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DAIS, subst. masc.
A.− HIST. Table surélevée, estrade d'honneur de la grande salle d'un palais. Dépouillé de sa signification, « dais » aurait péri devant « table » si on ne lui avait assigné une autre fonction (Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899, p. 122).
P. ext. Haut-dais, subst. masc. ,,Lieu élevé sur lequel le Roi ou la Reine se mettent dans les cérémonies publiques, soit qu'il y ait un dais dessus, soit qu'il n'y en ait point`` (Ac. 1798).
B.− P. méton., usuel
1. Tenture fixée ou déployée au-dessus d'une estrade, d'un trône (synon. baldaquin), d'un lit (synon. ciel-de-lit), d'un autel, d'un catafalque (synon. poêle). Dais de brocart, de drap d'or, d'argent; tendre un dais. Un lit de garçonnet, ce lit en fer, monté sur des roulettes, avec son petit dais en forme de tente militaire, sa soie verte passée (Goncourt, Journal,1895, p. 793).Le lourd croissant d'or, le don du Khalife (...) couronnait le dais royal (Céline, Mort à crédit,1936, p. 33):
1. ... Isabelle (...) vit au fond de la salle un dais seigneurial coiffé de plumes, historié d'armoiries dont il eût été difficile de déchiffrer le blason, et surmontant un fauteuil en forme de trône posé sur une estrade recouverte d'un tapis où l'on accédait par trois marches. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 379.
[Le dais comme symbole du pouvoir] Anathème sur toi, sur ton trône et ton dais! (Quinet, Napoléon,1836, p. 251).Il y a quelque chose de plus haut que toutes les couronnes, c'est le dais! (Claudel, Poèmes guerre,1916, p. 538).
Vx. Sous le dais. Sur le trône, au faîte du pouvoir et des honneurs. L'enfant né sous le dais, dans la pourpre des rois (Delille, Malh. et pitié,1803, pp. 59-60).
2. P. anal.
a) Couronnement de trône, de stalle, de dressoir (généralement en bois sculpté). Magnifique trône archi-épiscopal, en marbre blanc, avec dais gothique (Michelet, Journal,1835, p. 181).Une chaise placée sous un de ces « solium » ou dais en bois sculpté garni d'une estrade élevée de quelques marches (Balzac, Enf. maudit,1831-36, p. 401).
b) ARCHIT. Ouvrage de pierre ou de bois en forme de petite voûte, décoré d'arcades et de pinacles, formant saillie au-dessus d'une statue, soit à l'extérieur, soit à l'intérieur d'un édifice religieux ou civil. Toutes ces figures sont surmontées de dais richement sculptés (Montalembert, Ste Élisabeth,1836, p. 353).Des niches de saints surmontées de dais (Zola, Œuvre,1886, p. 201):
2. ... ils accompagnèrent toujours ces figures de supports, de montants et de dais très-saillants, qui, tout en les abritant, leur faisaient un entourage assez coloré pour leur permettre de se détacher en clair. Viollet-Le-Duc, Entretiens sur l'archit.,1872, p. 249.
c) LITURG. Étoffe tendue, soutenue par deux ou quatre montants, sous laquelle on porte le saint sacrement, surtout dans les processions, ou sous laquelle on recevait les rois, les princes, etc. lorsqu'ils faisaient une entrée solennelle dans une église. Dais de la procession, du saint sacrement, liturgique; marcher sous le dais. Bernard était presque le seul homme derrière le dais (Mauriac, Th. Desqueyroux,1927, p. 237).N'a-t-on pas reçu ton roi Charles sous un dais d'or (Salacrou, Terre ronde,1938, II, 1, p. 172).
d) HIST. AUTOMOB. ,,Toit démontable que l'on met sur les voitures découvertes`` (Ac. 1932). Cette voiture était un landaulet à quatre roues en bois, couvert d'un dais (P. Rousseau, Hist. transp.,1961, p. 482).
C.− P. ext., littér. Abri, chose en forme de voûte qui recouvre. Le dais bleu, gris, etc., du ciel; le dais sombre du feuillage. La lune montait lentement du côté du Vésuve, couvert de son léger dais de fumée (Nerval, Filles feu,Isis, 1854, p. 655).Sous le dais mouvant des nuées lourdes (Rolland, J.-Chr.,Amies, 1910, p. 1121):
3. L'interpellée s'arrête, regarde autour d'elle, m'aperçoit sous le cèdre, dont les dernières branches retombantes forment une sorte de dais, hésite un peu, puis (...) se coule avec précaution jusqu'à moi. H. Bazin, Vipère au poing,1948, p. 251.
Prononc. et Orth. : [dε]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. dès, dey. Étymol. et Hist. 1. 1165-70 deis « table d'honneur dressée sur une estrade » (B. de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 3111) − xvies. haut dais (ds Hug. et Havard, s.v. dais); 2. 1remoitié xives. dois « plafond, toit » (Watriquet de Couvin, Dits, 59, 138 ds T.-L.); 1525 spéc. ders « baldaquin » (Comptes de la Reine Louise de Savoie ds Havard t. 2, p. 79). Du lat. class. discus « disque*; plateau »; d'où « table » en a. fr.; sens 2 prob. p. ext. de 1 : proprement « table surmontée d'une tenture ». Fréq. abs. littér. : 264. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 568, b) 492; xxes. : a) 417, b) 123. Bbg. Archit. 1972, p. 112. − Thomas (A.). Nouv. Essais 1904, p. 54. − Wallensköld (A.). Un Cas de métathèse constante pendant la période de l'a. fr. In : [Mél. Wahlund (C.)]. Mâcon, 1896, p. 147.