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DEVERS, prép.
Vieux.
A.− Emploi autonome
1. [Dans l'espace] Vers, du côté de. Voilà deux jolies dames qui viennent devers nous (Vigny, Serv. et grand. milit.,1835, p. 91).J'ai vu cette année, devers Saclay, ce que je n'avais jamais vu de ma vie (Péguy, V.-M., Comte Hugo,1910, p. 685).
Emploi subst. L'autre côté. Sur le devers de la pente, du côté de Reine-Porque, (Giono, Regain,1930, p. 144).
Au fig. Quarante ans est le commencement du devers, le commencement de l'autre versant (Péguy, V.-M., Comte Hugo,1910p. 825).
2. Rare. [Dans le temps] Aux environs de. Devers la journée où votre fils naquit dans la paille et le son (Péguy, Tapisserie N.-D.,1913, p. 685).
B.− Par devers + subst. déterminé.En présence de. Le président se retirerait par devers le roi (Staël, Lettres jeun.,1789, p. 337):
Quelque sensible qu'elle fût au faste dont je l'environnais, elle y paraissait attacher moins de prix qu'à la manière affectueuse et honnête dont j'usais à son égard par devers le monde. Milosz, L'Amoureuse initiation,1910, p. 115.
DR. Se pourvoir par devers le juge. Par devant* le juge.
P. ext.
1. En la possession de quelqu'un. Vous gardez votre bourse par devers vous (Gobineau, Nouv. asiat.,1876, p. 306).
2. Au fig. Par devers soi. De son côté, quant à soi. Je suis, par devers moi, tout triste, en songeant que je vais passer encore un bon mois et demi sans la voir (Flaub., Corresp.,1868, p. 416).
Prononc. et Orth. : [dəvε:ʀ]. Pour Littré l's final ne se lie pas bien qu'on entende, parfois, la liaison. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. La loc. par(-)devers s'écrit sans trait d'union ds Ac. 1694-1878 ainsi que ds Besch. 1845, Littré, Guérin 1892, Lar. 19e-20e, Quillet 1965 et ds la docum. Elle s'écrit avec un trait d'union ds Ac. 1932, ainsi que ds Rob., Dub., Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 devers « de la région de (provenance) » (Chanson de Roland, éd. J. Bédier, 728) limité à l'a. fr. et au m. fr.; 2. ca 1100 devers « vers, en direction de » (ibid., 3128) condamné par Vaugelas, Remarques sur la lang. fr., éd. J. Streicher, p. 172 : ,,ce mot a vieilli``; ca 1175 par devers, « id. » (Chrétien de Troyes, Chevalier au lion, 6039 ds T.-L.) − 1549 (Rabelais, Sciomachie, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 3, p. 402); 3. ca 1100 devers « dans la région de (sans mouvement) » (Chanson de Roland, éd. J. Bédier, 3030), ,,a vieilli``, Ac. 1798; début du xiiies. par devers « id. » (Aucassin et Nicolette, éd. M. Roques, IV, 21) − 1301, Runk., p. 151; 4. a) ca 1100 devers « chez, du côté de (quelqu'un) » (Chanson de Roland, éd. J. Bédier, 1592); ca 1280 par devers « en possession de (quelqu'un) » (Escanor, 1993 ds T.-L.); b) ca 1175 devers « auprès de (quelqu'un) » (Chr. de Troyes, Chevalier au lion, 4444; ds T.-L.) ca 1230 par devers « id. » (Merlin, éd. G. Paris et J. Ulrich, II, 102); 1283 spéc. dr. (Ph. de Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, éd. A. Salmon, t. 1, § 121, p. 69 : par devers la justice); 5. ca 1334 prép. temp. (Girart de Roussillon, éd. Mignard, 2262). Dér. de la prép. vers*; préf. de-*. D'apr. Th. Sävborg, Ét. sur le rôle de la prép. de ds les expr. de lieu relatives, Uppsala, 1941, p. 156, serait issu de l'a. fr. avers, « en comparaison de, à côté de » par substitution de préf. (FEW t. 14, p. 314b, s.v. versus). Fréq. abs. littér. : 87. Bbg. Reyelt (R.). Über den Gebrauch und die begriffliche Entwicklung der fr. Präpositionen vers, envers, devers... Göttingen, 1912.