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DISTRAIRE1, verbe trans.
A.− Vieilli ou littér. [Le suj. désigne une pers., le compl. un inanimé concr.] Séparer, retrancher une partie d'un tout. Synon. prélever, soustraire.La France a quarante-neuf millions d'hectares (...) il faut en distraire les chemins, les routes, les dunes, les canaux (Balzac, Curé vill.,1839, p. 219).Spéc., péj. Détourner à son profit. Des trafiquants trop nombreux distrayaient en route un quart des vivres les meilleurs (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 332):
1. Le prince vous accorderait, comme récompense nationale, une jolie terre valant six cent mille francs qu'il distrairait de son domaine, ou une gratification de trois cent mille francs écus... Stendhal, La Chartreuse de Parme,1839, p. 278.
Plus rarement. [Le compl. désigne une pers.] Je vous distrairai de vos études un an ou deux (L. Daudet, Fant. et viv.,1914, p. 123):
2. Dira-t-on que vouloir distraire du Tiers état, non seulement les privilégiés héréditaires, mais encore ceux qui ne jouissent que des privilèges à terme, c'est vouloir, de gaieté de cœur, affaiblir cet ordre en le privant de ses membres les plus éclairés, les plus courageux et les plus estimés? Sieyès, Qu'est-ce que le Tiers état?1789, p. 34.
Spéc., DR. Distraire un bien d'une saisie, distraire des dépens (cf. distraction1B).
B.− Domaine mor.[Le compl. désigne un mal, phys. ou mor.] Distraire sa douleur, son chagrin. Y faire diversion, en s'absorbant dans d'autres activités ou d'autres pensées. Je veux distraire mon malheur du souvenir de mes félicités (Camus, Dév. croix,1953, p. 561).
Emploi pronom. réfl. Se distraire de qqc.Détourner, chasser de son esprit l'idée de, en faire abstraction. Je savais bien m'occuper et me distraire du vacarme extérieur (Sand, Hist. vie,t. 4, 1855, p. 52):
3. ... Topal me revenoit à l'esprit, je repoussois en vain l'importun souvenir de ce vieillard, il m'étoit impossible de m'en distraire. Mmede Genlis, Les Chevaliers du Cygne,t. 1, 1795, p. 217.
Prononc. et Orth. : [distʀ ε:ʀ], (je) distrais [distʀ ε]. Ds Ac. 1694-1932. Conjug. a) -strai- : ind. prés. 1re, 2e, 3epers. sing., 3epers. plur. je distrais, tu distrais, il(s) distrai(en)t; fut. je distrairai, tu distrairas, ...; cond. prés. je distrairais, ...; subj. prés. 1re, 2e, 3epers. sing., 3epers. plur. que je distraie, que tu distraies, qu'il(s) distrai(en)t; impér. prés. sing. distrais; part. passé distrait, distraite. b) -stray- [stʀ εj-] : ind. prés. 1re, 2epers. plur. nous distrayons, vous distrayez; imp. je distrayais, ...; subj. prés. 1re, 2epers. plur. que nous distrayions, que vous distrayiez; impér. prés. plur. distrayons, distrayez; part. prés. distrayant. N'existe ni au passé simple ni au subj. imp. d'apr. Besch. Conjug. 1961. Mais on employait autrefois d'apr. Littré les formes distrayis, que je distrayisse qu'il propose de reprendre. D'apr. Dupré 1972, p. 718, il faudrait dire je distraïs ou je distraisis, mais il considère que les formes ne conviendraient guère au système actuel de la lang. et qu'il vaut mieux se résigner à ne pas employer le passé simple ,,ce qui ne gênera sans doute personne sauf peut-être les journalistes qui s'astreignent ridiculement à traduire au passé simple les propos qu'ils ont entendus au passé composé``. Il signale qu'on retrouve, parfois, fautivement, il distraya, sur il raya. Littré et Brunot-Bruneau 1969 cité par Dupré 1972 rappellent que Rousseau usait de distraisent, distraisant comme plaisent, plaisant et que ,,ces formes régulières (...) n'attendent, pour s'implanter, qu'une défaillance de la mémoire ou de l'usage``. Étymol. et Hist. Cf. distraire2.