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DÉROUTER, verbe trans.
A.− Vx. Égarer quelqu'un de sa route, le mettre hors de sa voie. Des cachettes d'un instant, qui lui auraient permis de dérouter ses poursuivants (Romains, Hommes b. vol.,1932, p. 217).
VÉN. Faire perdre la voie :
1. Ils furent opulents, seigneurs de vastes terres, Grands chasseurs devant Dieu, comme Nemrod, jaloux Des beaux cerfs qu'ils lançaient des bois héréditaires Jusqu'où voulait la mort les livrer à leurs coups; Suivant leur forte meute à travers deux provinces, Coupant les chiens du roi, déroutant ceux des princes, Forçant les sangliers et détruisant les loups; ... ... Vigny, Les Destinées,1863, p. 232.
P. métaph. Chiens d'alguazils! Je les ai déroutés. Ils ont perdu ma trace (Hugo, Ruy Blas,1838, IV, 2, p. 417).
P. ext., TRANSP. Modifier l'itinéraire initialement prévu d'un moyen de transport. Dérouter un avion, un convoi. Le navire (...) fut dérouté par mon ordre de Bordeaux, où il allait, vers un port de Grande-Bretagne (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 63).
Rem. Il peut s'agir d'une action violente (cf. Gilb. 1971) mais on rencontre dans ce cas plus fréquemment détourner.
Emploi intrans., littér.
Quitter sa route, faire un détour. Saint Louis aurait dérouté pour lui rendre hommage [au Suaire] (La Varende, Amour sacré,1959, p. 99).
Être en déroute, en faillite. Notre armée déroute. L'empereur est mort! (Claudel, Tête d'Or,1890, 3epart., p. 134).
B.− Au fig.
1. Empêcher quelqu'un ou quelque chose d'aboutir en le mettant sur une mauvaise direction. Dérouter les conjectures et donner le change (Hugo, Travaill. mer,1866, p. 215):
2. ... plus fin qu'un renard dépisté par les chiens, il [Zdenko] a trompé tous les efforts, déjoué toutes les ruses, et dérouté toutes les observations. Sand, Consuelo,t. 1, 1842-43, p. 321.
2. Mettre dans l'embarras, déconcerter. Dérouter le public. Le mal l'attaquait par assauts qui déroutaient les docteurs (Giraudoux, Siegfried et Lim.,1922, p. 287).
3. Région., souvent en emploi pronom. Quitter le droit chemin, se débaucher. Homme à se déranger de son chemin, à dérouter pour une femelle (La Varende, Tourmente,1948, p. 35).Cf. Pierreh. 1926.
Prononc. et Orth. : [deʀute]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. Ca 1270 soi desrouter « changer de chemin pour dérouter les chiens (d'un lièvre) » [ou « quitter la chasse » (d'un lièvre pour fuir les chiens), dans ce cas dér. de route, v. déroute] (Rutebeuf, éd. Faral et Bastin, II, p. 256, 20); 1395 desroter « dégager (un chariot embourbé) » (Arch. JJ 148, pièce 280 ds Gdf.); 1573 desrouter « détourner de la route normale » (Du Puys); 1718 au fig. dérouter « déconcerter, mettre dans l'embarras » (Ac.); 1846 adj. déroutant (Baudel., Curios. esthét., p. 147). Dér. de route*; préf. dé-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 210. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 164, b) 357; xxes. : a) 388, b) 331.