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DÉESSE, subst. fém.
A.− Divinité mythologique du sexe féminin. Déesse antique, païenne, grecque; déesse tutélaire; cruelle déesse. Les immortels même, dieux et déesses, sont engendrés dans Jupiter (Chateaubr., Essai Révol.,t. 1, 1797, p. 303).J'ai pris l'Antiquité pour modèle et pour divinités les déesses nues de la Grèce (Sand, Lélia,1833, p. 150):
1. Le shintoïsme. − À l'époque protohistorique, une famille, celle du Yamato, s'élève au-dessus des autres et impose ses croyances aux voisins. Sa divinité tutélaire. Amaterasu, déesse du soleil, éclipse toutes les autres, Philos., Relig., 1957, p. 5412.
SYNT. Déesse athénienne; déesse agreste, chasseresse; déesse immortelle, protectrice, infernale; chaste, sereine, féroce, implacable déesse; déesse de la nuit, des eaux; déesse des moissons, des enfers; Minerve déesse du génie et de la sagesse; être favorisé des dieux et des déesses.
[Spécifications myth. diverses] [Myth. gréco-romaine] Grandes déesses (les six déesses de l'Olympe); p. oppos., déesses secondaires ou inférieures (Thémis, Amphitrite, les muses, les nymphes...). Déesse(-)mère (déesse de la fécondité). Bonne(-)déesse (Cybèle). [Myth. égyptienne] Déesse-chatte. Assise, droite, correcte comme une déesse-chatte d'Égypte, elle regarde rouler dans le ciel, interminablement, la blanche lune (Colette, Cl. ménage,1902, p. 273).
Proverbe, au fig. Être digne du lit des déesses. Être digne d'être favorisé par la chance, comblé par le destin.
P. méton. Représentation d'une déesse. Déesse de marbre, déesse de Rubens. À moins que les images qui se lèvent des livres, déesses mutilées, chasseresses, archers lançant leurs flèches sur les cœurs, ne puissent, à leur tour, redevenir vivantes (Brasillach, Corneille,1938, p. 22).
B.− [La notion de déesse en rapp. avec la notion de femme]
1. [Le mot sert d'élément de compar. pour parler d'une femme] Belle comme une déesse; majestueuse, légère comme une déesse; corps, nudité de déesse; grâce de déesse. La dédaigneuse Yolande, fière comme une déesse qu'elle était, n'avait que mépris pour le pauvre baron (Gautier, Fracasse,1863, p. 125).
Avoir une allure de déesse; avoir l'air, le port d'une déesse. Avoir une allure, un air, un port majestueux, nobles.
2. [Figurément, le terme sert à désigner certaines femmes] C'est une déesse. On l'appelait (...) la déesse, à cause de son allure fière, de ses grands yeux noirs, de toute la noblesse de sa personne (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Passion, 1882, p. 824).
En emploi adj., rare. Mademoiselle, très affable, mais en même temps très déesse (Frapié, Maternelle,1904, p. 180).
[Pour désigner la femme ou certaines femmes en tant que symbole de qqc.] Il se faufile entre les groupes, se poste derrière les déesses de la mode et les gommeux (Cocteau, Portr.-souv.,1935, p. 88).
En partic., fam. [Pour désigner la femme aimée; accompagné de l'adj. poss.] « Ma fille », dis-je d'une voix syncopée, « ma déesse, mon ange; divine source de ma félicité! » (Restif de La Bret., M. Nicolas,1796, p. 54).Quand viendra ma déesse, servez-la à genoux (Sand, Beaux MM. Bois-Doré,t. 2, 1858, p. 121).
C.− Littér., poét. [Sert à personnifier certaines entités du genre fém. auxquelles un certain pouvoir est attribué] La déesse fortune, la déesse fatalité, la frivole déesse illusion. La lune, déesse du silence (Renard, Journal,1909, p. 1219).Le parlementarisme est commandé par ces deux déesses : la peur et l'inertie (L. Daudet, Brév. journ.,1936, p. 203):
2. Les beaux visages de femme ont la valeur, la splendeur fermée des abstractions. Ils représentent naturellement les Idées, les Déesses du langage. Valéry, Tel que II,1943, p. 58.
Emploi adj. La beauté? Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle (Baudel., Poèmes en prose,1867, p. 12).
La déesse aux cent voix. La renommée.
HIST. [Sous la Révolution] Déesse de la raison, déesse Raison; déesse de la liberté. Femme choisie pour représenter la Raison, la Liberté, lors de certaines fêtes :
3. ... le jour où j'ai vu les prêtres massacrés et une fille publique adorée comme déesse de la raison, en pleine cathédrale de Paris, je me suis demandé sérieusement si la bonne compagnie de mon temps avait eu raison d'applaudir de si bon cœur à mes accès de cynisme et d'impiété, ... Coppée, La Bonne souffrance,1898, p. 127.
Prononc. et Orth. : [deεs]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1150 duesces, dïesce (Wace, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 340, 349); ca 1160 deesse d'amor (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 32). Dér. du lat. class. dea; suff. -esse*. Fréq. abs. littér. : 1 274. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 514, b) 3 405; xxes. : a) 2 042, b) 1 072. Bbg. Saint-Jacques (B.). Sex, dependency and lang. Linguistique. Paris, 1973, t. 9, no1, p. 95. − Tournemille (J.). Au Jardin des loc. fr. Vie Lang. 1969, pp. 107-109.