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DIABLESSE, subst. fém.
A.− [Correspond à diable1II] Diable ayant l'apparence d'une femme; diable femelle; femme du diable :
1. ... saint Antoine, jeune et imberbe, avait à ses côtés deux diables velus et bruns et une diablesse haut vêtue, avec des cornes sur la tête, des joues d'un rose de pomme d'api, et un nez retroussé dans une face ronde; ... Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 299.
Locutions
[Avec l'idée d'énergie, de frénésie] Se débattre comme une diablesse (dans un bénitier). Quand je l'ai empoignée, elle se débattait comme une diablesse (Anouilh, Antig.,1946, p. 171).
Loc. adj. [En parlant d'une chose, d'un événement, d'une pers.] Diablesse de + subst. fém.Qui est fâcheux, difficile, irritant ou simplement remarquable ou curieux. Que voulez-vous! Ces diablesses de femmes, c'est à n'y rien comprendre! (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 482).Je ne sais pas si vous appelez cela de la peinture, toutes ces grandes diablesses de compositions (Proust, Sodome,1922, p. 938):
2. Une châtelaine qui court les routes, (...), derrière une grande diablesse de jument, si haute que de mémoire d'homme personne ne se souvient d'avoir vu la pareille,... Bernanos, Monsieur Ouine,1943, p. 1539.
Rem. On rencontre plus fréq. la tournure diable de + subst. fém., v. diable1I C 3 c β.
B.− [Correspond à diable1II A; désignant une femme]
1. [En mauvaise part] Femme qui a la ruse, la méchanceté, la malignité ou la laideur du diable. C'est une diablesse, une vraie diablesse (Ac.). Il est vrai qu'elle [une bohémienne] vend un talisman (...) Et la diablesse fait son métier avec une gravité étonnante (Zola, Nouv. contes Ninon,1874, p. 187).Ce fut la huée des vieilles diablesses qui se foutaient de nous pendant que l'on séchait nos vêtements (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 201).
2. [Gén. en bonne part] Femme (en particulier petite fille) turbulente, espiègle ou malicieuse. Il [René] est si gentil, si sage! (...) Tandis que cette petite diablesse... « Elle tapotait la tête de Juliette » (Bourget, Geôle,1923, p. 134).
Emploi adj. Elle [Joséphine] est toujours aimable, hors cependant quand elle est jalouse : alors elle devient toute diablesse (Napoléon Ier, Lettres Joséph.,1807, p. 145).
3. Expr. (v. diable1II A 3)
Une bonne diablesse. Une femme sans méchanceté. Une assez bonne diablesse (DG).
Une pauvre diablesse. Une pauvre femme, une femme misérable, qui inspire la pitié. La misère noire de la pauvre diablesse me fait écrire une lettre violente à Ajalbert contre ce bourgeois (Goncourt, Journal,1896, p. 956).Je me suis quelquefois amusé, comme tant d'autres, à faire raconter leur histoire à de malheureuses diablesses (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 62).
Une grande diablesse. Une femme de très grande taille. Rébufat, (...), avait une sorte de respect pour cette grande diablesse, d'une vigueur peu commune (Zola, Fortune Rougon,1871, p. 171).
Prononc. et Orth. : [djɑblεs]. [ɑ] post. uniquement même ds Pt Rob. Parce qu'il s'agit du fém. de diable et par souci expressif ce fém. étant toujours péj. (cf. diable). Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. Ca 1245 dïablaise (Ph. Mousket, Chronique 28937 ds T.-L.). Dér. de diable*; suff. -esse*. Fréq. abs. littér. : 65. Bbg. Lew. 1960, p. 44.