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DÉLAISSER, verbe trans.
A.− [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.]
1. Abandonner quelqu'un, le laisser seul et démuni. Ah! Je suis tellement délaissé que j'offre à n'importe quelle divine image des élans vers la perfection (Rimbaud, Saison enfer,1873, p. 216).
En partic., dans une relation sentimentale
a) Abandonner par une séparation :
1. L'infortunée princesse se réveille, et reconnaît qu'elle est délaissée. Elle prononce en pleurant le nom de Thésée, et regrette les illusions du sommeil, qui lui avait fait voir son amant en songe. Dupuis, Abr. de l'origine de tous les cultes,1796, p. 222.
b) Abandonner en négligeant quelqu'un, en le privant de l'affection, de la constance qui lui est due :
2. Chaque fois que le duc avait délaissé trop ouvertement sa femme, MmeDe Marsantes avait pris avec éclat contre son propre frère le parti de sa belle-sœur. Proust, Le Côté de Guermantes 1,1920, p. 254.
2. Rare, emploi pronom. Se résigner, devenir indifférent à son propre sort. Et on ne peut rien, on ne veut rien, on se délaisse, on pleure (E. de Guérin, Journal,1835, p. 78).
B.− [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose] Abandonner quelque chose. Et les mondains délaissaient Deauville et Baden-Baden, villégiatures édouardiennes, pour Venise et le Lido (Morand, Londres,1933, p. 51):
3. Ce village, (...) est complété par une mosquée très-grande, garnie d'un haut minaret, de chambres, de salles, de coupoles, d'arcades et de larges escaliers; elle est aujourd'hui délaissée, sinon abandonnée tout à fait. Du Camp, Le Nil,1854, p. 170.
[En parlant d'une activité, d'un travail] Interrompre quelque chose, s'en désintéresser :
4. Julie avec un front neigeux Enfant porte la double étoile Elle qui délaisse en ses jeux Le violon pour une toile. Mallarmé, Vers de circonstance,1898, p. 124.
En partic.
1. DR. CIVIL. Abandonner un bien, un droit, une action judiciaire. Délaisser un immeuble, une terre hypothéquée (cf. délaissement* par hypothèque). Délaisser l'immeuble hypothéqué, sans aucune réserve (Code civil,1804, p. 394).
2. DR. MAR. ,,Faire abandon de la chose assurée contre paiement de l'assurance, par un acte de délaissement`` (Lar. Lang. fr.).
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. délaisseur, euse. Qui délaisse quelqu'un. Une présomption assez vague il est vrai, que la délaissée ou délaisseuse n'a pas dû trouver grand'chose comme riche protecteur (Proust, Guermantes 2, 1921, p. 349).
Prononc. et Orth. : [delεse] ou [delese], (je) délaisse [delεs]. La prononc. avec [e] fermé est donnée ds Pt Rob. et pour le lang. cour. ds Warn. 1968. Enq. : il (délaisse) /deles/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié xiies. « laisser partir, renvoyer » (Liv. des Psaum., ms. Cambridge, CIV, 20 ds Gdf. Compl. [dimisit eum]); 2. 1150-80 « abandonner (quelqu'un) » (Thomas, Tristan, 116 ds T.-L.); 3. 1263 dr. « renoncer à quelque chose » (Ch. des compt. de Dole, c. 116, A. Doubs ds Gdf. Compl.). Dér. de laisser*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 277. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 362, b) 364; xxes. : a) 467, b) 450. Bbg. Ascoli (C. I.). Saggiuoli diversi. Archivo glottologico italiano. 1890, t. 11, p. 424. − Mimin (P.). La Défense du fr. chez les juristes. Déf. Lang. fr. 1968, no43, pp. 22-23.