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DÉLURÉ, ÉE, adj.
A.− [En parlant d'une pers.] Qui a l'esprit éveillé et libéré de tous préjugés. Tous plus âgés et plus développés que moi, ils étaient beaucoup plus délurés aussi, et plus avancés pour les choses pratiques de la vie (Loti, Rom. enf.,1890, p. 211).
PARAD. a) Synon. affranchi, astucieux, averti, débrouillard, dégourdi, déniaisé, dessalé, espiègle, futé, malin, vif. b) Anton. abruti, constipé (fam.), empoté, gauche, lourd, sot.
P. ext., péj. Effronté :
Supprimez les coiffures, les toilettes, le rang, tout l'attirail visible, et voyez l'être intérieur [d'une Française]. L'être intérieur ici, c'est un petit hussard déluré, un gamin avisé et hardi que rien ne démonte, à qui le sentiment du respect manque, et qui se croit l'égal de tous. Les jupes n'y font rien, il faut voir l'âme. Taine, Notes sur Paris,1867, p. 63.
B.− [En parlant (d'un aspect) du comportement] Qui manifeste un caractère dégourdi ou effronté. Il entendit une femme venir dans son dos et lui dire d'une voix délurée : « Monsieur, montez chez moi » (Goncourt, Journal,1870, p. 694).Un port [Alger] avec ce renouvellement continu d'êtres, et cette allure délurée de l'esprit et du caractère, qu'on ne rencontre que dans les ports (Montherl., Coups de soleil,Paris, Gallimard, 1976 [1930], p. 81).
Subst. masc. sing. avec valeur de neutre. Ce qui est déluré; comportement, aspect extérieur d'une personne délurée. L'aplomb, le déluré qui plaît aux filles (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 72).De ses cheveux de caniche à son déluré de grisette, l'accent de la fille de portière (Péladan, Vice supr.,1884, p. 29).
Prononc. et Orth. : [delyʀe]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. Ca 1790 déluré adj. (d'apr. FEW t. 16, p. 485 b); 1807 (Michel, p. 1, s.v. alluré). Prob. forme dial. (notamment norm., pic., lorr., centre, cf. FEW, loc. cit.) de déleurré, proprement « qui ne se laisse plus prendre au leurre » (1787) déleurrer « détromper » (Fér. Crit.), dér. de leurrer*, dial. lurrer; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 43. Bbg. Bruneau (C.). Romania. 1927, t. 53, p. 229. − Darm. Vie 1932, p. 98. − Sain. Lang. par. 1920, p. 296. − Sain. Sources t. 3 1972 [1930], p. 335. − Staaff (E.). Qq. rem. sur le passage d'eu atone à u en fr. In : [Mél. Wahlund (C.)]. Mâcon, 1896, p. 247.