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DÉNOUER, verbe trans.
I.− Lang. cour.
A.− [Le compl. désigne qqc. de flexible ou de souple]
1. Défaire un nœud, défaire l'entrelacement de deux ou plusieurs choses. Dénouer sa ceinture, sa cravate. Alexandre qui coupe le nœud gordien qu'on lui propose de dénouer (Destutt de Tr., Idéol.,1,1801, p. 121).... sur ton col frais, et plus blanc Que le lait, roule étincelant L'or fluide que tu dénoues (Leconte de Lisle, Poèmes ant.,1852, p. 165):
1. ... je noue et dénoue et renoue, retenant les moindres nœuds qu'il me faudra te dénouer ensuite sous peine de mort; et je serre, je desserre, (...) enchevêtre, désenchevêtre, délace, entrelace, (...) je garrotte, je sangle, j'entrave, (...) jusqu'à ce que tu te sentes, (...) vêtu de toutes les boucles d'un seul reptile dont la moindre respiration coupe la tienne... Cocteau, La Machine infernale,1934, II, p. 83.
Par brachylogie. Dénouer qqc.Dénouer les liens de quelque chose. Dénouer ses chaussures. Je mis beaucoup de temps à dénouer ma bourse de cuir (Jouy, Hermite, t. 3, 1813, p. 33).
2. P. anal. [L'obj. désigne des pers. ou des parties du corps enlacées] Leur embrassement, dénoué, se renoua, s'interrompit et se reforma pour se briser et se produire cent fois encore (Cladel, Ompdrailles,1879, p. 276).Le mouvement saccadé de ses mains qu'elle croisait, dénouait et recroisait (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 128).
Emploi pronom. Les mains qui s'étaient unies se dénouèrent. Et ce fut un adieu qu'un seul des deux comprit (R. Bazin, Blé,1907, p. 216).
P. métaph. [À propos de choses qui donnent une impression d'enchevêtrement] Les belles ondes de musique s'envolaient; elles se dénouaient en écharpes sonores (R. Bazin, Blé,1907p. 175).La lumière se mit à serpenter lentement, à se lover, à se nouer, se dénouer très lentement, écaille par écaille (Giono, Eau vive,1943, p. 243):
2. C'est plein de petites rues étroites et sombres qui grouillent (...) se réunissent, se nouent, se dénouent, se désunissent sur de petites placettes (...) s'étirent entre de hautes maisons paysannes, (...) se faufilent dans des agglomérations compactes de maisons bourgeoises (...), tordent la rue d'avancements, de montoirs, de marches d'escaliers... Giono, Chroniques,Noé, 1947, p. 110.
B.− P. anal. [Sans doute aussi p. réf. aux nœuds du bois et à leur rigidité; l'obj. désigne certaines parties du corps] Assouplir, détendre, développer. Dénouer la langue de qqn. Parlez sans arrêt, ça vous dénoue les nerfs (Giono, Hussard,1951, p. 152).Jamais sa langue n'a été plus dénouée, jamais plus forte. (...) Il raconte sa vie, sa légende (Guéhenno, Jean-Jacques,1952, p. 121).
Emploi pronom. Les grands appétits sont muets comme les grandes passions! Mais, les premières furies apaisées, les langues se dénouèrent (Gautier, Fracasse,1863, p. 31).Leurs membres raidis se dénouaient dans la bonne chaleur (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 48).
P. métaph. La vraie chaleur qui venait, chaleur de printemps dénouant les bourgeons (Estaunié, Bonne-Dame,1891, p. 108).
II.− Au fig.
A.− [L'obj. désigne un lien entre deux ou plusieurs pers.] Rompre ce qui unit moralement, affectivement. La mort ou l'absence ont dénoué la plupart de ces relations, sans refroidir mes souvenirs et mes sympathies (Sand, Hist. vie,t. 4, 1855, p. 460).
Emploi pronom. réfl. ou passif. Ce souvenir-là est un lien commun qui ne se dénouera pas, au contraire (Flaub., Corresp.,1873, p. 89).
B.− [L'obj. désigne une intrigue, une situation particulièrement délicate] Résoudre, mettre fin à quelque chose. Ce douloureux drame conjugal était dénoué par cette mort (Bourget, Sens mort,1915, p. 295).Toute difficulté est un « nœud » à dénouer pratiquement (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 196).
Emploi pronom. réfl. ou passif. Le drame commencé depuis neuf ans se dénouait (Balzac, E. Grandet,1834, p. 249).
P. ext. [L'obj. désigne les rapports psychologiques entre plusieurs pers.] Détendre l'atmosphère, faire disparaître la gêne. Une très petite fille (...), leur tira la langue (...). Cette riposte les enchanta et dénoua définitivement l'atmosphère (Cocteau, Enf. terr.,1929, p. 74).
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. dénoueur. Personne qui dénoue. Saint Yves (...) le patron des dénoueurs de procès (Richepin, Braves gens, 1886, p. 349). Attesté aussi ds Lar. 19e-Lar. encyclop., Guérin 1892.
Prononc. et Orth. : [denwe], (je) dénoue [denu]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 desnoer « défaire ce qui était noué » (Benoit de Sainte-Maure, Chronique des ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 8561); 2. 1549 « résoudre une affaire compliquée » (Est.); 3. 1559 dénouer [la jambe] (Amyot, Aratus, 33 ds Hug.). Dér. de nouer*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 593. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 562, b) 968; xxes. : a) 875, b) 994. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 210.