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DIABLE1, subst. masc.
I.− [Selon les croyances (judéo-)chrétiennes et dans la tradition pop., le diable comme être spirituel] Esprit, principe du mal. Anton. Dieu.« Dargelos, que penses-tu du diable? » − « Le diable? C'est les défauts de Dieu » (Cocteau, Fin Potomak,1940, p. 117):
1. ... nous voyons dans la cosmogonie ou genese des Hébreux deux principes, l'un appelé Dieu, qui fait le bien, (...) et après lui vient un autre principe, appelé démon ou diable, et Satan, qui corrompt le bien qu'a fait le premier, et qui introduit le mal, la mort et le péché dans l'univers. Dupuis, Abr. de l'orig. de tous les cultes,1796, p. 86.
A.− THÉOLOGIE
1. Rare, au sing. ou au plur. Ange révolté contre Dieu, déchu et précipité en Enfer, qui pousse les humains à faire le mal. Synon. plus fréq. démon (cf. ange I B).S'il est souvent question des anges dans l'Évangile, il est encore plus souvent question des diables et de Satan (P. Leroux, Humanité,t. 2, 1840, p. 855).
2. Au sing. Le Diable ou le diable. Le prince des anges déchus. Synon. Belzébuth, le démon, Lucifer, Satan :
2. Tout en unissant les anges déchus au diable, leur chef, tant pour la chute que pour la punition, il [saint Augustin] en parle souvent séparément, ... Théol. cath., t. 4, 1,1920,p. 368
Rem. Diable est peu employé dans le vocab. théologique.
B.− Cour. Être surnaturel rusé, personnification du mal, s'opposant à Dieu, auquel la tradition populaire prête un aspect repoussant (corps noir et velu, muni d'une queue, avec des cornes sur la tête, des pieds fourchus), mais se donnant parfois une apparence avenante ou séduisante pour entraîner plus sûrement les hommes au mal, au péché. Elle [Renée] pâlissait à l'idée du diable et de ses chaudières (Zola, Curée,1872, p. 421):
3. ... on croit au diable! Ah! mais pas au diable ordinaire, à celui-là en justaucorps écarlate avec sa grande queue et ses cornes, pas même à celui de Dostoiewski, le petit homme bedonnant à giletière. Giono, L'Eau vive,1943, p. 29.
SYNT. Les cornes, les oreilles pointues, la longue queue du diable; les artifices, les ruses du diable; la puissance, les pouvoirs du diable; une tentation du diable; craindre, invoquer le(s) diable(s); les diables de l'Enfer; les supplices des diables en Enfer; chasser les diables; malin, méchant, rusé comme le/un diable; jurer, pester comme un diable.
P. méton. Figuration, représentation du diable. Charles X a fait couper les têtes de diables du portail (Michelet, Journal,1833, p. 112).
C.− Loc. et expr.
1. [P. réf. aux caractères surnaturels ou aux traits de merveilleux attribués au diable; la notion relig. ou magique étant présente]
a) [Le diable en tant qu'objet d'une croyance] Les adorateurs du diable.
Ne croire ni à Dieu* ni à diable. Ne croire en rien. Il ne croyait, le bon bougre, ni à Dieu ni à diable (Verlaine, Œuvres complètes,t. 4, Mes hôp., 1891, p. 354).
Brûler une chandelle au diable (vieilli). ,,Flatter un pouvoir injuste pour en obtenir quelque chose`` (Ac. 1835, 1878).
b) [Le diable muni d'un pouvoir de contre-Dieu]
Être possédé du diable. Être livré corps et âme au pouvoir du diable. Depuis deux ans vous êtes possédée du diable (Curel, Nouv. Idole,1899, II, 1, p. 191).
Faire, conclure, signer un pacte avec le diable; donner*, vendre* son âme au diable. Conclure avec le diable un pacte selon lequel il accorde certains privilèges pendant la vie terrestre en échange de la vie éternelle (v. âme ex. 21).
Avocat du diable. RELIG. [Lorsqu'il s'agit de canoniser un bienheureux] Celui qui plaide contre la personne défunte pour prouver qu'il n'y a rien d'extraordinaire dans tout ce qu'elle a fait. P. ext., lang. cour. Celui qui, en vue de chercher la vérité, par jeu ou par tempérament, défend la cause contraire à celle qui vient d'être soutenue devant lui (v. avocat ex. 7).
En partic., fam. [Dans un serment, pour renforcer l'idée exprimée, ou pour exprimer l'étonnement, l'irritation]
De par le diable! de par tous les diables! Je n'en ferai rien, de par tous les diables (Ac.1835-1932).
Du diable si..., au diable si... Au diable si l'on m'y attrape (Ac. 1835-1932). Du diable si je sais maintenant pour qui et pour quoi je me battais (Hugo, M. Tudor,1833, journ. 1, 2, p. 17).
(Que) le diable m'emporte, me brûle (vous emporte, vous brûle) si... (Que) le diable m'emporte! Le diable m'emporte si je sais ce que ton maître veut me dire... Je ne comprends rien à sa lettre (Ponson du Terr., Rocambole, t. 5, 1859, p. 139).Le diable vous emporte de partir trop tôt! (Renard, Journal,1904, p. 910).[En parlant de qqc. ou de qqn dont on voudrait se débarrasser] Le diable l'emporte, votre Cercle du château d'Eau (...) En deux mois M. Georges a laissé plus de trente mille francs chez vous (A. Daudet, Fromont jeune,1874, p. 141).
[Dans un juron] De par le diable! de par tous les diables!
[Le diable en tant qu'intervenant dans le destin des grands pécheurs pour les emmener en Enfer] Ne craindre ni Dieu*(,) ni diable. Agir sans crainte, sans être retenu par quelque règle, quelque loi ou quelque scrupule; ne reculer devant rien, n'avoir peur de rien.
c) [Le diable en tant qu'il a des facultés, des pouvoirs très étendus; p. réf. à ses attributs supranaturels tels que la puissance et la connaissance]
Le diable ne lui ferait pas faire telle chose. Il est impossible de lui faire faire telle chose. Le diable ne lui ferait pas lâcher prise (Ac.1835-1932).
Quand le diable y serait. Bien que cela soit incroyable, difficile ou impossible. Mais vous avez eu tort, mon fils, de mettre les cinquante pucelles du roi Hercules dans votre affaire où, quand le diable y serait, je n'en vois qu'une (France, Contes Tournebroche,1908, p. 10).
Le diable n'y verrait goutte. C'est une chose difficile à comprendre, à éclaircir. L'affaire est maintenant si embrouillée que le diable n'y verrait goutte (Ac.1835-1932).
[En parlant d'une chose qu'on ne comprend pas, qu'on ne s'explique pas] Le diable sait... Allé chez Daune. Fait rougir sa femme, le diable sait pourquoi (Barb. d'Aurev., 1erMemor.,1837, p. 130).Très souvent, Madame rentrait en retard, venant le diable sait d'où (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 236).
P. plaisant. Le diable y perdrait son latin. Laissez-la donc, dit Vaucorbeil, rien d'étonnant, après tout! une hystérique! le diable y perdrait son latin! (Flaub., Bouvard,t. 2, 1880, p. 76).
2. [P. réf. à l'apparence physique que la tradition pop. prête au diable]
a) [Le diable en tant qu'être difforme et laid]
Être noir comme le diable. Être d'un noir très sombre. Synon. noir comme du charbon, comme de l'encre.Ses cheveux, [du Grand-Serin] ses sourcils, ses cils, tout cela est noir comme le diable (Colette, La Vagabonde,1910, p. 104).
Faire une mine du diable. Faire triste mine. Le lendemain de la bataille, (...) les généraux avaient aussi des figures riantes! Aujourd'hui, tous font des mines du diable... (Erckm.-Chatr., Conscrit 1813,1864, p. 194).
Tirer le diable par la queue (fam.). Vivre dans la gêne, avec très peu de ressources. Nous allons, en attendant, continuer à tirer le diable par la queue et nous aurons, dès la fin du mois, le plus grand mal à joindre les deux bouts (Duhamel, Le Notaire Havre,1933, p. 106).
Avoir la queue du diable dans sa poche (fam.). Être dans le besoin, être sans argent. Synon. avoir le diable dans sa bourse (cf. infra 3 b).Me voilà, à deux heures du matin, loin de chez moi, lâché par les rues, affamé, gelé, et la queue du diable dans ma poche (A. Daudet, Trente ans Paris,1888, p. 57).
Il mangerait le diable et ses cornes (vieilli). Il est affamé au point de manger n'importe quoi; il est un grand mangeur (cf. Ac. 1835-1932).
b) [Le diable en tant qu'il peut se donner une apparence séduisante]
Proverbe, vieilli. Le diable était beau quand il était jeune. ,,La jeunesse a toujours quelque chose d'agréable même dans les personnes les plus laides`` (Ac. 1835, 1878).
La beauté du diable. La beauté, l'attrait que donne la jeunesse à une femme qui n'est ni belle ni laide. Il y a dans la jeunesse littéraire, comme dans la jeunesse physique, une certaine beauté du diable qui fait pardonner bien des imperfections (Baudel., Art romant.,1867, p. 566).
3. [P. réf. aux attributs moraux, aux pouvoirs, aux attitudes que la tradition pop. prête au diable, la notion relig. étant absente ou peu marquée]
a) [Le diable en tant qu'il est malfaisant]
Proverbe, vieilli. Il vaut mieux tuer le diable que le diable vous tue. ,,Dans le cas de défense personnelle, il vaut mieux tuer son ennemi, que de s'en laisser tuer`` (Ac. 1835, 1878).
Le diable s'en mêle. Dès l'instant que le diable s'en mêle, il n'y a plus de gentillesse qui tienne (Gide, Retour Tchad,1928, p. 928).
[Avec l'idée de difficulté] Le diable c'est de + inf. (que + subj.).Le diable, c'est lorsqu'il faut exprimer des idées inconnues aux Florentins du XVesiècle (Stendhal, Rome, Naples et Flor.,1817, p. 151).
b) [Le diable étant conçu à l'image de la condition humaine]
Proverbe. Quand le diable devient vieux il se fait ermite*.
[En tant que symbole de malheur, de malchance]
Proverbe. Le diable n'est pas toujours à la porte d'un pauvre homme. Une personne malheureuse ne reste pas continuellement dans l'adversité :
4. Je sais que t'as eu de grands malheurs [le bagne], (...) mais le diable n'est pas toujours à la porte d'un pauvre homme, et si tu veux, je puis te faire gagner quelque chose. Vidocq, Mémoires de Vidocq,t. 3, 1828-29, p. 105.
Fam. Avoir, loger le diable dans sa bourse. Être sans le sou. Fanny-Beaupré s'était levée, et le jeune clerc, (...) n'osa pas se retirer en disant que sa bourse logeait le diable (Balzac, Début vie,1842, p. 462).
[En tant que symbole de la ruse ou de la contradiction]
Proverbe, vieilli. [P. réf. à St Jean 8, 44] Les menteurs sont les enfants du diable (cf. Ac.1835, 1878).
Le diable bat sa femme et marie sa fille. ,,Se dit quand il pleut et qu'il fait soleil en même temps`` (Ac. 1835-1932).
c) [Diable a un contenu intensif ou hyperbolique, parfois valorisant]
α) [Avec l'idée dominante d'énergie, de vivacité ou de désordre, de complication]
[P. réf. à Méphisto, symbole de l'activité débordante]
Une activité du diable. Une activité fébrile, très intense. Il faut le voir [Margaillan] sur ses chantiers, au milieu de ses bâtisses : une activité du diable (Zola, Œuvre,1886, p. 171).
Avoir le diable au corps* (cf. corps II B 2 a et II B 3).
Se donner au diable. ,,Se dit lorsqu'on se donne beaucoup de mal, beaucoup de mouvement et de peine pour quelque chose``. (Ac. 1932 Certes, la chose est aisée, et il ne faut pas se donner au diable pour la faire (Ac.1932).
[P. allus. à l'attitude attribuée au diable en présence d'eau bénite] Se débattre, se démener, s'agiter comme un diable au fond d'un/dans un bénitier; p. ell. se débattre, gesticuler comme un (beau) diable. S'agiter beaucoup, être mal à son aise, s'efforcer de sortir d'une situation désagréable (v. bénitier ex. 4).Au fig. Et bien, cet insatiable Opéra-Comique (...) faisait des efforts du diable pour attirer le public, et le public se sauvait comme un beau diable (H. Berlioz, Grotesques mus.,1869, p. 110):
5. Celui qu'on surnommait « le terrible vieillard » [Luigi Savone] faisait depuis des années figure de diable dans le bénitier des cours européennes. Il avait débuté dans la vie comme un apôtre et montré par la suite qu'il avait aussi l'étoffe d'un aventurier de grande envergure. Giono, Bonheur fou,1957, p. 15.
[P. réf. aux diableries* (à quatre personnages) au cours desquelles les diables s'agitaient frénétiquement] Se battre comme des diables. Faire le diable à quatre, faire le diable. Faire beaucoup de bruit, causer beaucoup de désordre. C'est un demi-sang [son cheval] (...) très-méchant, en ce qu'il fait le diable quand il ne la voit pas tous les jours à son heure (Feuillet, Scènes et prov.,1851, p. 322).P. ext. Se dépenser beaucoup pour quelque chose. Il a fait le diable à quatre pour l'obtenir, pour l'empêcher (Ac.1835, 1878).
Emploi subst. Le diable à quatre. Personnage très turbulent, agité. Couturat, l'enfant, le diable à quatre, le collégien, le faiseur de bulles de savon, l'enleveur des chaises sous le séant des gens (Goncourt, Ch. Demailly,1860, p. 15).
β) [Avec l'idée d'excès, de quantité excessive]
[P. réf. à l'idée d'activité débordante, cf. supra α] Subst. + du diable/de tous les diables (de l'Enfer)
[En parlant de bruit, de désordre] Un barouf, un boucan, un charivari, un potin, un raffut, un tapage, un vacarme du diable. La première division a profité de l'inattention directoriale pour se livrer à un sabbat de tous les diables; on entend des tapes de règles sur des mains, des gloussements de gamines qu'on pince (Colette, Cl. école,1900, p. 36).Au fig. Un raffut de tous les diables autour du « Tour de France » cycliste, sur lequel, (...), tout l'univers aurait les yeux fixés. « Le plus important du monde » (Gide, Journal,1942, p. 109):
6. Mais dès qu'il s'agit, dans leurs inventions littéraires [de nos auteurs dramatiques], d'un adultère, cela devient une affaire de tous les diables et comme si le cas était pendable au premier chef. Sainte-Beuve, Les Cahiers,1969, p. 133.
[En parlant d'un attribut humain, d'un comportement, en partic. de la peur] Une frousse, une peur, une trouille du diable, de tous les diables; avoir un esprit de tous les diables. Il faut un toupet de tous les diables pour entreprendre le buste d'un individu aussi dangereux (Bloy, Journal,1904, p. 242).Se donner un mal du diable. Se donner beaucoup de mal. Elle [madame Sidonie] colportait ainsi des dossiers au fond de son panier pendant des semaines, se donnant un mal du diable (Zola, Curée,1872, p. 71).Je me donne un mal de cinq cents diables pour mon bouquin (Flaub., Corresp.,1874, p. 223).
[En parlant d'un fait, d'un événement pénible, fâcheux] Une difficulté du diable; une pluie, un vent du diable. Débarrassez-moi de tous ces grands messieurs-là, qui me font une dépense de tous les diables et qui mettent ma maison sens dessus dessous (Sand, Hist. vie,t. 2, 1855, p. 355).Il y a là une gorge qui souffle un froid du diable en ce pays (Zola, Contes Ninon,1864, p. 200).
Emploi subst. masc. ou fém. dans une loc. à valeur d'adj. Un(e) diable de + subst. [En parlant d'une chose, d'un événement, d'une pers.] Qui est fâcheux, difficile, irritant ou simplement remarquable ou curieux. Une diable de pluie, un diable de vent (Ac.). Quelle diable d'anecdote viens-tu me conter là! Si tu crois que je te crois! (Hugo, Travaill. mer,1866, p. 420).Ce diable de chameau tanguait comme une frégate (A. Daudet, Tartarin de T.,1872, p. 118).Vous auriez ri de voir les petits châtelains tourner autour de ses jupes, (...), avec (...), leurs pantalons collants, et leurs diables de bottines pointues (Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1535):
7. C'est un diable d'homme assez bizarre, grand, sec, à nez crochu, sanglé, botté, coiffé haut, qui se déhanche en marchant avec des airs d'acrobate et une certaine mine de mauvais sujet. Fromentin, Un Été dans le Sahara,1857, p. 92.
[Diable impliquant l'idée de valeur]
Ne pas valoir le diable. N'avoir aucune valeur, aucun intérêt. L'ouvrage du solitaire de la Trappe ne vaut pas le diable (Chateaubr., Rancé,1844, p. 200).En d'humides tabacs ne valant pas le diable (Laforgue, Poés.,1887, p. 167).
Ne pas gagner le diable. Gagner peu (d'argent). C'est bon de servir la police, c'est juste; mais aussi on ne gagne pas le diable (...) il y a deux ou trois affaires que je reluque (Vidocq, Mém.,t. 3, 1828-29, p. 30).
Ce n'est pas le diable. C'est peu de chose; ce n'est pas difficile. Réussir à cet examen ce n'est pas le diable (Rob.).Quoi? que voulez-vous dire? ... Que vous êtes notaire impérial, (...) Eh bien, après... notaire, voilà-t-il pas le diable (Labiche, Major Cravachon,1844, p. 220).
γ) [Avec l'idée de distance, p. réf. à la profondeur insondable de l'enfer]
Aller, demeurer, être, habiter au diable, au diable Vauvert, ou diable (au) vert. Excessivement loin. Aller se faire casser les os, Dieu sait où, au diable au vert (Pourrat, Gaspard,1922, p. 222).Ce verger où il va, (...) c'est dans le territoire de Reillanne, au diable vert, mais il l'a eu pour un morceau de pain (Giono, Colline,1929, p. 48).Le cheminot habitait au diable vauvert (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 105).Sa femme est aux mille diables, en province (Anouilh, Répét.,1950, III, p. 88).
Rem. Ac. indique que les tournures au diable au vert et au diable vert sont abusives.
S'en aller au diable, à tous les diables. S'en aller très loin, disparaître. Mon chapeau, emporté par le vent, s'en est allé à tous les diables (Ac.).P. ext. Échouer. Synon. tomber à l'eau.Je crains bien que mon mariage ne s'en aille à tous les diables (Ac.).
[En parlant de qqc. ou de qqn qu'on souhaiterait voir disparaître] Envoyer au diable, ou, sous la forme exclam. va, allez au diable!, p. ell. au diable! Va au diable avec tes histoires! Au diable tout cela! Le cœur se rouille. Dérouillons-le. Et pour cela envoyons au diable les rancunes (Bernanos, Lettres inéd.,1906, p. 1737).Oh! qu'il aille au diable avec son mulet! C'en est trop (Claudel, Raviss. Scapin,1952, préf., p. 1331).
d) Loc. adv.
α) En diable. Extrêmement, excessivement. Mentir en diable. Cette eau de vie est forte en diable (Ac.1835).Romagnesi que j'ai vu ainsi que sa femme, grosse mère appétissante encore, coquette en diable et observatrice (Barb. d'Aurev., 1erMemor.,1837, p. 121).
β) À la diable. À la manière du diable.
En toute hâte, à la va-vite. Je ne sais comment m'excuser du « mal fichu » de cette lettre écrite à la diable et d'arrache-pied (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1905, p. 105).Oh celui-ci est un zozo [le directeur de la Sûreté Générale], embauché à la diable, et qui ne connaît rien à la question (L. Daudet, Médée,1935, p. 128).
D'une manière désordonnée, négligée. Les cheveux noués à la diable, de beaux cheveux épais et noirs, mais qu'on devinait peu brossés (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Duchoux, 1887, p. 702).Une chemise lavée à la diable par un brosseur (Goncourt, Journal,1888, p. 790).
CUIS. [P. réf. au feu de l'enfer] Mode de préparation d'une viande cuite au gril, servie avec une sauce très épicée à base de vin blanc et de vinaigre. Ce sont surtout les volailles que l'on cuit à la diable, c'est-à-dire en les aplatissant après les avoir fendues sur le dos, en les grillant, puis en les saupoudrant de chapelure blanche dorée ensuite sur le gril (Ac. Gastr.1962).
e) Interj. et loc. interj., fam., vieilli. [Avec l'idée (affaiblie) d'appel à la puissance du diable, ou pour prendre à témoin le diable en tant qu'être supranaturel]
α) Diable! [Pour appuyer vivement une déclaration, pour marquer la surprise, l'admiration, la perplexité, l'irritation, etc.] Diable! comme vous y allez! Diable! cela devient sérieux. Diable! Il se fait tard... Il faut rentrer... Adieu (A. Daudet, Rois en exil,1879, p. 452).Diable! dit-elle, voilà la peur qui me galope. Je n'ose plus, je n'ose plus (Halévy, Mar. d'am.,1881, p. 188).
β) Que diable! [Employé tantôt pour marquer la surprise, tantôt pour souligner énergiquement une affirmation] Que diable! vous avez peur? (Ac.).« La vie n'est pas un roman », que diable!... (A. Daudet, Jack, t. 2, 1876, p. 102):
8. Il [le professeur de philosophie du lycée] aimait à prouver l'existence de Dieu, (...) Il lui fallait de l'attention. Que diable! voulait-on qu'il prouvât l'existence de Dieu, oui ou non! Vallès, Jacques Vingtras,L'Enfant, 1879, p. 33.
γ) [Après des interrogatifs (combien, comment, où, pourquoi, quand, que, qui, quoi), marquant la perplexité, l'incertitude] Comment diable vais-je m'y prendre? À quoi diable s'amuse-t-il? (Ac.).Qui diable a pu lui conseiller de venir ici? (Balzac, A. Savarus,1842, p. 20).My dear major, pourquoi diable mêler à ces questions vos sentiments personnels? (Maurois, Silences Bramble,1918, p. 31).
Rem. Diable apparaît en outre dans diverses loc. interj. plus ou moins vivantes, marquant l'emportement (v. dieu, 2esection II B 3 b). Mille millions de diables! Que j'enrage! Tenez, voilà les courriers de Trebbio qui arrivent (Musset, Lorenzaccio, 1834, V, 5, p. 264). Cornes du diable et nombril du Pape! beugla le Tyran, je me contenterais d'un brouet lacédémonien s'il était servi sur l'heure! (Gautier, Fracasse, 1863, p. 63). Il le ferait, nom d'un diable! Il ne se laisserait pas noyer! (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 172).
II.− Autres sens, diable dans l'ordre naturel.
A.− [Désigne des pers.; p. réf. aux caractères attribués au diable]
1. [Gén. en mauvaise part] Personne qui a la ruse, la méchanceté, la violence ou les vices attribués au diable. Ne vous y trompez pas; cet oncle vénérable Avant le mariage était un rusé diable (Augier, Gabrielle,1850, I, p. 3).Mademoiselle de Trécœur, cet ancien diable incarné, allait prendre le voile (Feuillet, J. de Trécœur,1872, p. 53).Cette petite infanterie [les chasseurs de Vincennes] est terrible, au siège de Rome ils mordaient à l'assaut comme des furieux; ces gamins sont des diables (Hugo, Hist. crime,1877, p. 95).Un vrai diable, cette Abeline, mon aînée d'un an ou deux, et toujours prête à me taquiner (Arène, Veine d'argile,1896, p. 60).
[En constr. d'attribut, avec valeur d'adj.] Au fig., vieilli. Il n'est pas si diable qu'il est noir. ,,Cet homme n'est pas si méchant qu'il le paraît`` (Ac. 1835, 1878). Le prince n'est pas si diable qu'il est noir, et je ne le crains guère (Sand, Ctesse de Rudolstadt,t. 2, 1844, p. 28).
Rem. On rencontre ds la docum. un emploi de diable au fém. Elle accoucha en plein champ par un matin de printemps. Quand les sarcleuses, accourues à son aide, virent la bête qui lui sortait du corps, elles s'enfuirent en poussant des cris. Et le bruit se répandit dans la contrée qu'elle avait mis au monde un démon. C'est depuis ce temps qu'on l'appelle « la diable » (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Mère aux monstres, 1883, p. 369).
2. [Gén. en bonne part] Personne (en particulier enfant) turbulente, espiègle ou malicieuse. Un bon petit diable. En voyant entrer, à la place du petit diable turbulent qu'elle attendait, ce grand garçon pâle, (...), Mademoiselle joignit les mains (Martin du G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 760).
Emploi adj. Marie et Geneviève grandissent, et sont étonnamment diables (Mallarmé, Corresp.,1867, p. 243).J'espère que vos petites-filles sont venues à Carabanchel... Je les voudrais bien diables pour vous faire enrager et vous distraire toute la journée (Mérimée, Lettres ctesse de Montijo,t. 1, 1870, p. 17).
3. Expressions
a) [Marquant gén. la sympathie mêlée d'indulgence]
Un pauvre diable. Un pauvre homme; un homme misérable, qui inspire la pitié. Synon. un pauvre bougre*.Les curieux s'étaient dispersés peu à peu; la lumière d'un réverbère, dans la brume, n'éclairait plus que Dingley et trois pauvres diables marqués de misère et de vice (Tharaud, Dingley,1906, p. 13):
9. C'était un pauvre diable sans âge bien défini comme on en voit au moins un dans chaque village, haillonneux, hirsute, l'œil naïf et rusé tout ensemble. Simenon, Les Vacances de Maigret,1948, p. 28.
Un pauvre diable de + subst. désignant une pers. Une idée de hasard, volée à un autre par un pauvre diable d'auteur prêt à défendre indifféremment le pour et le contre (Guéhenno, Jean-Jacques,En marge des « Confessions », 1948, préf., p. 283).
Un bon diable. Un brave homme sans méchanceté; un homme sympathique, de commerce facile. Giraud avec sa figure de bon diable (Goncourt, Journal,1865, p. 181).Décidément les poètes sont de bons diables : ils élèvent les enfants des autres (Flaub., Corresp.,1874, p. 196).
Emploi en attribut avec valeur d'adj. Mais Schmit était assez bon diable et assez bon compagnon (Stendhal, Souv. égotisme,1832, p. 69).Je suis bon diable, je sors de bonne volonté!... mais pour revenir... (Labiche, Un jeune homme pressé,1848, 1, p. 342).
Rem. On rencontre aussi, dans des cont. négatifs, méchant diable, mauvais diable. Même sens. Je ne suis pas un méchant diable; je suis un bon garçon... Mon Dieu! j'ai des défauts... Mais quoi! c'est la preuve qu'on a un bon cœur (Feuillet, Rom. homme pauvre, 1858, p. 269).
b) [Sans connotation affective] Un grand diable. Un homme de très grande taille, dégingandé. J'ai vu cinq ou six grands diables en bérets, mines rougeaudes, figures basses et féroces, comme celles des assassins de Goudeloup (A. Daudet, R. Helmont,1874, p. 7).Gaure avait cinquante-cinq ans. C'était un grand diable moustachu, bilieux, la face d'un Gaulois (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 71).
Un grand diable de + subst. désignant une pers. Deux grands diables de Provençaux (Loti, Matelot,1893, p. 35).Des grands diables de chasseurs aux rutilants uniformes de colonels poméraniens (Montherl., Célibataires,1934, p. 843).
4. Spéc., arg. milit. (1reGuerre Mondiale). Les diables bleus. Les chasseurs alpins (en raison de leur énergie, de leur vivacité et de la couleur de leur uniforme). Le père C..., (...), parle (...) avec tendresse, de son cher bataillon de chasseurs, de ses « diables bleus » (Bordeaux, Fort de Vaux,1916, p. 93).
B.− [Désigne certains animaux en raison de leur aspect hideux, de leur couleur noire, de leur cri, etc.]
1. Variété de cigale (cf. Ac.).
2. Singe du genre atèle. Diable des bois (Lar. 19e).
3. Oiseau nocturne de la Guadeloupe. Elles [les laves] ont des oiseaux qui leur sont propres, et (...) ceux appelés diables y habitent, comme dans le volcan de la Guadeloupe (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 237).
4. Baudroie; grande raie. Il [M. Chabre] venait d'amener un poisson étrange, un diable de mer, qui le terrifiait (Zola, Coquill. M. Chabre,1884, p. 293).Baudroie commune (...) appelée aussi (...) Diable (Coupin, Animaux de nos pays,1909, p. 190).
C.− [Désigne des choses]
1. [P. réf. à l'apparence attribuée au diable]
a) JEUX. Jouet formé d'une boîte, de laquelle surgit une figuration du diable montée sur un ressort lorsqu'on libère le couvercle. Un homme sortit du tonneau, comme ces diables à boudin qui se dressent du fond des boîtes (Flaub., MmeBovary,t. 2, 1857, p. 1).Saillissant comme un diable cornu du fond d'une boîte à ressorts, ce drac se redressa d'un seul jet (Cladel, Ompdrailles,1879, p. 230).
b) PHYS., vx. Ludion dont l'aspect rappelle celui du diable. Diables cartésiens. Un diable [est] constitué par un cylindre fixe hérissé intérieurement de pointes et à l'intérieur duquel tourne un autre cylindre (...) également armé de pointes (H. de Graffigny, Industr. caoutch.,1928, p. 185).
2. [P. réf. au feu de l'enfer] CUIS. Casserole double en terre poreuse dont une moitié sert de couvercle à l'autre, utilisée pour cuire à l'étouffée (d'apr. Ac. Gastr. 1962).
3. [Avec l'idée de bruit; cf. supra loc. un bruit, un vacarme du diable]
a) JEUX, vieilli. Bobine formée de deux boules creuses, percées chacune d'un trou dans un sens opposé, qui produit un ronflement bruyant lorsqu'on la fait rouler rapidement sur une corde faiblement tendue (v. diabolo1). En ce dimanche de la Toussaint, il y avait partout liberté de jouer au volant ou au diable, égalité dans les farandoles et fraternité devant les tréteaux (Morand, P. de Saligny,1947, p. 121).
b) MÉD., vx. Bruit de diable. Bruit vasculaire, à timbre bas, audible au stéthoscope, se produisant dans la jugulaire interne (d'apr. Garnier-Del. 1958).
4. [P. réf. aux méfaits du diable; cf. aussi avoir des idées noires*] Les diables bleus (vx). Accès de mélancolie. Tristesse au cœur. Horizons noirs. Sentiment de l'incurable, de l'impossible. (...). Assiégé par mes diables bleus (Amiel, Journal,1866, p. 275):
10. ... quand vous recevrez une de mes lettres, vous la jetterez au feu sans l'ouvrir, sûre que c'est un grenier de diables bleus et le plus ample magasin de mélancolie qui soit au monde. Balzac, Lettres à l'Étrangère,t. 1, 1850, p. 412.
Rem. On rencontre ds la docum. les diminutifs a) Diableteau, diableton, diabletot, subst. masc. Petit diable, jeune (enfant du) diable. Un petit monstre à tête de Dieu ou de diabletot (Milosz, Amour. initiation, 1910, p. 184). Les petits diables arrachaient le chaume. Le laboureur battit son blé (...) le porta au marché pour le vendre. Les diableteaux firent de même (France, Rabelais, 1924, p. 200). Il arrive des fois qu'il [le diable] s'ennuie et il dit à ses diabletons : « Prenez des palets » (Ramuz, Derborence, 1934, p. 19) ainsi que la tournure diabletot de + subst. « C'est la maison du passé, c'est la maison du passé », chantonne ce diabletot de clavecin (Milosz, op. cit., p. 125). Les dict. enregistrent aussi la forme diabloteau. b) Diablon, subst. masc. α) Petit diable. Il [Olivier] sautait dans son lit comme un diablon (Giono, Gd troupeau, 1931, p. 184). β) Mar. Petite voile trapézoïdale qui se hisse au-dessus du diablotin (cf. diablotin rem.). Attesté ds la plupart des dict., qui attestent aussi la forme diablot, même sens.
Prononc. et Orth. : [dja:bl̥]; [ɑ] post. reproduit un a long du lat. médiév. Comparez avec [a] ant. du suff. -able. Barbeau-Rodhe 1930, Pt Rob., Warn. 1968 et Lar. Lang. fr. transcrivent [ɑ]. Mais Passy 1914 en admettant [ɑ] ou [a] dans diable et dans ses dérivés révèle la tendance à prononcer [a]. Le timbre ant. est donné ds DG, Dub. et Pt Lar. 1968. En ce qui concerne les dérivés la prononc. normale est [a] ant. puisque la syll. ne se trouve plus sous l'accent. Lorsque [ɑ] post. est maintenu c'est p. anal. avec diable (notamment dans le fém. diablesse). De toute façon plus ou s'éloigne de l'accent moins l'on a de chance de rencontrer [ɑ] (diaboliquement), de même lorsque le sens du dérivé s'éloigne du sens de diable. Pour Mart. Comment prononce 1913, p. 35 l'a dans les dérivés peut être ant. et d'apr. Kamm. 1964, p. 97 la prononc. par post. ne peut être qu'emphatique. Le tableau ci-dessous est significatif. Il comprend les dict. mod. donnant [ɑ] post. dans diable et rend compte de leur attitude dans les dérivés :
Graphèmes
Barbeau-Rhode 1930
Pt Rob.
Warn. 1968
Lar. Lang. fr.
Diablement
[ɑ]
[ɑ] ou [a]
[ɑ]
[ɑ]
Diablerie
[ɑ]
[ɑ] ou [a]
[ɑ]
[ɑ]
Diablesse
[ɑ]
[ɑ]
[ɑ]
[ɑ]
Diablotin
[ɑ]
[ɑ] ou [a]
[ɑ]
[ɑ]
Diabolique
[ɑ]
[ɑ] ou [a]
[ɑ]
[a]
Diaboliquement
-
[a]
-
[a]
Diabolisme
-
-
-
[a]
Diabolo
-
[a]
[ɑ]
[a]
Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. 881 [ms. ixes.] diaule « le démon » (Séquence de Ste Eulalie ds Henry Chrestomathie, pp. 3, 4); fin xes. diable (Passion de Clermont, éd. d'A. S. Avalle, 102); 2. ca 1100 fig. vos estes vifs diables (Roland, éd. J. Bédier, 746); 1611 un povre diable (Cotgr.); 3. 1220-25 adj. (G. de Cambrai, Barlaam et Josaphat, 7074 ds T.-L.); 1692 ce chat, le plus diable des chats (La Fontaine, Fables, éd. Régnier, livre II, La ligue des rats, 27); 4. a) mil. xiies. interj. Porquoi deable? (Le Charroi de Nîmes, éd. A. Mac Millan, 1304); b) début xiiies. dyable de barel (Chevalier au barisel, éd. F. Lecoy, 474); ca mil. xiiies. il a le dëable el cors (De la damiselle qui ne vot encuser son ami ds Méon, Nouv. Rec., II, 134); 1694 tirer le diable par la queue (Ac.); c) 1665 sévère en diable (Molière, L'amour médecin, II, III); 1735 elle est en coëffe à la diable (J.-B. Gresset, Le caresme impromptu et le lutrin vivant ds Trév. Suppl. 1752). B. 1. 1552 diable de mer (R. Estienne d'apr. FEW. t. 3, 64b); 2. 1764 « levier » et « chariot » (Encyclop.); 3. 1835 le jeu du diable [cf. diabolo1] (Ac.). Empr. au lat. chrét. diabolus « diable » empr. au gr. δ ι α ́ ϐ ο λ ο ς « calomniateur », « diable » [ds la litt. chrétienne].
STAT. − Diable1 et 2. Fréq. abs. littér. : 6 145. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 9 657, b) 12 249; xxes. : a) 9 025, b) 5 900.
DÉR.
Diablement, adv.,fam. En diable (cf. diable1I C 3 d), excessivement, extrêmement. Synon. bougrement, diantrement, drôlement, terriblement.Cette petite dame avait, sous la pression de son désespoir, envoyé sa puissance vitale dans ses poignets. − Il en faut diablement pour rompre une barre de fer forgé... (Balzac, Splend. et mis.,1847, p. 503).Le bourreau m'a toujours fait l'effet d'un guerrier diablement large d'épaules (Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 281).Je vous fiche mon billet qu'à vingt ans, elle était diablement belle (Bernanos, M. Ouine,1943, p. 908).Rare. En grand nombre, beaucoup. À propos de curé, (...), j'en ai diablement vu en Syrie et en Palestine. Nous avons vu des capucins, des carmélites, etc. (Flaub., Corresp.,1850, p. 245). [djɑbləmɑ ̃] ou [dja-]. Cf. diable. Ds Ac. 1694-1932. 1reattest. xvies deablement (Brut, Maz. 1860, fo16 vods Gdf. Compl.); de diable, suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 106.
BBG. − Arickx (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, no3, p. 125. − Barbier (P.). Noms de poissons. R. Lang. rom. 1915, t. 58, pp. 301-302. − Gall. 1955, p. 182. − Gottsch. Redens. 1930, passim.Hasselrot 1957, p. 211 (s.v. diableteau).Lew. 1960, p. 319, 331 (s.v. diableteau); p. 330, 331 (s.v. diabloton).Milner (M.). Le Diable dans la litt. fr., de Cazotte à Baudelaire. Paris, 1960, 622 + 573 p. − Orr (J.). ,,The Devil a bit``. Mod. Lang. R. 1952, t. 47, pp. 546-550. − Palgairolle (P.). Une anc. loc. proverbiale. Revue du Midi. 1911, no3, pp. 129-141. − Quem. Fichier. − Robert (I.). Vox populi. Déf. Lang. fr. 1973, no66, p. 21. − Rog. 1965, p. 102, 179, 180. − Stefenelli (A.). Der Synonymenreichtum der altfranzösischen Dichtersprache. Wien, 1967. − Tournemille (J.). Au jardin des loc. fr. Vie Lang. 1955, pp. 2-3; 326-328. − Wind 1928, p. 17.