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DÉDORER, verbe trans.
A.− Enlever, faire perdre sa dorure à quelque chose. À force de toucher ce cadre(-là), vous le dédorez (Ac.1798-1932).Les cuillers de vermeil que l'usage dédore (Balzac, Comédiens,1846, p. 313):
1. On sentait que la faim d'Adèle, jamais contentée, torchait, jusqu'à dédorer les plats, les rares fonds de sauce laissés par les maîtres. Zola, Pot-Bouille,1882, p. 27.
Emploi pronom. à sens passif. Cette vaisselle (de vermeil) commence à se dédorer (Ac.1835-1932).
P. métaph. Une escadrille de pigeons appareille et son vol (...) intercepte le soleil et dédore (...) l'eau du baquet qui la reflète (Arnoux, Calendr. Fl.,1946, p. 215).
Emploi pronom. à sens passif. Un nuage tout noir d'un côté, qui se dédorait et qui s'écaillait (Ramuz, A. Pache,1911, p. 230).
B.− Au fig. Déprécier (quelque chose) matériellement ou symboliquement. On veut donc toujours avoir quelque chose à proscrire! Dédorer la couronne de Louis XIV, gratter l'écusson d'Henri IV (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 744).Sans cesse reviennent les : « si vous saviez », qui dédorent à mes yeux la vie conventuelle (Green, Journal,1946, p. 53).
Emploi pronom. à sens passif. Sous son influence, la légende dorée elle-même se dédorera (Morand, Excurs. immob.,1944, p. 38):
2. Alors, c'est le repli sans fifre et sans tambour! Berlin qui doute! C'est Ludendorff qui se dédore, et Hindenbourg Qui se décloute! Rostand, Le Vol de la Marseillaise,1918, p. 349.
Rem. 1. La docum. et Besch. 1845 attestent l'expr. dédorer la pilule. Dire les choses sans ménagement (cf. dorer la pilule). Ma chère amie, vous avez une façon bien à vous de dédorer la pilule (Toulet, J. fille verte, 1918, p. 281). 2. La docum. atteste dédorure, subst. fém. en emploi métaph., au sens de « valeur en déclin ». Tous ces romans de l'école réaliste (...) participent d'un ciel bas et brumeux, ou de la chute du jour, après la dédorure crépusculaire (L. Daudet, Stup. XIXes., 1922, p. 122).
Prononc. et Orth. : [dedɔ ʀe], (je) dédore [dedɔ:ʀ]. Ds Ac. 1740 sous l'anc. forme desdorer; ds Ac. 1762-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. [Ca 1300 ds Bl.-W.1-5]; 1418 part. passé desdorée (L. C. Douët d'Arcq, Choix de pièces inédites relatives au règne de Charles VI, II, 372 ds IGLF); 1558 fig. malheur qui votre aage dédore (Du Bellay, Les Antiquités de Rome, éd. H. Chamard, 19). Dér. de dorer*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 8. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 241.