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DÉLAYER, verbe trans.
A.− Combiner (une substance compacte ou en poudre, comestible ou non) avec un liquide en l'y détrempant. (Quasi-)synon. dissoudre, liquéfier; anton. concentrer.Délayez [pour préparer le pain de maïs du pays] une demi-livre de farine de maïs dans un litre de lait chaud (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 106).
Emploi pronom. Deux sachets de chocolat pulvérisé qui se délayait instantanément dans l'eau chaude (Martin du G., Thib.,Été 1914, 1936, p. 20).
P. métaph. Tout ce bruit, épandu et délayé dans le silence, se perdit (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 440).Emploi pronom. Le phare (...) s'effaça. (...) Le rayonnement se délaya dans l'immensité mouillée (Hugo, Homme qui rit,t. 1, 1869, p. 111).
B.− Au fig. Exprimer de manière prolixe. Délayer une idée, une pensée, un texte. Ce n'est pas en délayant les phrases de Marx dans de verbeux commentaires que l'on peut maintenir intacte l'idée révolutionnaire (Sorel, Réflex. violence,1908, p. 329):
M. Clays délaye de plus en plus son talent; son habituelle mer clapoteuse va se figeant davantage chaque fois. Huysmans, Art mod.,1883, p. 38.
Emploi abs. Cf. concentré II C 2.
Prononc. et Orth. : [delεje] ou, p. harmonisation vocalique, [deleje]; (je) délaye [delεj] ou (je) délaie [delε]. Cf. balayer et déblayer. [e] fermé à l'inf. (2esyll.) ds Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834, Fél. 1851, Pt Rob., Dub. et Lar. Lang. fr.; [ε] ouvert ds Gattel 1841, Nod. 1844, Littré, DG, Passy 1914, Pt Lar. 1968; [ε] pour le lang. soutenu, [e] pour le lang. cour, ds Warn. 1968. Admis ds Ac. 1694-1932. Homon. délai et formes de délayer (délaie, délaient). Étymol. et Hist. Fin xiiies. (Lapidaire de Modène, 473 ds L. Pannier, Lapidaires fr. du M.-A.). Peut-être du lat. class. deliquare, vulg. delicare « rendre liquide » avec infl. de l'a. fr. delayer, v. délai. Fréq. abs. littér. : 72.
DÉR. 1.
Délayement, délaiement, subst. masc.Action de délayer; résultat de cette action; p. méton., ce qui est délayé (cf. délayage A). À quelques pas de Paris, et souvent dans Paris même encore, la boue, les ornières et les délayements diluviens du macadam rendent la marche du piéton impossible (L. Plée ds Lar. 19e). P. métaph. J'insiste toujours pour le retour « aux deux volumes » [dans la publication des « Misérables »], et plus que jamais. Nous ne pouvons éviter le morcellement, n'y ajoutons pas le délaiement (Hugo, Corresp.,1862, p. 374).Délayement : [delεjmɑ ̃], dernière transcr. ds Passy 1914; Fér. Crit. t. 1 1787 transcrit [delejmɑ ̃]. Délaiement : [delεmɑ ̃] ou [dele-], dernière transcr. ds DG avec [ε] ouvert. Cf. délayer et déblaiement.Admis ds Ac. 1762-1878 s.v. délayement. 1resattest. 1549 delayement (Est.) 1611 (Cotgr. : desléement), à nouveau dep. Ac. 1762; de délayer, suff. -ment1*.
2.
Délayure, subst. fém.a) Boulangerie. Opération consistant à mélanger la farine, le levain et l'eau (d'apr. Chesn. 1857; cf. délayage A). b) P. métaph. et p. méton., avec nuance péj. Ce qui est exprimé de manière prolixe (cf. délayage B). Je savais ce que tu me dis de l'Ermitage quant à sa nouvelle collaboration (...) d'après ce que tu m'écris, il serait désirable qu'il devînt une revue très fermée. Ce serait là sa raison d'être. Je t'avoue que les délayures de Kipling et autres ne me plaisaient pas (Jammes, Corresp.[avec Gide], 1893-1938, p. 220). Seule transcr. ds Littré : dé-lè-iu-r'. 1reattest. 1838 (Ac. Compl. 1842); de délayer, suff. -ure*.
BBG. − Gamillscheg (E.). Etymologische Miszellen. Rom. Jahrb. 1950, t. 3, p. 283. − Gohin 1903, p. 343.