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DÉNUDATION, subst. fém.
Action de dénuder, de dépouiller de l'enveloppe (généralement naturelle), de ce qui recouvre; résultat de cette action.
A.− CHIRURGIE
1. [À propos d'un organe, d'une partie du corps humain ou animal] Action d'enlever les téguments, la chair de...; résultat de cette action. Dénudation épidermique. La muqueuse (...) présente aux sommets des plis des dénudations épithéliales, qui laissent à nu le derme fortement injecté ou complètement hémorragique (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux,1896, p. 296).Il commença de procéder à la dénudation des vertèbres par une profonde incision rectiligne, poussée jusqu'aux os (Bourget, Sens mort,1915, p. 101).
2. P. ext., rare. [À propos du corps humain ou animal] Action de dépouiller de la peau, des poils, de l'enveloppe naturelle; résultat de cette action. Cette dénudation [les mules rasées jusqu'au milieu du corps] permet d'étudier à fond leur anatomie, les os, les muscles et jusqu'aux moindres veines (Gautier, Tra los montes,1843, p. 18).La dénudation absolue et complète c'est moi [le ver]. J'ôte la force aux muscles de l'athlète; je creuse la beauté; je détruis l'apparence et les métamorphoses (Hugo, Légende,t. 4, 1877, p. 569):
P. métaph. :
Tu espérais, sans t'en rendre compte, ne mourir qu'en une fois, sans l'ignoble et douloureux morcellement qui précède habituellement la fin. C'est, paraît-il, la dénudation successive de l'être, le dépècement par les harpies de la vieillesse, (...). Il faudra donc, (...) te défendre contre ta mise en lambeaux, chaque jour de la vie. Amiel, Journal intime,1866, p. 264.
3. P. anal. [À propos d'un élément de la nature] Action de dépouiller de ce qui recouvre; résultat de cette action.
Spéc., GÉOL. Enlèvement de la végétation ou des couches superficielles du sol. Phénomène de dénudation. Les roches, d'âges jurassique et crétacé, qui constituent la charpente du sol, (...) par l'usure prolongée des âges elles ont été réduites à l'état de dénudation et de squelette (Vidal de la Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 367).
B.− Au fig.
1. [À propos d'une chose gén. abstr., notamment du lang., des choses littér. ou artistiques] Action de dépouiller des éléments superflus, des ornements, de rendre (trop) pauvre, sec, sans ampleur; résultat de cette action. Les années, qui rongent tout ce qui est chair et surface, réduisent aussi les faits à l'état de cadavre, et mettent les fibres de l'histoire à nu. Aujourd'hui, pour qui considère, grâce à cette dénudation, la construction providentielle des événements de cette sombre époque (Hugo, Rhin,1842, p. 273).Le contraste entre les traces du raffinement de sa vie parisienne [d'Odette] et la demi-dénudation de cette grande pièce, avec ses vieux meubles auvergnats, de sombre noyer, m'aurait imposé le silence (Bourget, Drame,1921, p. 166).[Dans] la « Symphonie en ut mineur » (...) la dénudation, en quelque sorte anatomique, des muscles et des tendons du premier « Allegro », fait du beau corps vivant un magnifique écorché (Rolland, Beethoven,Paris, éd. du Sablier, 1928, p. 246).
2. [À propos d'une chose concr., d'une pers. ou d'une caractéristique humaine] Action de ne pas/plus cacher derrière des apparences trompeuses, de découvrir, mettre à nu, laisser voir. Au grand jour du jugement de l'Éternel, se verra la Dénudation de tous les êtres; tout à découvert, rien de caché. Lisez ce mémoire foudroyant (...); c'est la Dénudation de sa vie entière (S. Mercier, Néol.,t. 1, 1801, p. 163).Plus de fausse apparence, aucun plâtrage possible, l'ordure ôte sa chemise, dénudation absolue, déroute des illusions et des mirages, plus rien que ce qui est (...). Là, un cul de bouteille avoue l'ivrognerie, une anse de panier raconte la domesticité (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 512).
Prononc. : [denydasjɔ ̃]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1374 « action d'enlever ce qui couvre, de mettre à nu » denudacion [de la teste] (J. Goulain, Ration., B.N. 437 [xives.], fo60eds Gdf. Compl., s.v. déformation); denudacion [des autelz] (Id., ibid., fo302 vo, ibid.); 1560 dénudation, tant du nerf que de l'os (Paré, Œuvres, éd. J.-F. Malgaigne, t. 3, p. 317). Empr. au b. lat. denudatio « action de mettre à nu », en partic. av. 636 denudatio capitis (Isid., In lev., 11, 16 ds TLL s.v., 549, 75). Fréq. abs. littér. : 6