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DÉSIRABLE, adj.
A.− [En parlant d'une chose]
1. [En parlant d'une chose concr.] Qui excite la convoitise, l'instinct de possession. Cette croix d'honneur, si polluée, mais toujours désirable (Bloy, Désesp.1886, p. 16).Toutes les choses désirables que produit cette terre (A. France, Lys rouge,1894, p. 23).
2. [En parlant d'une chose abstr.]
a) Qui est l'objet d'une aspiration de l'âme, du cœur, de l'esprit. La sainte et désirable couronne des héros et des martyrs (Sand, Lélia,1839, p. 420).Il y a lieu de croire, étant déjà un peu démoli, que l'heure désirable de mon élargissement approche (Bloy, Journal,1899, p. 297).
Emploi subst. avec valeur de neutre. La valeur, selon les bons auteurs, « représente le plus souvent un passage du fait au droit, du désiré au désirable » (Camus, Homme rév.,1951, p. 27).
b) Que l'on est en droit de désirer, de souhaiter. Tout le confort désirable; toute la précision désirable. Et voilà encore un grief pour l'en accabler dans la mesure désirable (Verlaine, Œuvres posth.,t. 1, Souv., 1896, p. 273).Une réponse rapide est désirable (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 666).
Il est désirable que :
1. ... je conclus, non pas qu'il est désirable qu'un vers ne signifie rien, mais simplement, que, ce qui rend un vers poétique, ce n'est pas le sens qu'il exprime. Bremond, La Poésie pure,1926, p. 45.
SYNT. Toute l'efficacité, l'énergie désirable; toutes les garanties, les précautions désirables; paraître, sembler désirable; éminemment, hautement, infiniment, réellement désirable.
B.− [En parlant d'une pers.]
1. Que l'on souhaite approcher, connaître, fréquenter. Il n'est pas désirable, ce pauvre sire en caftan : Sale Juif, retourne chez toi! (Tharaud, Ombre de la croix,1917, p. 23).
Rare. [En parlant d'un animal] Mais, mon petit chat, sais-tu que je te trouve, toi, tout à fait amusante et désirable avec tes rubans verts (Colette, Cl. école,1900, p. 286).
2. Qui excite le désir amoureux, la concupiscence charnelle. Enfin elle [Fadette] était (...) la mieux faite, la plus fraîche et peut-être la plus désirable qu'il y eût dans le pays (Sand, Pte Fad.,1849, p. 276):
2. ... depuis qu'il s'était aperçu qu'à beaucoup d'hommes Odette semblait une femme ravissante et désirable, le charme qu'avait pour eux son corps avait éveillé en lui un besoin douloureux de la maîtriser entièrement dans les moindres parties de son cœur. Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 271.
Rem. 1. Dans ce sens, désirable est rarement employé en parlant d'un homme. Jamais le fils Monglat ne lui avait paru [à Marie-Anne] si beau, ni aussi aimable, pour ne pas dire désirable (Aymé, Uranus, 1948, p. 191). 2. On rencontre ds la docum. le subst. fém. désirabilité. Qualité qui fait qu'une chose est désirable. Il y avait appuyé ses lèvres, sur ce christ, sans trop savoir ce qu'il baisait là, si c'était la figure de son Dieu, ou la merveille de l'art, ou seulement la beauté, la douceur et la désirabilité de la matière (Montherl., Songe, 1922, p. 12).
Prononc. et Orth. : [deziʀabl̥]. Ds Ac. dep. 1694. Forme desirable, avec [ə], en dernier lieu ds DG. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 desirrables « desireux » (Alexis, éd. Ch. Storey, prologue), seulement en a. fr.; 2. 1remoitié xiies. (Psautier Cambridge, 38, 13 ds T.-L. : les desirables choses [desirabilia]). Dér. du rad. de désirer*; suff. -able*; cf. lat. class. desiderabilis « souhaitable ». Fréq. abs. littér. : 582. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 627, b) 635; xxes. : a) 1 010, b) 991. Bbg. Dub. Dér. 1962, p. 38 (s.v. désirabilité).