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DESSILLER, verbe trans.
A.− VÉN., vieilli [Correspond à ciller B 2] Découdre les paupières d'un faucon, d'un oiseau (de proie). Je te croyais faucon décillé et prêt à prendre ton vol vers le néant (Borel, Champavert,1833, p. 227).
P. ext. [En parlant d'un animé humain] Séparer les paupières jointes. Elle crut que ce qu'elle voyait était un rêve de la nuit et elle frotta ses yeux pour les dessiller (France, Balthazar,1889, p. 199).
B.− Au fig., cour. [L'obj. est un animé humain en ce qui lui est propre] Faire prendre conscience à quelqu'un de la réalité, de la vérité. Dessiller les paupières, le regard de qqn; dessiller la vue, les yeux à qqn. Maximilien lui [Gamelin] avait ouvert l'esprit et dessillé les yeux (France, Dieux ont soif,1912, p. 170).
Rare. Dessiller qqn (cf. Druon, Loi mâles, 1957, p. 215).
P. méton. Cette leçon, aux pieds de Notre-Dame, Mouilla mes yeux et dessilla mon âme (Desb.-Valm., Elégies,1833, p. 71).
Emploi pronom. réfl. Les prunelles, les yeux se dessillent :
En un éclair, je compris que j'avais eu tort de le [Maurice] contraindre à se dessiller les yeux. Il voulait ce mensonge intérieur, ce leurre à demi conscient. Daniel-Rops, Mort, où est ta victoire?1934, p. 315.
Prononc. et Orth. : [desije], (je) dessille [desij]. Var. [dεs-] ds Besch. 1845, Littré et comme 1revar. à côté de [des-] ds Dub. Cf. dés-, dé-. D'apr. Fér. Crit. t. 1 1787 il faut prononcer [desile] en harmon. avec cil et pour la même raison préférer l'orth. déciller. C'est aussi l'avis de Littré, de DG et de Quillet 1965. La graph. avec c est admise en plus de celle avec ss ds Ac. 1835 et 1878 alors que le reste des éd. de 1694 à 1932 n'enregistre que dessiller. On relève également les 2 formes ds Besch. 1845, Guérin 1892, Lar. 19e-Lar. encyclop. Ce dernier dict., comme Rob., juge la forme en c vieillie. On la rencontre, cependant, dans la docum. (cf. Borel, loc. cit.), mais le mot a, dans cet ex., son sens vieilli de vén. auquel l'orth. archaïsante peut convenir. Étymol. et Hist. Fin xiiies. fauconn. descilijer « découdre les paupières » (Trad. du Traité de Fauconnerie de l'empereur Frédéric II, ms. Paris 12400, 134 d'apr. G. Tilander ds Z. rom. Philol., t. 46, p. 256); 1552 au fig. Desillez moy l'ame (Ronsard, Odes, livre V, VIII, 515, éd. P. Laumonier, III, 147); av. 1560 se dessiller les yeux (Du Bellay, Œuvres, éd. H. Chamard, II, 198 ds IGLF). Dér. de ciller; préf. dé-. Fréq. abs. littér. : 69. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 140. − Rog. 1965, p. 97.