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DÉMENER, verbe trans.
A.− Emploi trans., vx, région. Mener avec force, agiter. Elle [la monarchie parlementaire] démena ses guerres; on se battit en son honneur (Chateaubr., Ét. ou Discours hist.,t. 4, 1831, p. 428).Les vaches qui démènent tant la queue, ce ne sont pas celles qui ont le plus de lait (Pourrat, Gaspard,1922, p. 177).
Rem. 1. Attesté ds DG, Nouv. Lar. ill.-Lar. 20e. 2. On relève un autre verbe démener anton. formé par jeu de mots sur mener. Il y a les sentiments qui nous (...) détournent de Dieu; qui nous démènent (...) de Dieu (Péguy, Charité, 1910, p. 147).
B.− Emploi pronom., fam. S'agiter, se remuer violemment. Se démener comme un possédé, comme un diable dans un bénitier (Ac. 1835, 1878), comme un lion en cage; se démener fort, furieusement. Lui, agile et déluré, (...) se démène des bras, des jambes, des yeux, de la tête, avec une pétulance de méridional (Taine, Notes Paris,1867, p. 5).Elle [une vieille] se démène, gesticule, selon le rythme du tam-tam (Gide, Retour Tchad,1928, p. 884):
1. Coupeau était fou furieux, un échappé de Charenton! Il se démenait au milieu de la cellule, envoyant les mains partout, sur lui, sur les murs, par terre, culbutant, tapant dans le vide; ... Zola, L'Assommoir,1877, p. 790.
PARAD. S'agiter, courir, frétiller, gesticuler, remuer.
Au fig. Se donner du mal, assumer les démarches parfois fastidieuses ou très nombreuses nécessaires pour obtenir quelque chose. Il s'est bien démené pour cette affaire (Ac.1835-1932).Se démener pour quelqu'un (cf. Mallarmé, Corresp.,1878, p. 182).Ah! On voit bien que c'est pas toi qui te démènes! Qui t'échines ici! Qui te décarcasses en dix-huit! Pour faire face aux obligations! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 566):
2. Je me suis alors retourné du côté de l'Assistance publique, mais tous les postes sérieux étaient déjà occupés, de sorte que bientôt, après m'être absurdement démené, j'ai dû me résigner à l'inutilité et l'angoisse inactive. Gide, Corresp.[avec Valéry], 1914, p. 441.
Prononc. et Orth. : [demne], (je me) démène [demεn]. Ds Ac. dep. 1694. Aux rad. [m(ə)n-] et [mεn] correspondent respectivement les graph. men- et mène. DG, Warn. 1968 admettent, en combinaison avec [m(ə)n-] (sous la forme [mn]), un préf. en [ε] : [dεmne]. L'existence de transcr. [dεmne] à côté de [demne] dénote une hésitation quant à la syllabation. Enq. : /demen/ (il se) démène. Étymol. et Hist. 1. Mil. xies. trans. « manifester (un sentiment) » (Alexis, éd. Chr. Storey, 21, 4) − av. 1755, Saint-Simon ds Adam, p. 4; 2. ca 1150 pronom. « s'agiter violemment » (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 1232); 3. 1558 [éd.] « se donner beaucoup de peine » (Cl. Marot [attribution douteuse], Le Riche en pauvreté, 281 ds Œuvres, éd. C. A. Mayer, t. 3, p. 406). Dér. de mener*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 273. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 103, b) 522; xxes. : a) 430, b) 531.
DÉR.
Démènement, subst. masc.,rare. Action de se démener. Déjà la Talochée appelait la foule ahurie du vacarme, avec le démènement frénétique de son corps (E. de Goncourt, Zemganno,1879, p. 49). 1reattest. xiiies. demenement « façon d'agir, de se conduire » (S. Graal, ms. B.N. fr. 2455, fo150 rods Gdf.) − 1611, Cotgr.; de nouv. 1857 « action de s'agiter » (Goncourt, Journal, p. 384); de démener, suff. -ment1*. Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 359.