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DIGUE, subst. fém.
A.− Longue construction destinée à faire obstacle aux eaux, soit pour protéger les côtes de l'érosion marine et les terrains bas de l'envahissement par la mer, soit pour régulariser un cours d'eau et protéger ses rives. Digue insubmersible, submersible; digue en enrochement. Synon. moins usuel levée.On allait au hasard sur le large lit de l'Escaut, entre les deux rives basses et sablonneuses, (...) bordées de digues en fascines (Van der Meersch, Empreinte dieu,1936, p. 93).La construction de cette petite digue qui éviterait l'inondation périodique des bas quartiers (Camus, Exil et Roy.,1957, p. 1661):
1. Le 28 a été employé à visiter le pont en détail et à naviguer sur la rivière pour voir la grande digue d'une lieue élevée pour maîtriser le cours de la Garonne devant Bordeaux. Maine de Biran, Journal,1820, p. 290.
SYNT. Digue protectrice; digue crevée, rompue; pied, sommet de la digue; bâtir, construire une digue; dissoudre, éventrer une digue.
En partic. Construction reliée à la terre s'avançant dans la mer et protégeant l'entrée d'un port. Synon. jetée, môle.Nous arrivions à Thorshavn dont la rade est (...) protégée par une digue (Charcot, Mer Groënland,1929, p. 106).Contre les vents de suroît une digue de bonne maçonnerie protégea l'isthme (Queffélec, Recteur,1944, p. 157).
B.− P. anal.
1. Obstacle naturel longitudinal ou transversal qui s'oppose à l'écoulement des eaux. Une digue mobile de vase qui se forme, au-devant de l'embouchure (Lapparent, Abr. géol.,1886, p. 33).Les galets que la mer a amoncelés forment une digue naturelle et protègent les maisons, ainsi qu'une partie des champs (France, Pierre Nozière,1899, p. 223).Des rochers allongés dans la mer faisaient une digue sauvage (France, Île ping.,1908, p. 21).
2. Élévation de terre qui enclôt un champ, un verger. Chaque champ forme [en Normandie] comme un enclos entouré de murs de terre; ces digues, établies régulièrement sur le bord de tous les champs, sont couronnées d'une foule de jeunes ormeaux (Stendhal, Lamiel,1842, p. 23).
3. Obstacle naturel protégeant un lieu ou rendant son accès difficile. Vous [Mexicains] avez eu pour défenseurs (...) vos barrières naturelles, l'âpreté des Cordillères, les hautes digues basaltiques (Hugo, Actes et paroles,2, 1875, p. 391).
C.−
1. P. métaph. Ses épais cheveux noirs étaient tordus avec une feinte négligence et semblaient s'échapper à tout moment, comme des vagues, derrière la digue du peigne (Champfl., Avent. MlleMariette,1853, p. 298).Entre des digues de vignes et d'oliviers, elles [les Roses de mai] coulent de toutes parts comme un fleuve (Maeterl., L'Intelligence des fleurs,1907, p. 97).
2. P. métaph. ou au fig., domaine moral, psychol., soc.Ce qui contient, obstacle qui retient, arrête une force quelconque jugée excessive ou nocive. Opposer une digue aux passions, aux désordres; briser, crever les digues. Synon. barrière, frein.Les hommes d'état du passé, ces grands constructeurs de digues en travers des courants (Hugo, Napoléon le Petit,1852, p. 178).La montée d'un désir aussi brûlant et qui menace d'emporter toutes les barrières, toutes les digues, n'est pas sans éveiller en moi certaines correspondances un peu troubles (Aymé, Derr. chez Martin,1938, p. 20):
2. Ils verront surtout l'accueil qui sera fait à ces parvenus, pleins d'enflure, qui s'écrient dans un langage dont l'affectation déguise mal la terreur : « Il faut élever une digue contre la révolution! » (...) Élevez donc aussi une digue contre le temps! Il vous serait aussi facile d'arrêter la marche de l'un que de l'autre. Les Fondateurs de la 3eRépublique,1869, p. 73.
Prononc. et Orth. : [dig]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1293 diic masc. (Actes français du comté de Flandre, éd. R. Mantou, Liège, 1972, p. 457, 18, 7); 1373 dike fém. (Compt. du Massart, Arch. mun. Valenciennes ds Gdf. Compl.) − 1638 dicque ds Mém. de la Soc. des antiquaires de Morinie, t. 14, p. 407; b) 1530 digue (Palsgr., p. 214a); 2. 1637 au fig. (Patru, 9ePlaidoyer ds Œuvres [éd. 1732], t. 1, p. 146). Empr. au m. néerl.dijc (Verdam; Valkh., pp. 108-109), de même sens. Fréq. abs. littér. : 644. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 081, b) 666; xxes. : a) 770, b) 995. Bbg. Archit. 1972, p. 176. − Behrens D. 1923, p. 84. − Rommel 1954, p. 160, 162, 191. − Sain. Lang. par. 1920, p. 284. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 370; t. 3 1972 [1930], p. 102.