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DORLOTER, verbe trans.
A.− Emploi trans. [Le suj. désigne une pers., l'obj. un animé] Entourer de soins attentifs et de tendresse. (Quasi-)synon. cajoler, chouchouter (fam.), mignoter.Dorloter un enfant :
L'Ours, confidentiel. Ce qu'il te faut, c'est une dame d'un certain âge, qui te choie, qui te soigne, qui te dorlote, j'en connais une qui est encore fort bien. Claudel, L'Ours et la lune,1919, 3, p. 610.
Au part. passé. Jamais l'ancien pharmacien n'avait été si bien soigné, si dorloté, si câliné (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Denis, 1883, p. 849).Un enfant dorloté (Montherl., Célibataires,1934, 1repart., p. 754).
P. métaph. [L'obj. désigne un inanimé] Prenant un défaut, un vice quelconque, il [Zola] s'en empare, il le nourrit, il le dorlote, il le berce, il lui donne un développement anormal (F. Oswald dsLe Gaulois,13 déc. 1873).Vos rythmes indolents dorlotent nos blessures (Moréas, Cantil.,1886, p. 25).
B.− Emploi pronom. réfl. Se traiter avec beaucoup de soin ou de ménagement. (Quasi-) synon. se chouchouter (fam.), se mignoter.− Vous êtes donc malade? demanda-t-il [Mathieu]. [Norine :] − Mais non, je me dorlote (Zola, Fécondité,1899, p. 176).Il vivra le temps qu'il faut. Il se baigne et se dorlote est cuirassé d'onguents et farci de remèdes (Montherl., Malatesta,1946, I, 8, p. 460).
Rem. 1. Ce mot est fam. Ac. 1878 et 1932. 2. On rencontre ds la docum. a) Le part. prés. dorlotant, ante, en emploi adj. Quand Lucien rentrait de son bureau, on aurait dit qu'il revenait d'une bataille, tant elle lui prodiguait de tendresses dorlotantes (Richepin, MmeAndré, 1879, p. 166). b) Le part. passé dorloté, ée, en emploi adj. Elle était très bien chez ce vieux, dorlotée, adorée, libre même, si elle avait su s'y prendre (Zola, Assommoir, 1877, p. 738). c) Dorloterie, subst. fém. Fait de dorloter. Mais aussitôt son emportement passé, c'était par le tendre fils une dépense de caresses, de « dorloteries » pour se faire pardonner par sa mère, qu'au fond, il adorait (Goncourt, Journal, 1892, p. 182).
Prononc. et Orth. : [dɔ ʀlɔte], (je) dorlote [dɔ ʀlɔt]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1erquart xvies. doreloter « choyer » (Ms. Bibl. Bodléienne, Oxford Douce, 308, VI, 4, III ds T.-L.). Dér. de l'a. fr. dorelot (cf. doreloterie); dés. -er. Fréq. abs. littér. : 155.
DÉR.
Dorloteur, euse, adj. et subst.a) Adj., rare. Qui dorlote. Synon. cajoleur.C'est la voix même, puérile et mouillée, qu'il avait autrefois, quand on le promenait, brûlant de fièvre, pendant les nuits de maladie, à grands pas dorloteurs, dans la chambre bien close, en le berçant et en chantant (Duhamel, Suzanne,1941, p. 279).b) Subst. Personne qui dorlote. Il est agréable que quelques explosions de vieille vérité sautent (...) au visage de tous ces (...) dorloteurs et endormeurs qui répètent sur toutes les variations possibles de ton : « Je suis né bon, et vous aussi, et vous tous, nous sommes bons » (Baudel., Nouv. Hist. extr.,1857, p. 6).Le subst. n'est attesté qu'au masc. 1reattest. 1611 subst. (Cotgr.), de dorloter, suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. − Pamart (P.). Laforgue et les mots. Vie Lang. 1971, p. 185. − Sainéan (L.). Notes d'étymol. romane. Z. rom. Philol. 1906, t. 30, p. 309; Sources t. 1 1972 [1925], p. 198.