrer (...) certains immeubles (...) que l'Empereur avait donnés en dot à des établissements publics (Balzac, Gobseck, 1830, p. 381).
Prononc. et Orth. : [dɔt]. Mart. Comment prononc. 1913, p. 328 : ,,Après o, le t ne sonne plus aujourd'hui que dans dot, où il ouvre l'o, bien entendu. Cette exception paraît venir de ce que le mot avait autrefois deux formes, un masculin do(t) et un féminin dote (cf. aubépin et aubépine); le féminin se serait ici conservé avec l'orthographe du masculin. C'est d'ailleurs le seul mot en -ot qui soit féminin``. Homon. doter (aux formes constituées du radical nu). Enq. : /dot/. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. xiiies. ds Godef. Suppl. d'apr. DG; ex. isolé jusqu'au xvies. 1558 (Des Périers, Nouv. Récr., 43 ds Hug.). Empr. au lat. class.dos, dotis de même sens; le mot est employé au masc. jusqu'au xviies. (Molière ds Littré) prob. sous l'infl. de douaire. Fréq. abs. littér. : 1 004. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 769, b) 2 064; xxes. : a) 1 420, b) 799.