| ![]() ![]() ![]() ![]() DÉGRADER2, verbe trans. Diminuer graduellement, insensiblement l'intensité d'une couleur, d'une lumière. Entre l'eau et les cabines de la plage, l'éparpillement des baigneurs dégradait la blancheur du sable (Hamp, Champagne,1909, p. 205).♦ Emploi pronom. passif. Une bouteille [en flambé chinois] où le violet aubergine se dégrade en pourpre, traversé de fumées agatisées de couleur bleue (E. de Goncourt, Mais. artiste,1881, p. 294): Le ciel est divin. Le bleu profond du zénith se dégrade en rose jusqu'à l'or de l'horizon, sans un heurt, ni un nuage, tout d'une teinte.
Barrès, Mes cahiers,t. 6, 1907-08, p. 190. − Spéc., PHOT. ,,Atténuer insensiblement sur les bords la teinte sombre du fond`` (Ac. 1932). Rem. On rencontre ds la docum. un ex. d'emploi intrans. corresp. à l'emploi pronom. passif. Si la lune était un corps sphérique tout uni, nous n'y verrions, lorsqu'elle est pleine, d'autre lumière brillante qu'un point lumineux qui irait en dégradant sur le reste de son hémisphère (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 371). Prononc. et Orth. : [degʀade], (je) dégrade [degʀad]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1651 peint. (Traité de la peinture de L. de Vinci [...] trad. d'ital. en fr. par R. Fréart de Chambray, Paris, p. 15 ds Brunot t. 6, p. 695); 1669 part. passé (Molière, Val de Grâce, 115 ds
Œuvres complètes, éd. A. Régnier, t. 9, p. 544); 1888 part. passé subst. « affaiblissement d'une couleur, d'une lumière » (Courteline, Train 8 h 47, 2epart., p. 99); 2. 1879 phot. fond dégradé (Lar. 19e); 1884 subst. dégradé (Adeline, Lex. termes art). Empr. à l'ital. digradare « dégrader (couleur, lumière) »; (début du xves., Cennini ds Tomm.-Bell.), de grado « degré ». STAT − Dégrader1 et 2. Fréq. abs. littér. : 426. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 981, b) 460; xxes. : a) 360, b) 510. BBG. − Hope 1971, p. 283. |