Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
DÉLECTER, verbe trans.
A.− Rare, littér. Procurer un très grand plaisir, une sensation très agréable à (quelqu'un). Délecter les sens, le cœur. Synon. charmer, régaler, réjouir.Qu'un mot de pitié l'eût rendu heureux, qu'une caresse l'eût délecté! (Flaub., 1reÉduc. sent.,1845, p. 95).L'idée d'avoir engendré le délectait (Flaub., MmeBovary,t. 1, 1857, p. 100):
1. Priseurs, courez à la Civette : de charmantes demoiselles vous serviront le meilleur tabac de Paris, et, en même temps que vous délecterez votre nez, vos yeux seront charmés. Balzac, Œuvres diverses,t. 1, 1850, p. 159.
Absol. Boileau est un homme qu'il faut avoir sous son chevet, il délecte et purifie (Delacroix, Journal,1847, p. 231).
B.− Emploi pronom., usuel et fam. [Le suj. désigne une pers. ou, très rarement, un animal] Tirer un très grand plaisir (d'une chose). Synon. jouir de, se régaler, se repaître.
1. [Avec un compl. prép. régi le plus souvent par à ou de] Il s'en délecte, il s'en pourlèche (Saint-Saens, Portr. et souv.,1909, p. 386).Je me délecte avec le gras du jambon (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 205).L'esprit du romancier se délecte dans l'analyse (Bachelard, Poét. espace,1957, p. 175).Béatrice se délectait à contempler les écœurants progrès de son œuvre (Druon, Lis et le lion,1960, p. 166):
2. Le silence était d'une telle perfection, qu'à m'en délecter je finis par oublier de tourner les pages. Aymé, Le Vaurien,1931, p. 222.
Rem. La notion de plaisir exprimée par ce verbe est qqf. associée à des sensations perçues d'ordinaire comme désagréables. Elle [Mmede Maintenon] se délecte de sa haine jusque dans le remords qu'elle en éprouve (Colette, Jumelle, 1938, p. 132). [Il] se délectait amèrement de l'indifférence des siens (Aymé, Passe-mur., 1943, p. 135). Angoisses, où je me délectais désespérément (Arnoux, Zulma, 1960, p. 273).
2. Absol. Lemaître se délecte et Sarcey exulte (Renard, Journal,1897, p. 452).
Prononc. et Orth. : [delεkte], (je me) délecte [delεkt]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Début xives. se deleter (Aimé, Hist. des Normands, éd. V. de Bartholomaeis, IV, XLIX, p. 220); 1365 delecter « charmer, réjouir » (Oresme, Monnaies, éd. L. Wolowski, 79); 1377 se delecter (Id., Ciel et monde, éd. A. et D. Menut, IV, 12, p. 726). Empr. au lat. class. delectare « attirer, charmer »; a évincé la forme pop. antérieure delitier (1remoitié xiies. Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, XXIX, 1) − xves. ds Gdf. Fréq. abs. littér. : 241. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 237, b) 530; xxes. : a) 479, b) 245.