Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
DISTRACTION2, subst. fém.
A.− Gén. péj. Manque d'attention, habituel ou passager, de l'esprit occupé par autre chose que ce qui lui est proposé (cf. distraire2A).
1. Gén. au sing. (précédé de l'art. déf.). Disposition à l'inattention, à l'étourderie. L'attention est un poison dont la distraction est l'antidote (Vigny, Journ. poète,1839, p. 1123):
1. Dans la distraction, l'attention ne se détourne que parce qu'elle est attirée par une sensation ou une idée étrangère qui la sollicite plus fortement que celle qui l'occupait. T. Jouffroy, Nouv. mél. philos.,1842, p. 227.
Faire qqc. par (pure) distraction. L'accomplir étourdiment en occupant son esprit ailleurs. Ils ne conversent plus entre eux qu'avec distraction, l'oreille ailleurs (Barbusse, Feu,1916, p. 326).
PSYCHOL. Incapacité pathologique de fixer son attention :
2. Je m'aperçois tous les jours que mon défaut de mémoire tient uniquement à mon défaut d'attention, ou à cette maladie de distraction que j'ai apportée en naissant et que je tiens de mon père... Maine de Biran, Journal,1817, p. 21.
2. P. méton., souvent au plur. Acte traduisant l'inattention de celui qui l'accomplit. Synon. absence, étourderie.Crois-tu que je n'ai pas remarqué tes distractions, tes longs silences, tes absences plus longues... (Sardou, Rabagas,1872, I, 2, p. 17):
3. Le baron Maurice de Rothschild avait promis aux instituteurs des bicyclettes, et aux curés des chasubles. Il a eu une distraction. Il a envoyé aux instituteurs les chasubles, et aux curés les bicyclettes. Barrès, Mes cahiers,t. 13, 1920-22, p. 168.
B.− Gén. non péj. Détournement momentané de l'esprit trop préoccupé vers ce qui amuse ou récrée (cf. distraire2B).
1. Gén. au sing. (précédé de l'art. la). Ensemble de choses qui occupent agréablement l'esprit, délassent et récréent. Voilà bien longtemps que je vous prêche la distraction, les voyages (Flaub., Corresp.,1862, p. 16).
2. Au sing. ou au plur. Activité délassante pour le corps ou l'esprit, récréation, divertissement. Tour fréq. Ma (sa) seule distraction, c'est (de)... Distraction agréable; avoir, chercher, donner, procurer, trouver des distractions. Prenez des distractions, allez au spectacle (Michelet, Journal,1830, p. 726):
4. Des maîtresses, j'en ai eu. Si elles m'ont aimé, je les ai aimées; nous nous sommes quittés; elles n'ont plus rien à me demander. Comment ont-elles compris l'amour? hélas! comme je l'ai compris moi-même : comme un passe-temps, une distraction, un échange de bons procédés, un va-et-vient de caresses agréables, comme une occupation de quelques heures par semaine. Du Camp, Mémoires d'un suicidé,1853, p. 263.
P. euphém. [Appliqué à la conduite d'un conjoint] Écart de conduite, infidélité. Cette femme a eu quelques distractions (galanteries) (Chênedollé, Journal,1815, p. 77):
5. Mais aussi pendant cinq années entières il n'a pas eu une distraction à me reprocher. Quelles femmes mariées à l'autel pourraient en dire autant à leur seigneur et maître? Stendhal, La Chartreuse de Parme,1839, p. 238.
P. méton. [Appliqué à une pers.] Laisse-moi tâcher d'être ton amusement, ta distraction (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 317).
Prononc. et Orth. Cf. distraction1. Étymol. et Hist. 1. 1316 « action de distraire, de séparer » (A.N. S 13367 ds Gdf. Compl.); 2. 1651 (Corneille, Imitation de J.C., I, 21 ds Littré : Les vains amusements de la distraction); 1680 « état de l'esprit qui est distrait » (Rich.). Empr. au lat. class.distratio, -onis « déchirement, séparation ».
STAT. − Distraction1 et 2. Fréq. abs. littér. : 1 812. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 199, b) 3 667; xxes. : a) 2 042, b) 1 782.