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DÉLIRE, subst. masc.
A.− MÉD. Trouble mental manifesté par un verbalisme incohérent.
1. PATHOL. État accidentel entraînant l'abolition de la conscience, et symptomatique de certaines fièvres ou intoxications. Être en délire; être plongé dans le délire; les délires de la fièvre. − Madame a eu le délire huit jours (Ponson du Terr., Rocambole,t. 1, 1859, p. 245).
2. PSYCH. Altération profonde du psychisme et de la personnalité, n'entraînant pas forcément l'abolition de la conscience, et caractérisée par de fausses interprétations ou de fausses perceptions. Les délires qui cèdent à l'immersion subite dans l'eau froide, et les folies plus lentes dont plusieurs médecins ont triomphé (Cabanis, Rapp. phys. mor. de l'homme,t. 2, 1808, p. 369).
SYNT. Délire aigu, alcoolique, chronique, collectif, onirique (ou onirisme), paranoïaque, systématisé, verbal; délire de culpabilité (ou d'autoaccusation), de grandeur, de persécution.
P. compar. :
1. Je reste une minute dans cette soirée, et je sors avec une espèce d'horreur de la chose. Là, dans cette atmosphère, les gens les plus intelligents prennent tout à coup une officialité qui semble les détacher de l'humanité; vos amis ne sont plus vos amis, ne sont plus à vous, dans un enorgueillissement idiot, dans une sorte de délire des grandeurs. Goncourt, Journal,1878, p. 1226.
P. anal. [En parlant d'une chose concr.] :
2. − Société, tout est rétabli : − les orgies Pleurent leur ancien râle aux anciens lupanars : Et les gaz en délire, aux murailles rougies, Flambent sinistrement vers les azurs blafards! Rimbaud, Poésies,L'Orgie parisienne, 1871, p. 104.
B.− P. ext., cour. Exaltation, excitation extrême. Un moment de délire; le comble du délire; tourner au délire.
1. [En parlant d'une pers. ou de ce qui lui est propre] Délire de l'âme; le cerveau en délire; le délire chorégraphique.
SYNT. Délire de l'esprit, de l'imagination, des sens; le délire universel, la foule en délire; un amoureux, un pieux délire; le délire musical; un délire de poésie.
2. [En parlant d'un trait de caractère, d'une passion] Le délire de l'amour, de la volupté. Le divin disciple de Socrate, dans le délire de sa vertu, vouloit spiritualiser les hommes terrestres (Chateaubr., Essai Révol.,t. 2, 1797, p. 255).
Péj. Excitation hystérique :
3. Le totalitarisme tourne ici proprement au délire. On pense à ces fakirs de l'Inde qui tombent terrassés par l'ivresse extatique. Barrès, Mes cahiers,t. 3, 1902-04, p. 221.
Prononc. et Orth. : [deli:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1478 deslere méd. (G. de Chauliac, Chirurgie, f. 169 ds Sigurs); av. 1709 « exaltation poétique, égarement de l'imagination » (Regnard ds Guérin). Empr. au lat. impérial delirium « délire, transport au cerveau ». Fréq. abs. littér. : 1 886. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 523, b) 2 508; xxes. : a) 2 212, b) 2 339. Bbg. Quem. 2es. t. 1 1970.