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DISGRACIÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de disgracier*.
II.− Adjectif
A.− [Correspond à disgracier A; en parlant d'une pers.] Qui est en disgrâce, qui a perdu les faveurs ou les bonnes grâces dont elle bénéficiait. Tout le monde me croyoit disgracié, exilé, et tu venois me conjurer de t'emmener avec moi (Genlis, Chev. cygne,t. 1, 1795, p. 168).
Emploi subst. Je rentrai en France n'ayant pas de quoi payer ma route, tandis que les trésors pleuvaient sur les disgraciés (Chateaubr., Mém.,t. 2, 1848, p. 620).Je demande qu'on fasse l'histoire des disgraciés de Napoléon (Sand, Hist. vie,t. 2, 1855, p. 36).
P. ext. Qui a subi des revers de destinée :
1. Corneille n'a jamais pu faire que des êtres gracieux, Racine n'a jamais pu faire que des êtres disgraciés, et ce qu'il y a de tragique c'est qu'il est impossible de nier qu'il les faisait tout naturellement,... Péguy, Victor-Marie, comte Hugo,1910, p. 773.
B.− [Correspond à disgracier B] Qui manque de grâce, qui est défavorisé quant à l'attrait qu'il peut exercer.
[En parlant d'une pers.] Les richesses infinies qui sommeillent jusque dans l'être le plus disgracié (Mounier, Traité caract.,1946, p. 154).Cette inoubliable créature d'apparence disgraciée (Cassou, Arts plast. contemp.,1960, p. 148):
2. ... elle [Stépha] ne voulait pas que sa meilleure amie eût l'air d'un bas-bleu disgracié; elle m'affirmait que physiquement, j'avais de la ressource, et insistait pour que j'en tire parti. Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 288.
Emploi subst. Une des innombrables classes d'infirmes, de disgraciés et de sots dont se compose notre race (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Rosier MmeHusson, 1887, p. 683).
[En parlant d'une chose concr.] Ils nous arrivaient tous des provinces les plus disgraciées de leurs pays (Tharaud, Fête arabe,1912, p. 180).
Étymol. et Hist. 1. 1546 disgratié « défavorisé sur le plan du physique » (Rabelais, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, chap. 28, p. 198); 1585 disgracié (N. du Fail, Contes et discours d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. II, p. 97); 2. 1578 disgratié « tombé en défaveur » (H. Estienne, Dial. du lang. franç. ital., I, 179 ds Hug.). Empr. à l'ital. disgraziato (dep. xives. d'apr. DEI; « malheureux » av. 1510, S. degli Arienti ds Batt.; « défavorisé sur le plan du physique » av. 1529, Castiglione, ibid.), dér. de disgrazia (disgrâce*). A supplanté de(s)gracié, attesté uniquement au xvies. (ds Hug.; dep. av. 1536, Bertaut de la Grise, trad. de Guevara, L'Orloge des Princes) et empr. à l'esp. desgraciado, attesté dep. ca 1400 (ds Cor., s.v. grado II). Fréq. abs. littér. : 107. Bbg. Hope 1971, p. 186.