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DÉVIER, verbe.
A.− Emploi intrans.
1. S'écarter de la voie, de la direction, de la trajectoire que l'on semblait normalement devoir suivre. Une route dévie; sans dévier; ne pas dévier d'un pas, d'un pouce. Dans la tranchée un ouvrier a peur. Sa pioche dévie et cogne un tuyau noir gluant de glaise (Romains, Vie unan.,1908, p. 103).
Emploi factitif. Faire dévier, laisser dévier qqn ou qqc.Le timonier regarde nonchalamment les étoiles, sans que la barre fasse dévier sa main distraite (Lamart., Voy. Orient,t. 1, 1835, p. 87).
Dévier de + compl. de lieu.Dévier de son chemin, de sa direction, de sa trajectoire. Pour peu que la direction dévie du centre de la sphère, le mouvement de rotation doit se produire (Cournot, Fondem. connaiss.,1851, p. 44).
P. anal. [Le suj. désigne une partie du corps humain] Être décalé par rapport à sa position normale. Quand la colonne vertébrale vient à dévier (Ac.1932).Madame Worms Clavelin poussa d'abord sa fille sous la lampe... Elle regarda ensuite si... la taille ne déviait pas (France, Anneau améth.,1899, p. 370).
Emploi factitif. Il dit que ça peut faire dévier la taille et sortir une hanche (Gyp., Souv. pte fille,1927, p. 103).
2. Au fig.
a) Ne pas suivre son cours normal ou prévu. La conversation, la pensée dévie. La discussion déviait (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Épreuve, 1889, p. 1120).
Emploi factitif. Faire dévier une conversation (cf. Aragon, Beaux quart., 1936, p. 419), Faire dévier un entretien (cf. Duhamel, Terre promise, 1934, p. 124).
Dévier de + compl. de lieu.Il s'intéressait aux détails laconiques et précis du guide; mais son attention dévia de l'ancienne peinture anglaise sur la nouvelle qui le sollicitait davantage (Huysmans, À rebours,1884, p. 173).
b) [Le suj. désigne une pers.] Ne pas suivre la ligne de conduite que l'on s'était tracée. Mon fils, tu ne dévieras point, car Dieu t'obombrera et marchera avec toi (Borel, Champavert,1833, p. 138):
1. Je me suis toujours efforcé de rendre ma vie conforme à mes idées, pour donner à celles-ci leur maximum de force; il me reste à mourir sans dévier; il me reste à montrer que je n'ai pas peur de la mort, que je la vois venir, que je l'accueille, que je meurs « en confiance... » Martin du Gard, Jean Barois,1913, p. 554.
Dévier de + compl.Ne pas dévier des principes de la justice (Ac.1932).
B.− Emploi trans.
1. Écarter quelqu'un ou quelque chose de la voie, de la direction, de la trajectoire qu'il devait normalement suivre. Dévier une route, la circulation. Une rapide satiété le déviait vers une rue latérale (Martin du G., Devenir,1909, p. 45):
2. Mon éducation est le prisme placé à l'origine des rayons qui m'éclairent : elle les décompose et les dévie. Estaunié, L'Empreinte,1896, p. 315.
P. anal. [L'objet désigne une partie du corps humain] Décaler par rapport à sa position normale. Une chute lui a dévié la taille (Ac.1932) :
3. Le geste répété de ramener le ballon au centre, avec le pied droit fléchi vers la gauche, a fini par lui dévier légèrement le pied. Montherlant, Les Olympiques,1924, p. 236.
2. Au fig. Écarter de la voie normale. Ta conscience aurait dû, (...), t'interdire un acte qui risque de dévier la justice (Lacretelle, Silbermann,1922, p. 129):
4. Nous ne faisons pour ainsi dire jamais tout ce que nous voulons comme nous le voulons; des résistances imprévues, des frottements, des heurts usent, entament et dévient la volonté. Blondel, L'Action,1893, p. 170.
Emploi pronom. réfl. Mais mon affaire est de me développer naturellement, et non de me dévier aussi peu que ce soit à cause de vous (Montherl., Pte Inf. Castille,1929, p. 650).
Prononc. et Orth. : [devje], (je) dévie [devi]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1) a) 1370-72 fig. intrans. « s'écarter d'un principe, d'une règle » (Oresme, Éthiques, éd. A. D. Menut, p. 361, note 6), attest. isolée, à nouv. en 1792 (Marat, Pamphlets, Marat, l'ami du peuple, à ses concitoyens les électeurs, p. 326); b) 1961 part. prés. subst. psychol. sociol. (Lar. encyclop.); 1966 part. prés. adj. (P. Fraisse, La Psychol. expérimentale, Les relations interpersonnelles, VIII, p. 117 ds Rob. Suppl. : une opinion extrême ou déviante); c) 1798 intrans. « se détourner de sa direction » (Ac.); av. 1845 part. passé (Renauld, sans réf. ds Besch. : fluides déviés); 2. av. 1787 trans. « détourner du droit chemin » (M.S., sans réf. ds Fér. Crit.); 1909 part. prés. adj. phys. (H. Poincaré, Mécan. nouv., p. 4 : la force déviante). Empr. au b. lat.deviare intrans. « s'écarter du droit chemin (propre et fig.) », trans. « détourner ». Au sens 1 b, cf. l'angl. deviant 1928 subst., 1935 adj. ds NED Suppl.2. Fréq. abs. littér. : 271. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 219, b) 293; xxes. : a) 487, b) 514. Bbg. Gohin 1903, p. 312.