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DÉNONCER, verbe trans.
I.− Faire connaître publiquement ou nettement.
A.− Vieilli. Faire connaître, révéler une particularité de manière à attirer l'attention sur elle.
1. [Le suj. désigne un inanimé concr.] Étoile dénoncée par le microscope (Claudel, Connaissance Est,1907, p. 109).Tout ce qui est beau est vrai, d'une réalité qui dénonce un autre monde (Cocteau, Crit. indir.,1932, p. 58):
1. Partout les nids et les ailes Tremblent doucement, Dénonçant des tourterelles L'entretien charmant; ... Desbordes-Valmore, Poésies posthumes,1859, p. 294.
Péj., littér. Une origine que (...) son crapuleux accent dénonçait (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 81).Un automatisme qui dénonce cruellement le vide du cerveau (Montherl., Pte Inf. Castille,1929, p. 590).
Emploi abs., rare. Ici l'écho dénonce et les murs ont des yeux (Delavigne, Louis XI,1832, II, 6, p. 52).
2. [Le suj. désigne une pers.] Faire connaître officiellement ou publiquement. Les misérables soldats (...) dénoncent la nuit en soufflant dans des trompettes (Claudel, Connaissance Est,1907p. 67).
DR. Faire une signification extra-judiciaire à quelqu'un. Dénoncer une opposition, une saisie (Ac.1835-1932).Doublon apporta le commandement par lequel il dénonçait la contrainte par corps (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 621).
B.− DROIT
1. DR. INTERNAT. PUBL. Déclarer, faire connaître officiellement ou par voie diplomatique. Dénoncer la guerre; dénoncer la fin de l'armistice (Ac.1932).
P. ell. Faire connaître la fin de quelque chose (accord, convention) selon les conditions prévues. Dénoncer un accord, un traité. Nos généraux reçurent aussitôt l'ordre de dénoncer l'armistice (Erckm.-Chatr., Hist. paysan,t. 2, 1870, p. 538).
2. DR. PRIVÉ. Faire connaître la fin d'un contrat selon les conditions prévues :
2. La guerre elle-même a ses vertus et il n'est pas jusqu'aux cimetières qui ne puissent être de bonnes affaires lorsque les concessions à perpétuité sont dénoncées tous les dix ans. Camus, L'État de siège,1948, 1repart., p. 219.
II.− Gén. péj. [Le suj. désigne une pers.]
A.− Littér. [L'obj. désigne une chose que l'on réprouve] Faire connaître publiquement une chose de manière à la faire condamner par l'opinion. Dénoncer des abus, le danger, une erreur, un mensonge. Dénoncer les contradictions du radicalisme bourgeois (Jaurès, Ét. soc.,1901, p. LIV):
3. Le curé de Claquebue montait en chaire, et dénonçait l'inconstance perverse de la mode, le danger qu'il y avait pour ses ouailles à taquiner le démon là où il se dissimulait : la curiosité et le plaisir nuisaient au travail, à la richesse. Aymé, La Jument verte,1933, p. 210.
4. On énumère, par exemple, les moyens apparents dont usent les poètes; on relève des fréquences ou des absences dans leur vocabulaire; on dénonce leurs images favorites; on signale des ressemblances de l'un à l'autre, et des emprunts. Valéry, Variété III,1936, p. 37.
B.− Usuel. [L'obj. désigne une pers. ou un acte de cette pers.] Faire connaître quelqu'un ou quelque chose à une autorité qui a le pouvoir de répression. Un milicien m'a dénoncée et la Gestapo m'a arrêtée (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 134):
5. Salaud! Je le dirai, je te dénoncerai et tu seras condamné pour meurtre. Et tu as fait empoisonner mon enfant! Je vais prévenir la police! Je vais prévenir la police! Druon, Les Grandes Familles,t. 2, 1948, p. 229.
Emploi pronom.
réfl. Je vais me dénoncer aux sachems et te dénoncer avec moi (Chateaubr., Natchez,1826, p. 476).
réciproque. Les voisins se dénonçaient les uns les autres (Barante, Hist. ducs Bourg.,t. 4, 1821-24, p. 133).
P. ext. Dénoncer un crime. Le porter à la connaissance de la justice.
Rem. On rencontre ds la docum. a) L'adj. dénonçable. α) [Correspond à dénoncer I B]. Susceptible d'être rompu. Une convention en marge, et dénonçable sans préavis (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 168). β) [Correspond à dénoncer II A]. Susceptible d'être condamné. Synon. critiquable, discutable. La partie la plus dénonçable [du surréalisme] (Breton, Manif. surréal., 2emanif., 1930, p. 121). b) Un emploi adj. de dénonçant, ante. Punitions demandées par la sœur dénonçante (E. de Goncourt, Élisa, 1877, p. 237). c) Le subst. fém. dénonceuse, rare. Femme qui dénonce. MmeFrédérique, (...) dénonceuse politique (Goncourt, Journal, 1857, p. 339).
Prononc. et Orth. : [denɔ ̃se], (je) dénonce [denɔ ̃:s]. Conjug. : prend une cédille devant a et o : dénonçai(s), dénonçons. Admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1174 denuntier « annoncer » (Guernes de Pont-Sainte-Maxence, Vie de Saint Thomas, éd. E. Walberg, 2156); 2. 1260 denoncier [le pechié de mariage] « signaler un acte coupable » (Li Livres de Jostice et de Plet, éd. Rapetti, p. 200); 1283 denoncier le fet (Philippe de Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 1670). Du lat. class. denuntiare « notifier, annoncer, déclarer ». Fréq. abs. littér. : 1 122. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 186, b) 1 071; xxes. : a) 1 569, b) 2 242.