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DÉMANTELER, verbe trans.
A.− Démolir les murailles, les fortifications organisées qui défendent une place forte. Démanteler un bastion, un fort, une forteresse. On démantela cette ville en punition de sa révolte (Ac.1798-1878).Sous Henri IV, pendant les guerres de la Ligue, il [le château des Genêts] fut pris d'assaut et démantelé (Ponson du Terr., Rocambole,t. 1, 1859, p. 399):
Une ville se révolte : (...) elle est prise. Le prince la fait démanteler et la dépouille de tous ses privilèges; ... J. de Maistre, Les Soirées de Saint-Pétersbourg,t. 1, 1821, p. 296.
P. métaph. Ô femme après l'amour démantelée et découronnée du désir de l'homme. Rejetée parmi les étoiles froides. Les paysages du cœur changent si vite (Saint-Exup., Courr. Sud,1928, p. 50).
Emploi pronom. à sens réfl. [En parlant p. méton. des habitants d'une place forte] Détruire ses propres fortifications. Les places ennemies furent obligées de se démanteler elles-mêmes (Lar. 20e).
P. anal., GÉOL. Détruire par érosion une couche de terrain en laissant des blocs épars en surface. Vers l'ouest, le bombement de l'Artois s'est exagéré. Les couches crayeuses ayant été relevées à une grande hauteur, n'ont pu résister à la dénudation : elles ont été démantelées (Vidal de la Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 88).
B.− P. ext. Démolir une construction, en disjoindre par la force les éléments constitutifs. Les cheminées se crevassent, le toit s'effondre; ce qu'on voit du dedans des chambres est démantelé (Hugo, Travaill. mer,1866, p. 57).
C.− Au fig. Détruire ce qui se présente comme un ensemble organisé (fait de parties qui tiennent ensemble comme les moellons d'une muraille) et l'éparpiller. Démanteler un empire, un régime politique, un réseau d'espionnage. Notre industrie métallurgique est démantelée, et cinquante mille ouvriers se trouvent « sans travail et sans pain »! (Proudhon, Syst. contrad. écon.,t. 2, 1846, p. 16).
P. anal., emploi pronom. à sens réfl. Nous ne pouvons pas rejeter complètement de nous-mêmes nos anciennes amitiés, ce serait s'ôter trop de choses et se démanteler à plaisir (Flaub., 1reÉduc. sentim.,1845, p. 272).
Prononc. et Orth. : [demɑ ̃tle], (je) démantèle [demɑ ̃tεl]. Conjug. Change [ə] muet en [ε] ouvert, écrit è accent grave devant syll. muette. Admis ds Ac. 1694-1932 mais comme le souligne Littré sans aucune indication pour la conjug. On peut penser comme lui que Ac. aligne l'orth. de la forme conjuguée sur démantèlement. Étymol. et Hist. 1. Ca 1565 « démolir les fortifications d'une ville » (Condé, Mém., an 1563 ds Gdf. Compl.); 2. 1846 « désorganiser, détruire » (Proudhon, loc. cit.). Prob. formé comme contraire d'emmanteler « couvrir d'un manteau » (ca 1225, Reclus de Molliens, Carité, 177, 3 ds T.-L. − 1671, Pomey) et « entourer d'une enceinte fortifiée » (1562, Pline L'Ancien, Histoire naturelle, trad. par. A. du Pinet ds FEW t. 6, 1, p. 276 a), sur le modèle des verbes du type dépêcher, empêcher, etc.). L'hyp. selon laquelle démanteler serait dér. de manteler « couvrir d'un manteau » par l'intermédiaire du sens de « fortifier une ville » (Bl.-W.5) ne repose que sur de très rares attest. de manteler dans chacun de ces sens (xiiies. « abriter », Isopet de Lyon, 572 ds T.-L.; 1611 « couvrir d'un manteau », Cotgr. − 1660 Oudin Esp.-Fr.; 1671 « fortifier », Us et cout. de la mer, p. 137 ds Gdf.). Fréq. abs. littér. : 116.
DÉR.
Démanteleur, subst. masc.,rare. Celui qui démantèle une place forte. La massive tour de l'horloge, seul fleuron laissé à la couronne murale de la vieille cité [Juvigny] par Louis XIV, ce grand démanteleur de nos forteresses lorraines (Theuriet, Mariage Gérard,1875, p. 1).Non attesté ds les dict. 1reattest. 1875 id.; de démanteler, suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. − Darm. Vie 1932, p. 158. − Schmidt (H.). Fr. vivant. Rech. lexicol. Praxis. 1969, t. 16, no4, pp. 430-431.