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DÉGÂT, subst. masc.
A.− Détérioration subie par les choses et provoquée par une cause violente (élément naturel, sinistre, guerre, etc.) Les chèvres, (...) sont nombreuses dans l'île, et causent de grands dégâts aux arbres (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 655).Dégâts causés par le vent (Fromentin, Été Sahara,1857, p. 77).Réparer les dégâts d'un récent orage (Gide, Voy. Congo,1927, p. 739):
1. La ville était encore presque intacte, mais la cathédrale, que l'ennemi avait, en violation du droit des gens, sauvagement bombardée le 19 septembre, avait été incendiée, et avait déjà subi d'irréparables dégâts. Joffre, Mémoires,t. 1, 1914, p. 434.
SYNT. Causer, provoquer, faire, commettre, subir un (des) dégât(s); considérer, constater un dégât, l'étendue d'un dégât; payer réparer un (des) dégât(s).
Dégâts de gibier. ,,Dommages subis par les agriculteurs et les forestiers du fait du gibier`` (Duchartre 1973).
Expr. Limiter les dégâts. Faire en sorte qu'une mauvaise situation ne tourne pas au désastre :
2. Laval tenta, d'abord, d'exposer sa conduite, non point comme une collaboration délibérée avec le Reich, mais comme la manœuvre d'un homme d'État qui composait avec le pire et limitait les dégâts. De Gaulle, Mémoires de guerre,1959, p. 250.
P. métaph. [En parlant d'une pers.] Jolie encore malgré les dégâts du temps (Barb. d'Aurev., 2eMemor.,1838, p. 243):
3. Peut-être le prix que vous devez attacher à l'élégance de votre taille, à votre délicieux corsage, vous fait-il craindre les dégâts de la maternité... Balzac, La Peau de chagrin,1831, p. 128.
B.− Au fig. Dommage moral porté à une personne. La bonne volonté peut faire autant de dégâts que la méchanceté, si elle n'est pas éclairée (Camus, Peste,1947, p. 1324):
4. Que les parents ne refoulent pas comme monstrueuse cette légère poussée de l'instinct, ils risqueraient de produire involontairement des dégâts affectifs... Mounier, Traité du caractère,1946, p. 103.
C.− Vx. Consommation de denrées faite sans ordre ni économie. On fait un grand dégât de bois, de vin dans cette maison (Ac.1835, 1878) :
5. Il attrape les clefs, et va dans ce réduit, Suivi de deux amis d'excellent appétit. Or vous pouvez juger le dégât qu'ils y firent Et combien de pommes périrent. Florian, Fables,L'Avare et son fils, 1792, p. 147.
Prononc. et Orth. : [dega]. Littré indique la liaison du t final. Mais cf. Dupré 1972, p. 627 : ,,On ne prononce plus, comme l'indique Littré [degɑtafʀø]. Si l'on redoute la cacophonie, il faut inverser l'épithète. D'ailleurs, l'expression ne s'emploie pratiquement qu'au pluriel, où la liaison se fait normalement en [z] sans prononcer le t``. Enq. : /dega, (D)/. Ds Ac. dep. 1694; ds Ac. 1694 et 1718, s.v. degast. Étymol. et Hist. Ca 1207 degast (Marnier, Arrêté de l'échiquier de Normandie, 50 ds R. Hist. litt. Fr., t. 9, p. 477). Déverbal de l'a. fr. deguaster « ravager » (ca 1100, Roland, éd. J. Bédier, 2756), dér. de gâter d'apr. le lat. class. devastare. Fréq. abs. littér. : 236. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 124, b) 468; xxes. : a) 360, b) 429.