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DÉBOIRE, subst. masc.
A.− Vx. Arrière-goût désagréable qu'une boisson laisse dans la bouche. Nous ne pouvons renoncer à nos aliments carnassiers, ni aux affreux déboires de notre médecine (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 128).
P. métaph. La fortune voulut mêler quelques douceurs à l'amertume de ses breuvages, pour en rendre le déboire plus affreux (Chateaubr., Essai Révol.,t. 2, 1797, p. 148).
B.− Usuel, au fig. Impression pénible laissée par un événement malheureux ou décevant. Amer déboire; avoir, éprouver du déboire, des déboires. Quand elle racontait sa vie, c'est-à-dire son déboire de la veille et sa croyance au lendemain (Sand, Hist. vie,t. 4, 1855, p. 208).Nous remettons à plus tard le compte de nos griefs, de nos déboires et de nos chagrins (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 254):
1. Ma songerie aimant à me martyriser S'enivrait savamment du parfum de tristesse Que même sans regret et sans déboire laisse La cueillaison d'un rêve au cœur qui l'a cueilli. Mallarmé, Poésies,Apparition, 1898, p. 30.
P. méton., souvent au plur. Événement qui suscite la déception. Connaître, rencontrer, subir des déboires; déboires conjugaux, sentimentaux. Synon. ennui, échec, épreuve.Une défaillance d'âme transie (...) par des déboires d'argent, par des ennuis de terme (Huysmans, Là-bas,t. 1, 1891, p. 21).L'amertume profonde et durable que lui laissa ce déboire (Gide, Journal,1948, p. 328):
2. J'ai vu des garçons et des jeunes filles comprendre la victoire de leur corps comme un moyen de se redonner confiance, de balancer quelque impuissance ou quelque échec de leur vie quotidienne : timidité, déboires, humiliation sociale. Nouvelle idole et nouvelle illusion. Montherlant, Les Olympiques,1924, p. 282.
Prononc. et Orth. : [debwa:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Enregistré au plur. ds Dub. Étymol. et Hist. 1468 « arrière-goût désagréable que donne une boisson » (G. Chastellain, Œuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. IV, p. 322, 7); 1559 au fig. « issue fâcheuse d'une affaire, déconvenue » (Marguerite de Navarre, L'Heptaméron, éd. M. François, septième Journée, 70enouvelle, p. 418). Dér. de boire*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 189. Bbg. Bastin (J.). Mots finissant par oir, oire. In : Nouv. glanures gramm. Riga, 1907, p. 82. − Boire... déboire. Vie Lang. 1962, p. 292.