| ![]() ![]() ![]() ![]() DÉFAIT, AITE, part. passé et adj. I.− Part. passé de défaire*. II.− Adj. Qui n'est plus fait, qui a perdu sa forme, son ordre. A.− [En parlant d'une chose] :
1. Sur le serre-tête blanc, défait, sa cornette avait légèrement glissé, et les deux grandes ailes battaient, effrayées et désunies.
Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre,1900, p. 220. B.− [En parlant d'une pers.] 1. Affaibli, désemparé. On voyait des hommes hâves, défaits, demi-nus, grelottants avec leur chemise mouillée (Loti, Mon frère Yves,1833, p. 140).Avec Ève, à son bras défaite et languissante (Samain, Chariot,1900, p. 195): 2. Mariette, toute défaite et tout affolée, rattrapait Anne-Marie sur la place, lui remettait un panier, qu'elle l'adjurait de garder avec elle.
Pourrat, Gaspard des Montagnes,La Tour du Levant, 1931, p. 7. − P. méton. [En parlant de la physionomie, de la voix d'une pers.] Sa voix défaite mais solennelle tremblait (Huysmans, Là-bas,t. 2, 1891, p. 64).Le visage défait, point reconnaissable (Pourrat, Gaspard,1922, p. 103). 2. Vaincu par les armes, mis en défaite : 3. Tandis que la majorité de la population acceptait le joug de l'occupant, une poignée d'hommes de l'armée défaite, réfugiée dans la montagne, commençait contre les envahisseurs une lutte qui, gagnant pied à pied, au cours de huit siècles, aboutissait il y a vingt-sept ans à la libération totale du territoire.
Montherlant, Le Maître de Santiago,1947, p. 609. − Au fig. : 4. Soudain défait, vaincu, suffoqué de tendresse, il serrait contre son cœur cette chair tiède, héroïque, douce comme une pluie de printemps...
Gracq, Un Beau ténébreux,1945, p. 195. Prononc. et Orth. : [defε], fém. [-fεt]. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. deffait; ds Ac. 1740-1878 sous la forme mod. (cf. dé-). Homon. defet. Fréq. abs. littér. : 1 089. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 051, b) 1 008; xxes. : a) 1 774, b) 2 131. |