| ![]() ![]() ![]() ![]() DÉVERSER2, verbe trans. A.− Faire couler un liquide d'un lieu dans un autre. Des gargouilles (...) déversaient les eaux de toitures (Zola, Rêve,1888, p. 59).Les hauts-fourneaux déversaient leur coulée de métal en fusion (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 209). − Emploi pronom. Le plomb, où se déversaient les eaux ménagères (Balzac, Cous. Pons,1847, p. 176). − P. anal. [L'obj. désigne une couleur, une odeur, un son] Laisser échapper, répandre. Le ciel (...) déverse une lumière avare (Leroux, Parfum,1908, p. 3).Les placards déversent leur odeur de confitures (Mauriac, Baiser lépreux,1922, p. 148). − P. ext. Laisser tomber en versant, déposer en jetant. Dépotoirs où le village déverse les déjections et déchets (Gide, Retour Tchad,1928, p. 911). B.− Au fig. 1. [Le suj. désigne un moyen de locomotion; l'obj. désigne des pers.] Répandre en grandes quantités. Le tramway déverse une cargaison d'hommes et de femmes (Camus, Peste,1947, p. 1315). 2. [Le suj. désigne une pers., l'obj. désigne une attitude ou un sentiment] Répandre, décharger. Jean Chouart ose déverser le ridicule sur ce qu'il y a de plus vénérable (Stendhal, Rouge et Noir,t. 1, 1830, p. 141).Il déversait dans cette lettre tout le trop-plein de sa douleur (Châteaubriant, Lourdines,1911, p. 127). − Emploi pronom. Un flot d'impitoyable mépris qui se déversa sur tout ce qui m'entourait (Du Camp.Mém. suic.,1853, p. 87). Rem. On rencontre ds la docum. a) Déverse, subst. fém., déverbal de déverser2. Synon. déversement2. C'était comme la déverse d'un égout (Zola, Pot-Bouille, 1882, p. 9). b) Déversion, subst. fém., création de Péguy. Les autres n'ont connu que d'être déversés. Mais vous avez connu cette déversion (Ève, 1913, p. 783). Prononc. et Orth. : [devε
ʀse], (je) déverse [devε
ʀs]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1794 fig. « répandre, épancher » (J. des hommes libres ou le Républicain, no186 [4 messidor, an II] ds Frey, p. 269 : déverser [...] le mépris et le ridicule); 1797 fig. « amener en grande quantité » (Dubruel ds G. Lallement, Choix de rapports..., t. 16, p. 150 ds DG : la république est perdue si on déverse en son sein ses ennemis les plus dangereux); 1801 « verser un liquide » (S. Mercier, Néol., t. 1, p. 183). Dér. de verser*; préf. dé-* (lat. de-). STAT. − Déverser1 et 2. Fréq. abs. littér. : 248 (déversé : 51). Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 118, b) 253; xxes. : a) 395, b) 577. |