| ![]() ![]() ![]() ![]() DÉCATI, IE, part. passé et adj. I.− Part. passé de décatir*. II.− Adjectif A.− [Correspond à décatir A; en parlant d'une étoffe] TEXT. Dont on a enlevé le cati*. Du drap décati (Ac. 1835-1878). ... pantalon, dont le drap non décati reluisait plus brillamment que le cuir des fortes bottes (Flaub., MmeBovary,t. 1, 1857, p. 161). − P. ext. [En parlant d'un vêt.] Terni par l'usage. Habit décati. B.− Au fig., fam. 1. [En parlant d'une pers.] Qui a perdu la fraîcheur, la vigueur de la jeunesse; qui accuse son âge, qui est usé par l'âge. « Il est bien changé, bien décati, lui qui était si joli! » (Goncourt, Journal,1892, p. 288).Les filles habillées court, très décaties, ou toutes jeunes (Vialar, Hte-mort,1951, p. 249): 1. − Il venait me demander un remontant, pour faire l'amour...
− Pas possible. Il n'a pourtant pas l'air décati...
L. Daudet, Médée,1935, p. 205. − En emploi subst. Ces barbons, (...) ces décatis, ces croulants, quelles bizarres confitures (Arnoux, Solde,1958, p. 118). − [En parlant d'une partie du corps] Des seins décatis. − Rare. [P. allus. au brillant de l'or; en parlant d'une pers.] Sans fortune : 2. Et puis eux, du moins, ce ne sont pas des gens chic décatis. Il y a du répondant. On évalue généralement que MmeVerdurin est riche à trente-cinq millions.
Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 880. 2. [En parlant d'une chose concr. ou abstr.; p. réf. aux notions de fraîcheur et de jeunesse perdues] Ce coin de parc est le cloaque où l'on jette (...) les décatis bouquets des galas éphémères (Laforgue, Moralités légend.,1887, p. 13).Attendrissant écho de nos années mortes (...) hivers décatis! horreurs! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 546). Prononc. et Orth. : [dekati]. Ds Ac. 1835, 1878. Fréq. abs. littér. : 16. Bbg. Vaillant (R.). Le Parler de Garancières. B. folklorique d'Île-de-France. 1953, t. 15, no1, p. 466. |