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DÉTENDRE, verbe.
I.− Emploi trans.
A.− Vieilli. [L'obj. désigne une matière textile] Détacher un tissu qui était tendu. Détendre des tapisseries, des rideaux. La femme détendait la tente et la relevait (Stendhal, Amour,1822, p. 194).Le grand lit fut, tour à tour, tendu et détendu, à tous les coins de l'appartement (Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 304).
P. ext. ,,Détendre une chambre, un appartement, ``(Ac. 1798-1932) ,,en ôter les tapisseries, le lit, les rideaux`` (Ac. 1798-1932).
Absol. On détend dans toutes les rues quand le Saint Sacrement est passé (Ac.1798-1932).
B.− Usuel
1. Relâcher ce qui était tendu. Détendre l'arc, les cordes, les liens, un ressort. Détendre [la corde d'un instrument de musique] qui rend des sons trop hauts (Joubert, Pensées,t. 2, 1824, p. 87).L'ancre fut mouillée, toute la chaîne filée, puis on se mit à virer au cabestan pour détendre les amarres du chalut (Maupass., Contes et nouv., t. 1, En mer, 1883, p. 96).
Proverbial et fig. Il faut quelquefois détendre l'arc, (Ac.1835, 1878)il faut donner quelquefois du relâche à l'esprit (Ac.1835, 1878),il faut donner de temps en temps un peu de détente à l'esprit (Ac.1932).
[L'obj. désigne une partie du corps]
a) Allonger un membre plié. Détendre les/ses jambes, les/ses bras.
b) Relâcher des muscles contractés par l'effort, la fatigue, toute tension physique, intellectuelle ou morale. Détendre les/ses muscles, les/ses nerfs, les/ses traits. Il y a [à Croisset] beaucoup de primevères et de violettes; leur vue te délassera, te détendra les nerfs (Flaub., Corresp.,1879, p. 240).
Détendre qqn :
1. État de liberté absolue, de confiance absolue qui doit raffermir ma petite malade, si quelque chose peut le faire. Je l'ai trouvée concentrée, armée et comme tendue. Je l'ai détendue peu à peu par l'excès de ma tendresse, la foi que je lui donne que, quoi qu'elle fasse, le charme sera le même. Michelet, Journal,1849, p. 59.
2. Au fig. Faire cesser un état de tension quelconque. Détendre sa force, sa surveillance; détendre son cœur, son esprit. Synon. relâcher :
2. S'il y a de la poésie dans l'atmosphère de Paris où tourbillonne un simoun qui enlève les fortunes et brise les cœurs, n'y en a-t-il donc pas aussi dans la lente action du sirocco de l'atmosphère provinciale qui détend les plus fiers courages, relâche les fibres et désarme les passions de leur acutesse? Balzac,Eugénie Grandet,1834,p. 261.
Rem. L'expr. détendre son esprit « se relâcher l'esprit après des occupations qui demandaient trop d'attention » figure ds Ac. à partir de 1798.
C.− P. anal., PHYS. et MÉCAN. Diminuer la pression d'un fluide. Détendre un gaz, la vapeur.
II.− Emploi pronom.
A.−
1. Relâcher sa tension (par mouvement, usure, rupture, etc.). Le ressort se détend. Synon. s'amollir; anton. se bander.L'arc se détendit, la flèche siffla (Verne, Île myst.,1874, p. 263).Le bandage avait dû se détendre, glissant, ne comprimant plus la plaie, ce qui avait occasionné une très abondante hémorragie (Zola, Débâcle,1892, p. 340).
P. métaph. :
3. Jamais de tiédeur, jamais d'oubli, jamais de relâchement possible à un esprit enfiévré comme était le mien. La corde était trop tendue pour se détendre d'elle-même, elle se serait plutôt brisée. Sand, Hist. vie,t. 3, 1855, p. 197.
2. [En parlant de la température] Devenir moins rigoureux. L'air se détendait; le soleil commençait à nous faire sentir ses douces influences (Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 288).
3. [En parlant du corps, du muscle qui relâche sa tension]
a) S'allonger. Anton. se contracter.Et tous deux, penchés au-dessus du lit, ils maintenaient Jeanne, dont les membres se détendaient avec des secousses brusques (Zola, Page amour,1878, p. 805).
b) Se relâcher dans une position de repos. Les muscles, les nerfs, les traits, le visage se détendent. Synon. s'assouplir, se dénouer, se déraidir, se reposer; anton. se crisper.À mesure que je parle, le visage de mon visiteur se détend, s'apaise, sourit (Green, Journal,1948, p. 225):
4. J'étais en tous cas, bien sûr que le visage de ma mère allait s'ouvrir, se détendre, redevenir pour toujours ce visage lisse et confiant dont mon enfance avait été illuminée. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le jardin des bêtes sauvages, 1934, p. 140.
[En parlant de la pers.] Synon. s'abandonner, se décontracter, se laisser aller, s'épanouir.Souvent à l'impératif :
5. Pour la première fois, Kate reposait contre un corps robuste qui l'épaulait, la gardait du vide, veillait sur elle et sur son cœur avec une sollicitude inconnue, d'un toucher presque matériel : − détendez-vous. Laissez tomber le bras, le gauche vous respirerez mieux. Peyré, Matterhorn,1939, p. 165.
Spéc. Prendre un temps de repos au cours de son travail, un temps d'activité physique au cours d'occupations sédentaires. Les enfants ont besoin de se détendre. Heureux de se détendre, ils rirent de bon cœur (Guèvremont, Survenant,1945, p. 243).
4. Au fig.
a) S'affaiblir, perdre sa vigueur. Synon. s'affaiblir.Les liens de race, de classe, de patrie se détendant, le grand lien de l'humanité se resserre (Vigny, Journ. poète,1840, p. 1145).
b) Devenir plus serein. L'atmosphère politique se détend.
B.− PHYS. et MÉCAN. [En parlant d'un fluide] Diminuer sa pression en augmentant de volume. C'est autour de l'organe de la machine dans lequel l'agent réfrigérant se détend ou se volatilise qu'il y a production de froid (Lar. mén.1926).
Prononc. et Orth. : [detɑ ̃:dʀ ̥], (je) détends [detɑ ̃]. Ds Ac. 1694 et 1718 à côté de la var. anc. destendre; ds Ac. 1740-1932 uniquement sous la forme moderne. Étymol. et Hist. Ca 1135 « relâcher ce qui était tendu » (Couronnement Louis, 1194 ds T.-L. : seit mes tres destenduz); fin xiiies. fig. (Vie de St Julien, 234 ds T.-L. : s'ire destendre); 1674 pronom. (Boileau, Art poétique, I ds Littré : Mon esprit aussitôt commence à se détendre). Empr. au lat. class.detendere « détendre » (tabernacula detendere) avec adaptation d'apr. tendre*. Fréq. abs. littér. : 575. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 259, b) 539; xxes. : a) 911, b) 1 386. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 312.