| ![]() ![]() ![]() ![]() DÉNUDÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de dénuder*. II.− Adj. Mis à nu; dépouillé de son enveloppe (généralement naturelle), de ce qui recouvre. A.− CHIRURGIE 1. [En parlant d'un organe, d'une partie du corps humain ou animal] Dépouillé des téguments, de la chair. Nerf, os, partie dénudé(e). (Quasi-)synon. décharné(v. ce mot A 1 a).Le bras dénudé montrait l'os et un triangle de chair d'environ quatre pouces de longueur retombait en manchette (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 309).La tête, préparée à la manière indigène, vidée de sa cervelle et dénudée de tout épiderme (Verne, Enf. cap. Grant.,t. 3, 1868, p. 120). 2. P. anal. a) [En parlant d'un élément de la nature] Dépouillé de ce qui recouvre. Arbres dénudés. (Quasi-)synon. décharné*, sec, stérile; (quasi-)anton. riche, luxuriant.L'endroit n'eût pas été choisi dénudé d'eux [des arbres] (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 129).Un terrain dénudé où il n'y a pas un brin d'herbe (T'Serstevens, Itinér. esp.,1933, p. 142). − Spéc., GÉOL. Qui a subi la dénudation*, dépouillé des couches les plus superficielles par l'érosion ou certaines conditions atmosphériques; mis à découvert. Ravin, terrain dénudé. Un coteau dénudé qui découvrait de toutes parts son ossature de granit (Châteaubriant, Lourdines,1911, p. 205). b) [En parlant d'une chose concr.] Dépouillé de ce qui enveloppe (généralement une partie moins solide). Un grand mur de briques dénudées, déchaussées (Goncourt, MmeGervaisais,1869, p. 236). − Spéc., ÉLECTR. [En parlant d'un fil électrique] Dépouillé de son enveloppe protectrice. [Dans le télégraphe Marconi] La partie supérieure de l'antenne est terminée par (...) [des] spires de fil dénudé formant une spirale (Turpain, Applic. prat. ondes électr.,1902, pp. 114-115). B.− [En parlant d'une pers. ou d'une partie de son corps] 1. Dépouillé de ses vêtements. (Quasi-)synon. déshabillé, dévêtu.Des corps dénudés jusqu'à la ceinture (Faral, Vie temps St Louis,1942, p. 223).Tout le monde se déshabillait en même temps (...) et des Allemands rigolards se promenaient au milieu de ces corps dénudés (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 304). 2. Dépouillé de ce qui cache à la vue. En partic. fam. [En parlant du crâne] Dégarni, dépouillé de cheveux. (Quasi-)synon. chauve.Son crâne, entièrement dénudé, brillait comme un os (Gautier, Rom. momie,1858, p. 154). C.− Au fig. 1. [En parlant gén. d'une chose abstr.] Dépouillé d'éléments superflus, d'ornements; rendu (trop) simple, pauvre, sec; qui a perdu son ampleur. Que sera-ce donc quand elle [la vie] va être froide et dénudée! (Flaub., Corresp.,1870, p. 180).Le jansénisme, l'aspiration à une religion épurée, plus dénudée, plus austère (Barrès, Cahiers, t 10, 1913, p. 68). De ce cœur, telle la plaine féconde,
M'allez-vous faire un cœur plus dénudé
Que le bois par l'hiver émondé,
Et plus stérile que l'onde.
Moréas, Le Pèlerin passionné,1891, p. 107. 2. [En parlant d'une chose concr. d'une pers.] Qui n'est pas/plus caché derrière des apparences trompeuses; mis à découvert, à nu. Ces larges artères, en trouant les quartiers tassés du vieux Paris, vont découvrir et aérer [au XIXesiècle] d'antiques monuments, tout surpris d'être ainsi dénudés (Hourticq, Hist., Art,1914, Fr. p. 385).La femme dénudée soudain de son Dieu, toute gauche encore dans cette liberté suprême? Quel dévêtement vaudra celui de ton enveloppe divine! (Giraudoux, Judith,1931, II, 4, p. 158). Fréq. abs. littér. : 161. |