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DEVANT2, subst. masc.
A.− Partie antérieure.
1. [D'une chose] Il regardait l'avant-scène de balcon, à droite, dont Caroline et Lucy occupaient le devant (Zola, Nana,1880, p. 1105).Sur le devant de la scène (Becque, Corbeaux,1882, III, 2, p. 158):
1. On leva les vitres sur le devant de la capote, qui me firent durant six heures une prison étroite où le vent qui écorche ces plaines jetait et écrasait la pluie. Barrès, Le Jardin de Bérénice,1891, p. 172.
En partic.
a) [En parlant d'une maison] La façade, le côté qui donne sur la rue :
2. Toute la gare, en effet, se passionnait, dans cette guerre des deux logements. (...). Il n'y avait guère que l'autre sous-chef, Moulin, qui se désintéressât, satisfait d'être sur le devant, marié à une petite femme timide et frêle, qu'on ne voyait jamais et qui lui donnait un enfant tous les vingt mois. Zola, La Bête humaine,1890, p. 63.
b) [En parlant d'un tableau] Le premier plan. Sur le devant de son tableau, un hêtre bien touffu (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 117).
c) [Au sing. et au plur., en parlant d'un vêtement] Dans les devants de son habit boutonné (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 160):
3. Il m'a fallu attendre d'être presque un homme déjà pour obtenir qu'on ne m'empesât plus mes devants de chemise. Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 405.
2. [En parlant d'un animé] Rare, gén. en oppos. avec derrière. Une ceinture d'or qui lui cachait à peine le derrière et le devant (Zola, Nana,1880, p. 1476).Elle montrait son derrière et son devant (Zola, Terre,1887, p. 514).C'était un taureau de poil roux, d'un devant large comme un porche (Giono, Batailles ds mont.,1937, p. 190).
Pop. Bâtir sur le devant. Grossir, être enceinte (cf. Carabelli, [Lang. pop.]).
B.− Objet destiné à être placé devant un autre (cf. devanture). Devant de cheminée. Devants de radiateurs (Champly, Nouv. Encyclop. prat.,t. 15, 1927, p. 183):
4. Dans l'étroite salle à manger où elle les introduisait, une grande jeune fille blonde, jolie, à l'air simple, brodait un devant d'autel. Zola, Pot-Bouille,1882, p. 127.
Prendre le(s) devant(s)
CHASSE. ,,Dans un défaut, rechercher la voie de la bête en avant de l'endroit où le défaut a lieu`` (DG).
P. ext. Devancer quelqu'un en agissant avant lui pour éventuellement le contrecarrer :
5. Dieu! Quelle étrange semaine je passai ainsi, m'attendant chaque matin à ce qu'elle eût parlé, crucifié par cette attente et incapable de prendre les devants moi-même et de quitter le château! Bourget, Le Disciple,1889, p. 161.
C.− Locutions
1. Au-devant, loc. adv.
a) Sur le devant. Au-devant, dans l'enfoncement sombre d'un angle de mur, (...), brûlent de petits cierges (Goncourt, Sœur Philom.,1861, p. 55).
b) [En constr. avec un verbe de mouvement] À la rencontre :
6. Quand Juan approcha de la case, Jaquez, qui toujours chevalait de long en large, l'aperçut de fort loin, vint au-devant et le salua amicalement, le comblant de courtoisies auxquelles Cazador répondit avec effusion. Borel, Champavert,J. Barraou le charpentier, 1833, p. 50.
2. Au-devant de, loc. prép.
a) Sur le devant, sur la face antérieure de. Une boîte en forme de petite chapelle, au-devant de laquelle est une ouverture en forme de cœur (Renan, Avenir sc.,1890, p. 509).
b) [En constr. avec un verbe de mouvement]
[Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] À la rencontre de quelqu'un :
7. Elle ne pensait plus qu'à lui; et il attendait son retour avec une certaine impatience, courait au-devant d'elle en la voyant, ce qui faisait bondir le cœur de la fillette. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, La Rempailleuse, 1882, p. 652.
[Le compl. d'obj. dir. désigne une chose] À la rencontre de quelque chose :
8. Viens! ô sourire, étends-toi sur moi! Comme les gens de la vendange au-devant des cuves Sortent de la maison du pressoir par toutes les portes, Mon sang par toutes ses plaies va à ta rencontre en triomphe! Claudel, Tête d'Or,1reversion, 1890, 3epart., p. 161.
P. ext.
S'exposer à des dangers, à des périls en agissant d'une certaine manière. L'homme accepte toujours le risque; il va moins au-devant de la mort à coup sûr (Renan, Avenir sc.,1890, p. 522).
Prévenir les souhaits, les désirs de quelqu'un, y pourvoir avant qu'ils ne soient exprimés :
9. Si c'est là tout ce que vous avez à dire quand on vous propose d'être pendue, comment un jury courtois n'irait-il pas au-devant de vos désirs? Camus,Requiem pour une nonne,1956,p. 828.
Rem. On rencontre l'expr. fam. aller à son devant. (cf. Pomier, Loc. vicieuses Hte-Loire, 1835, p. 43). Comment pourrions-nous admettre que, (...), notre royal fiancé se soit porté à nos devants avec une telle hâte (Audiberti, Mal court, 1947, I, p. 138).
3. De-devant, loc. adj.
a) Situé sur le devant, dans la partie qui est à l'avant d'une chose. Une dent de devant, qu'elle s'est cassée avec un sucre d'orge (Goncourt, Journal,1880, p. 67).Assis sur la banquette de devant (Zola, Nana,1880, p. 1378).
b) [En parlant d'un animé] Situé du côté de la tête, antérieur :
10. − Pour un petit froid passager, continuait « Sido », la chatte se roule en turban, le nez contre la naissance de la queue. Pour un grand froid, elle gare la plante de ses pattes de devant et les roule en manchon. Colette, Sido,1929, p. 40.
Rem. Seule la clarté de la présentation justifie le dédoublement des entrées. Il y a en effet une continuité sémantique entre la prép., l'adv. et le substantif.
Prononc. et Orth. Cf. devant1. Étymol. et Hist. 1. a) [Fin xies. (ms. du xiiies.) debant « giron » (Gloses de Raschi ds Raschi Blondh. 1929, p. 42, 322)]; ca 1125 (Ph. de Thaon, Bestiaire, 409 ds T.-L.) − ca 1228, G. de Montreuil, Violette, éd. D. L. Buffum, 3899; ca 1130 aller/être au devant (à qqn) (Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 2456) − 1393, Ménagier, t. 1, p. 13 ds T.-L.; ca 1280 au devant de (Escanor, 16235, ibid.); b) 1530 « partie antérieure d'un animal ou d'une chose » (Palsgr., p. 222); c) 1671 « façade (d'une maison) » (Pomey); 2. 1642 devant de cheminée (Inventaire de Gillette Prévost ds Havard). Emploi subst. de devant1*.
STAT. − Devant1 et 2. Fréq. abs. littér. : 45 705. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 43 699, b) 67 382; xxes. : a) 80 667, b) 72 472.
BBG. − Cohen 1946, p. 56. − Gossen (C.T.) Zur lexikalen Gliederung des pikardischen Dialektraumes. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, p. 135. − Gottsch. Redens. 1930, p. 214, 458. − Guiraud (P.). Mél. d'étymol. arg. Cah. Lexicol. 1970, t. 16, p. 65. − Jaberg (K.). Soif und die sprachliche Expansion in Nordfrankreich. Z. fr. Spr. Lit. 1912, t. 38, pp. 239-240. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 406. − Sckommodau (H.). Sens dessus dessous, sens devant derrière bei Balzac und Rabelais. Z. rom. Philol. 1968, t. 84, pp. 49-66.