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DÉCOLORÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de décolorer*.
II.− Adjectif
A.−
1. Qui a perdu sa couleur originelle; pâli, passé. Photographie décolorée; des cheveux d'un jaune décoloré. Un plafonnier éclaira lugubrement la pièce Empire, tapissée d'un papier décoloré (Mauriac, Myst. Frontenac,1933, p. 168).
P. métaph. On ne peut goûter le même bonheur deux fois : à la seconde fois, il est fade et décoloré (Karr, Sous tilleuls,1832, p. 293).Cette religion, d'ailleurs si intensément chrétienne, n'est pourtant, ou pour mieux dire, tend parfois à ne plus être qu'un christianisme décoloré, diminué, appauvri (Bremond, Hist. sent. relig.,t. 4, 1920, p. 382).
2. Spéc. [En parlant d'un être hum.]
a) [De sa peau] Qui a perdu ses couleurs sous l'effet de l'âge ou de la souffrance physique ou morale. Front, visage décoloré; lèvres décolorées. Une joie lui était venue tout soudain, à voir Bourrel rougir, d'un flot de sang poussé au visage, et puis blêmir, les joues décolorées (Genevoix, Raboliot,1925, p. 108):
... cette pâleur de sa tante Emma, ses mains décolorées, presque diaphanes, évoquaient aussi les ténèbres où elle vivait presque toujours, ... Chardonne, Le Bonheur de Barbezieux,1938, p. 26.
b) [De ses cheveux] Qui ont perdu leur couleur sous l'effet de l'âge ou de l'art. Quelques fils d'or traînaient encore dans les lambeaux décolorés de sa chevelure (A. France, Vie fleur,1922, p. 443).Elle a les cheveux nattés et décolorés en blond vert (Morand, Eur. gal.,1925, p. 47).
P. méton., emploi subst. fém. Femme aux cheveux décolorés. Petit-Pouce choisit la brune frisée et Paradis prit la décolorée (Queneau, Pierrot,1942, p. 21).
B.− Dépourvu de couleur, incolore. La lumière décolorée de cette pâle et lugubre automne (Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 79).La sierra de Guadalupe est boisée de chênes-verts sur une roche décolorée (T'Serstevens, Itinér. esp.,1933, p. 179).
P. métaph. Léonard l'apercevait distinctement dans une cure de campagne, et traînant sans secousse une vie décolorée (Estaunié, Empreinte,1896, p. 28).On n'imagine rien de plus morne, de plus décoloré, de plus triste que les matinées de ciel gris sous les tropiques (Gide, Voy. Congo,1927, p. 758).
En partic., dans le domaine de l'expr. littér. Les mathématiques sont la langue de ce peuple; ses mots sont secs, précis, décolorés comme des chiffres (Lamart., Voy. Orient,t. 1, 1835, p. 89).Tout en écoutant la parole lente, élégante et décolorée de M. d'Hocquincourt, Lucien examinait sa femme (Stendhal, L. Leuwen,t. 1, 1836, p. 203).Style froid, mort, décoloré (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1906, p. 122).
Fréq. abs. littér. : 345. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 358, b) 293; xxes. : a) 770, b) 540.