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DESSÉCHER, verbe trans.
A.−
1. Supprimer l'humidité contenue dans un corps.
a) Rendre sec. Dessécher des plantes. Le soleil desséchera votre peau (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 243).La colère lui desséchait la gorge (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 264).
Emploi pronom. à sens passif. Devenir sec. Les bougies blêmirent et s'éteignirent, (...) les fleurs se fanèrent et se desséchèrent (...) (Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 33).
b) Mettre à sec. Dessécher les fossés d'une ville; dessécher un étang (Ac. 1932). Dessécher les marais (Tharaud, An prochain,1924, p. 148).
Emploi pronom. à sens passif. Ces marais se dessèchent en partie durant l'été (Ac.1932).
2. P. ext. [L'obj. désigne une pers.] Rendre très maigre (cf. décharner) :
1. Le Saint Jean Baptiste de Donatello, desséché par le jeûne, est un squelette. Taine, Voyage en Italie,t. 2, 1866, p. 164.
Emploi pronom. à sens passif. Devenir très maigre. Le corps se dessèche (Ac.1932).
P. anal. Épuiser la santé, les forces physiques ou morales de quelqu'un (cf. consumer, exténuer, affaiblir). Il [le général] devina que les larmes, la prière, la passion, la vie solitaire l'avaient desséchée [la religieuse] (Balzac, Langeais,1834, p. 209):
2. Il n'y a rien à mon avis qui dessèche une femme plus vite. Rien qui use une femme plus vite que le mépris. Gracq, Un beau ténébreux,1945, p. 27.
Emploi pronom. réfl. Perdre sa santé ou ses forces. Faut-il ajouter qu'Esther Barbentane avait vieilli, (...) elle se desséchait avant l'âge (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 66).
Spéc., fam. Souffrir d'une peine ou d'une attente qui épuise (cf. languir). Se dessécher d'ennui, de chagrin (cf. Sand, F. le Champi, 1850, p. 207):
3. On m'avait dit que vous voyagiez, avec un harem. J'avais trouvé cela très bien, pour un homme riche : il y en a tant qui ne pensent qu'aux chevaux et au jeu, et les pauvres filles se dessèchent devant les bijoux des devantures. Larbaud, A. O. Barnabooth,1913, p. 167.
B.− Au fig. Priver d'agrément, de sensibilité, de richesse intérieure (cf. appauvrir, racornir, tarir). Dessécher l'âme, le cœur, l'esprit, la sensibilité. Cette tristesse passe dans le style et le dessèche (Alain, Propos,1928, p. 776):
4. Eh! Bien, il entrera dans quelques-uns de ces mauvais lieux de la pensée appelés journaux, il y jettera ses plus belles idées, il y desséchera son cerveau, il y corrompra son âme, ... Balzac, Les Illusions perdues,1843, p. 359.
5. Au cours de Philo, il n'y en a guère plus de la moitié [des étudiantes] qui soient parfaitement desséchées, incapables d'aimer... G. Magnane, La Bête à concours,1941, p. 36.
Emploi pronom. réfl. Devenir insensible. L'âme qui ne communie pas meurt de faim; le cœur se dessèche (Green, Journal,1940-43, p. 87).
Prononc. et Orth. : [deseʃe], (je) dessèche [desε ʃ]. Conjug. Fait partie des verbes qui changent [e] fermé du rad. en [ε] ouvert devant syll. muette, sauf au fut. et au cond. je dessécherai(s). Enq. : /deseʃ/ (il) dessèche. Admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1) a) Ca 1170 intrans. « devenir à sec, s'évaporer » (Rois, éd. R. E. Curtius, livre III, XVIII, 38); b) xiiies. trans. « rendre sec » (A. de Sienne, Régime du corps, L. Landouzy et R. Pépin, 67, 1); 1240-80 intrans. et trans. « devenir » et « faire devenir sec, maigre » (B. et J. de Condé, Dits et Contes, 360, 2643 et 329, 1792 ds T.-L.); 2. 1553 « rendre froid, insensible (le cœur) » (Bible, Eccl., XIV B, impr. J. Gérard). Dér. de sécher*; préf. dé-* exprimant l'intensité. Fréq. abs. littér. : 396. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 832, b) 508; xxes. : a) 466, b) 421. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 22.