| ![]() ![]() ![]() ![]() DISPARU, UE, part. passé et adj. I.− Part. passé de disparaître*. II.− Adjectif A.− [Correspond à disparaître A] 1. [En parlant d'un inanimé concr.] Qui, momentanément, n'est plus visible, hors de vue. Le soleil disparu rayonne sur la mer (Ch. Guérin, Cœur solit.,1904, p. 25).L'eau (...) est comme un serpent qui rampe; parue, disparue, reparaissant (Ramuz, Gde peur,1926, p. 96).La lune disparue a laissé au ciel un trou noir (Béguin, Âme romant.,1939, p. 230). 2. [En parlant d'une pers.] Qui est parti brusquement ou mystérieusement; absent sans raison plausible. Il [le père] revint sans avoir rien appris de l'enfant disparu (Pourrat, Gaspard,1930, p. 35).Bizarre fonctionnaire, toujours absent, toujours disparu (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 369). − Emploi subst. : 1. Les deux petits partis la veille ne sont toujours pas revenus. (...) Quand ont apparu les deux disparus, on les a accueillis mollement...
Triolet, Le Premier accroc coûte deux cents francs,1945, p. 373. B.− P. euphém. [Correspond à disparaître B] Qui a cessé d'exister. Synon. anéanti, mort, détruit. 1. [En parlant d'un être vivant ou d'un groupe d'individus] Êtres, peuples disparus; espèces, races disparues. Un retour aux âges consommés, aux civilisations disparues, aux temps morts (Huysmans, À rebours,1884, p. 239).Un ennemi désormais disparu, effacé, anéanti (Bernanos, Imposture,1927, p. 359): 2. ... Verhaeren, grand ami disparu, plus vivant aujourd'hui, plus existant par ton absence, que lorsque nous te savions parmi nous...
Gide, Feuillets,1918, p. 667. − Emploi subst. Personne défunte. Le souvenir des chers disparus qui m'attendent dans la vie éternelle (Coppée, Bonne souffr.,1898, p. 16): 3. Le « feu sacré » est l'histoire d'un jeune garçon qui grandit dans l'ombre de son frère tué à la guerre. Ce mort qu'on lui propose à tout coup en exemple, on entretient sa mémoire avec des soins funèbres, et on installe le disparu parmi les vivants.
Green,Journal,1934,p. 223. ♦ En partic., gén. au masc. plur. Soldats considérés comme morts, bien que leur décès n'ait pu être attesté. Les pertes s'élèvent à plus de 3 000 tués, blessés, disparus (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 45).Être porté disparu. Tous les jours, des soldats sont portés « disparus », qui se sont fait tuer pour des camarades (Bourget, Sens mort,1915, p. 325). 2. P. anal. a) [En parlant d'un inanimé concr.] Trouver dans les anciennes fleurs une odeur disparue (Balzac, Corresp.,1822, p. 193): 4. ... un terrain vague que les villageois nomment encore « le marais » bien qu'il n'y subsiste, de l'ancien étang disparu, qu'une mare boueuse à peine visible sous l'amas de feuilles mortes.
Bernanos, Un crime,1935, p. 803. b) [En parlant d'un inanimé abstr.] Beauté disparue; choses disparues. Ce sont là des mœurs disparues (Ponchon, Muse cabaret,1920, p. 177): 5. Ô souvenirs! Trésor dans l'ombre accru!
Sombre horizon des anciennes pensées!
Chère lueur des choses éclipsées!
Rayonnement du passé disparu!
Hugo, Les Contemplations,t. 2, 1856, p. 105. Fréq. abs. littér. : 3 450. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 637, b) 5 676; xxes. : a) 6 113, b) 4 849. |